Saint-Étienne-en-Dévoluy

Un peu d'histoire
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 Saint-Étienne-en-Dévoluy: Paysages alpins...

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■ Tranche d'`histoire

L'Histoire des Hommes et de leurs terroirs fait ce que nous sommes aujourd'hui !

Saint-Étienne-en-Dévoluy

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  • FrançaisSaint-Étienne-en-Dévoluy
  • OccitanSant Estiene
    ( Occitan )
  • Population600 hab.
    Gentilé
  • Superficie67,87 km²
  • Densité8.84 hab./km²
  • Latitude44° 42 '0" N°
    Longitude5° 56 '60" E°
  • Latitude44.700001°
    Longitude5.933330°


⌘ Saint Étienne du Dévoluy à la veille de 1789

  • Saint Étienne du Dévoluy est composé de 11 hameaux formant une seule paroisse, soit : Le Collet, le Courtit, Cypières, l'Enclus, Ferrières, Gières, le Pin, le Pré, Rioupes, Truziaud, le Villar. Ils sont entrecoupés de rochers et de passages affreux. L'étendue du terroir est environ quatre lieues de circonférence. Sa superficie est de 6195 hectares pour une population de 715 habitants.

  • État ou réponse à la lettre qui a été envoyée à la communauté, en date du 28 février dernier 1789, et d'un imprimé joint.

