Les communautés villageoises ou urbaines, sous l'Ancien Régime, étaient organisées et structurées. Us et coutumes, adaptés au lieu, n'étaient pas imposées par un seigneur tout puissant mais résultaient d'accords signés entre le vassal et son suzerain ; ainsi, les droits et devoirs des habitants de Chaudun sont précis, ceux du chapitre de Gap aussi.
Pour régir et respecter ces droits et devoirs, un sergent, est nommé par le Chapitre de Gap pour s'occuper de Chaudun. Voici l'acte de nomination de Pierre Chabre aux fonctions de sergent ordinaire et de Conservateur des lois:
⤇ Nomination de Pierre Chabre
Pour régir et respecter ces droits et devoirs, un sergent, est nommé par le Chapitre de Gap pour s'occuper de Chaudun. Voici l'acte de nomination de Pierre Chabre aux fonctions de sergent ordinaire et de Conservateur des lois:
30 mai 1699 - Nous, doyen, chanoines et chapitres de la Grande église cathédrale Notre Dame de Gap, seigneur des lieux de Saint-Laurent du Gros, Rabou et Chaudun, étant pleinement informés de la capacité et religion catholique, apostolique et romaine de Pierre Chabre, du lieu de Chaudun, nous lui avons donné, comme par les présentes nous lui donnons la charge de Sergent ordinaire du-dit lieu de Chaudun, ensemble, le commettons pour prendre garde et veiller à la conservation du Bois du Plaine pour en jouir avec les honneurs, droits et profits qui y sont attribués, tant que bon nous semblera.
Mandons aux fins, à tous nos Juridisciables, de le reconnaitre pour tel, en témoins de quoy lui avons fait et signé les présentes.
Donné à Gap, le trentième de mai mil six cent quatre-vingt-dix-neuf.
Signé
de PINA, doyen - CAPPOUY, sacristain, chanoine - LEGAY - d'ABON - AMIELH, chanoine - PAVIOT - SARRAZIN - DERICOU
sceau du chapitre de Gap
⤇ Nomination et anoblissement de Jean-Antoine Chabre
Le 17 septembre 1712, le chapitre de Gap nomme Jean-Antoine Chabre lieutenant de châtelain en lieu de Chaudun. huit ans plus tard, cette nomination lui vaudra anoblissement par édit royal. Voici copie de la décision du Chapitre Gapençais.
17 Septembre 1712 - Nous, Doyen, Chanoines et Chapitre de l'Église cathédrale de Gap, étant bien informez des bonnes vie, moeurs, religion catholique, apostolique et romaine, suffisance, capacité et expérience de Jean-Antoine Chabre, habitant de notre terre de Chaudun, l'avons commis et le commettons par les présentes pour exercer la charge de Lieutenant de Châtelain dans le-dit lieu de Chaudun, son terroir et dépendances, au lieu et place de Dominique Chabre, ci-devant commis pour exercer la ditte charge, lequel nous avons révoqué, pour d'icelle jouir par ledit Jean-Antoine et l'exercer avec ses honneurs, prérogatives, profits, droits, émolumens, privilèges, autorité et avantages dus et appartenant à la ditte charge, de même qu'en ont jouit et déjouit, ceux qui en ont été ci devant pourvus.
Mandons à tous nos officiers de le reconnaître pour tel et ordonnons à nos Juridiciables dudit lieu, de lui obéir en ce qui dépend de l'autorité et fonction de laditte charge.
La présente commission donnée et octroyée pour le temps qu'il nous plaira et jusqu'à ce que nous y ayons autrement pourvu.
En témoin de quoy avons signé de notre main les présents et à icelles fait apposer le cachet de nos armes et contresigné par notre secrétaire.
Donné à Gap, le dix-sept septembre mille sept cent douze.
Signé
L'Abbé de PINA, doyen ; de MONTOZIER ; de RICOU ; AMIELH ; CÉAS ; ROCHAS
AUPRINCE, Secrétaire
⤇ Le seigneur de Chaudun en 1720
Jean-Antoine Chabre, seigneur de Chaudun, porte de gueules à un chevron d'or surmonté de deux têtes de chèvre du même, qui sont de Chabre, et en pointe d'une tour ouverte de et crénelée de 4 créneaux également d'or, surmontée d'une croisette d'argent.
Par édit royal, Jean-Antoine Chabre, sergent de Chaudun est anobli le 27 août 1720 au titre de Chevalier comme en témoigne sa lettre d'anoblissement.
Si l'usage du blason, comme celui d'un sceau, n'est aucunement signe de noblesse et largement utilisé par toutes les classes sociales du Royaume et d'Europe, l'utilisation d'armoiries timbrées est limité à la Noblesse. Par cette lettre de Noblesse, Jean-Antoine Chabre, ainsi que son frère, Barthélémy, et leurs descendants, sont autorisés à utiliser un blason armorié avec timbre, lambrequins, cimier et supports. Pour Jean-Antoine, ce timbre est un casque de profil, orné de lambrequins de gueules (rouges) et porte une tête de chèvre d'or posée de profil pour cimier ; les supports sont deux chèvres aussi d'or - ici non représentés.
Jean-Antoine Chabre, seigneur de Chaudun, porte de gueules à un chevron d'or surmonté de deux têtes de chèvre du même, qui sont de Chabre, et en pointe d'une tour ouverte de et crénelée de 4 créneaux également d'or, surmontée d'une croisette d'argent.
⤇ De l'usage des bois
Penser que l'usage des bois et forêts est libre et sans règles serait une grossière erreur.
Source d'énergie importante, les bois et forêts sont rigoureusement surveillés et leur usage objet de règles strictes. L'Ancien régime voit l'existence d'une administration des Eaux et forêts du Roi où les conseillers - nos fonctionnaires contemporains, sont aussi sérieux dans leur travail que nos fonctionnaires actuels.
⤇ Réformation générale des Bois de la Province du Dauphiné
Noël Chabre, Châtelain ; 26 habitants - c'est le nombre de familles ; le Chapitre de Gap, seigneur juridictionnel ; bois communs, 200 seterées de sapins et quelques hêtres. Lesdits bois leur ont esté albergez par le Chapitre de Gap, a qui tous les fonds de cette communauté appartenaient, et pour celà ils payent annuellement une rente audit Chapitre.
Ce dernier possède encore un pareil bois avec une scie située dans la communauté de Rabou, arrentée pour 200 livres à 3 habitants de Rabou avec faculté de couper annuellement 50 pièces de bois, des plus belles.
Le Chapitre use de ce bois à son gré sans en demander permission. Les troupeaux pacagent du 15 Avril jusqu'après les fêtes de Saint-Martin, le 11 novembre.
Sont réservés : les bois de La Plaine de Chaudun et du Chapitre, séparés par le Serre du pré de l'Ours.
1° Mai 1728
< Chaudun: la communauté des habitants en 1789 >