T
L'ouverture des États Généraux
5 mai 1789
  • Médecin, chirurgien
    Il n'y a ni médecins ni chirurgiens; les plus proches sont à Saint-Bonnet et à Corps, distant de quatre lieues, encore nous ne pouvons avoir recours à eux que dans la belle saison.
  • Accoucheuse
    Nous n'avons point d'accoucheuses instruites.
  • Épidémies
    Il y a quelque temps qu'il n'y a pas eu dans la communauté de maladies épidémiques, et on n'y pratique point l'inoculation contre la petite vérole.
  • Maisons
    Les maisons sont généralement couvertes en paille; il n'y a point de carrières d'ardoises ni de petites lauzes, ni de fabriques de tuiles à notre portée, on n'en sait pas par conséquent le prix.
  • Sol
    La qualité et nature du sol, en général, du territoire de la communauté est penchant et pierreux et en beaucoup d'endroits sèche et dans d'autres enclin à la mortalité, par rapport aux grands hivers.
  • Cultures
    On ne recueille dans la communauté que du blé, du seigle et de l'avoine, et point d'arbres fruitiers. On peut recueillir, année commune dans la communauté, deux mille setiers de blé seigle et quelque chose de plus d'avoine mais la consommation des habitants peut arriver à la quantité de cinq mille setiers, tant en blé qu'en avoine, les habitants étant obligés d'en manger de temps à autre.
  • Disette
    Dans les années de disette, on est obligé d'en aller acheter à Saint-Bonnet, à Corps, distants de quatre lieues de la communauté.
  • Exportations
    Les productions surabondantes dans la communauté sont quelque peu d'avoine, que les habitants sont obligés d'aller vendre à Corps, Veynes, Saint-Bonnet et Gap, toujours à la distance de quatre lieues, encore on n'y peut aller que trois ou quatre mois dans la belle saison, par rapport aux mauvaises sorties qu'on a dans la communauté, surtout par le passage de la montagne du Col du Noyer, qu'à peine on y passe facilement à la mi-juin, pour aller à Saint-Bonnet, étant le plus proche de la communauté.
    Il n'y a point de foires dans la communauté.
  • Bois
    À l'égard des bois qu'il y a dans la communauté, ils n'ont point de proportion aux besoins d'icelle, attendu qu'ils sont presque éteints, les habitants n'ayant que deux petits cantons d'une très petite étendue, qui ne seraient pas suffisants pour leur chauffage, étant néanmoins leur seule ressource, excepté pour le chauffage que la communauté s'était proposé d'en aller chercher dans un fourré que les révérends pères Chartreux de Durbon ont à La Crotte, du côté de Rabou, et à savoir encore s'ils en voudront accorder, en payant, à la communauté; et pour y aller, il faudrait construire un chemin qui coûterait, suivant le devis qui en a été pris, l'année dernière, par M. Goudar, ingénieur, à Gap, la somme de quatre et près de cinq mille livres, lequel chemin il serait impossible à la communauté de pouvoir faire sans le secours que le Roi accorde en pareil cas, étant ledit bois éloigné de la communauté de trois lieues, du plus mauvais chemin.
  • Montagne
    À l'égard des communes de la communauté, il y a une montagne, entourée de rochers affreux, sur laquelle les habitants y font paître leurs troupeaux dans l'été; dans une partie de laquelle montagne, les neiges d'une saison attendent celles d'une autre, attendu leur situation au nord, et il ne nous parait pas y avoir des moyens pour les rendre plus fertiles.
  • Rivière
    Nous n'avons que Saloize pour toute rivière, laquelle fait beaucoup de dégâts le long de son cours, attendu sa rapidité, et n'étant, pour ainsi dire, d'aucune utilité pour l'arrosage.
  • Population
    La communauté est composée de cent vingt habitants - taxables, dont les deux tiers ont une paire de bœufs ou vaches et une bête à bât, et l'autre tiers, le plus souvent, ils sont obligés de faire de deux à deux, ou de faire labourer une vache avec une bourrique, et à l'égard du menu bétail, quinze cents bêtes d'avérage.
  • Vétérinaire, maréchal
    À l'égard des artistes et vétérinaires ou des maréchaux experts, nous n'en avons, du tout.
  • Industrie
    Toute l'industrie des habitants de la communauté, ou du moins la plus grande partie, sont obligés de s'expatrier pour gagner leur vie, et ce, pour aider à payer leurs charges.
  • Régime municipal
    La communauté est administrée par deux consuls, un châtelain ou lieutenant de châtelain, et un secrétaire-commis.
  • Revenus communaux
    La communauté n'a aucun revenu, sinon que les habitants ont fait une taxe sur leur menu bétail pour subvenir et acquitter leurs charges locales et autres sommes de la communauté; mais cette taxe est toujours supportée par les habitants, puisqu'elle est imposée sur leur propre bétail.
  • Charges locales
    À l'égard des charges locales ou dépenses ordinaires de la communauté, y compris une pension que nous payons à M. de Voisant, de Grenoble, d'un capital de quatre mille livres, que la communauté lui doit, ensemble une pension que la communauté paye annuellement à M. l'abbé de la Pierre, de Gap, de la somme de vingt-huit livres, monte autour de mille livres, tant pour le salaire des garde-bois et fruits, maître d'école, réparations aux chemins, marguilliers et autres.
  • Taxes seigneuriales
    La communauté doit de payer annuellement, au seigneur, la onzième de tous les grains qui se perçoivent dans la communauté, ensemble la somme de cent vingt livres pour taille personnelle ou Beille, et droit des los à la cote sixième; une brebis, appelée Feyra, chaque habitant qui hiverne dix bêtes d'avérage.
    Observer que le seigneur tire encore le revenu des moulins qu'il y a dans la communauté.
    Outre ces charges accablantes, le collège d'Embrun, qui est encore prieur, y perçoit une dîme sur tous les grains à la cote vingtième et un agneau sur chaque dizaine. Enfin il n'y a pas de pays plus chargés que cette communauté.
  • Comptes
    Il n'est pas de notre connaissance qu'il y ait des comptes à rendre.
  • Pauvres
    Les pauvres n'ont aucune propriété ni revenu, sinon la vingt-quatrième, qui a été accordée à douze setiers de blé seigle, qui leur sont distribués tous les ans par le curé du lieu et les consuls.
  • Fondation
    Point de fondation pour les hôpitaux et pour l'éducation.
  • Cadastre
    Le parcellaire, en très mauvais état, est daté de 1642. Nous n'avons point de coursier. Les papiers de la communauté sont dans les archives.

  • Nous, officiers municipaux de la communauté de Saint-Étienne-en-Dévoluy, certifions l'état ci-dessus véritable.

    À Saint-Etienne-en-Dévoluy, le 11 avril 1789.

    Signé: Louis SARRAZIN, J. ACHIN, consul