Gap

Gap en 1836

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■ Gap en 1836

En 1836, la ville de Gap fut décrite en ces termes qui vous permettront d'en cerner les grands aspects.

La description est amusante car elle présente la ville comme mal bâtie, mal percée, peu agréable ; Gap est néanmoins plus gâtée que certaines villes présentées comme immondes, sales, avec un aspect un peu effrayant.

Comme toutes les descriptions de cette époque, la description des monuments voit un bon accueil des constructions modernes mais les maisons à colombages sont systématiquement rejetées comme insalubres et surtout comem témoignage d'un passé obscurantiste ; notre perception a bien changé depuis.

Cette description est aussi intéressante par ses imprécisions historiques, mais cela est bien courant à l'époque et souvent l'histoire devient roman, pour ne pas dire roman-photo...


Gap

gap

  • FrançaisGap
  • Population40 895
    GentiléGapençais
  • Superficie110,43 km²
  • Densité370.33 /km²
  • Latitude44° 34 '31" N°
    Longitude6° 5 '47" E°
  • Latitude44.558749°
    Longitude6.079746°
  • Gap153 pages


Rue Bric et Brac

⌘ Gap en 1836

Gap est une très ancienne ville et chef-lieu du département. Elle possède un tribunal de première instance et un tribunal de commerce, une société d'agriculture, un collège communal. Sa population s'élève à 7 215 habitants.

Gap est une ville celtique du nom de Yap et capitale des Trocoriis, que les Romains, vainqueurs de ce peuple, nommèrent Vapinciim'. Pémétrius, disciple de saint Jean l'évangéliste, convertit les habitants au christianisme sous le règne de Domitien. Gap dévint ville épiscopale au IV° siècle. Grégoire, un de ses evêques, obtint, en 1058, de l'empereur Frédéric, le titre de Prince et divers autres privilèges qu'il transmit à ses successeurs. En 1184, l'évéqùe Guillaume prit le titre de seigneur et Comte de Gap mais il fut obligé de partager les droits et les privilèges de la suzeraineté avec le Dauphin. Cette division de droits fit naître parmi les habitants deux factions de principes, dont l'une voulait favoriser le pouvoir épiscopal, l'autre celui des Dauphins ; la masse des habitants s'efforça vainement de se soustraire à cette double tyrannie, qui fut la cause de nombreuses querelles et de luttes sérieuses. Sous François I°, les évêques de Gap furent dépouillés de leur titre de prince, mais ils conservèrent longtemps après celui de comte.

Cette ville fut prise, reprise, incendiée à différentes fois par divers peuples barbares ; à ces désastres se joignirent ceux causés par les incendies, la peste et les tremblements de terre. Les guerres de religion commencèrent pour elle une nouvelle série de calamités: la ville avait embrasse le parti de la Ligue, et chassé les huguenots de ses murs ; pour la punir, esdiguières en étant redevenu maître, fit massacrer une partie de la population. Plus tard, il fixa sa résidence à Gap, et afin de tenir la ville en sujétion, il rétablit la forteresse que les sarrasins avaient construite sur la hauteur de Puymore. Des temps plus calmes et une industrie active rétablirent la prospérité de ia ville et portèrent à 15,000 habitants sa population, qui fut diminuée de plus des deux tiers par les pestes de 1630 ; par le sac de la ville, en 1692, et surtout par la révocation de l'édit de Nantes. Une maladie contagieuse y fit encore de grands ravages en 1744.

La ville de Gap est située à l'embranchement de la route d'Espagne en Italie par le Pont-Saint-Esprit et le Mont-Genèvre, et de celle de Paris à Marseille par Lyon et Grenoble ; elle est pile dans une agréable situation, sur les ruisseaux de Bonne et de la Luye, au milieu d'une belle vallée environnée de coteaux, qui s'élèvent graduellement vers le nord-est, et atteignent la plus grande hauteur. Elle est très mal-bâtie, mal percée, et généralement peu agréable. Il y a dans les environs des sources d'eaux minérales.

Gap
Gap en 1836

Parmi ses édifices, on remarque la cathédrale, bel édifice gothique, propre et bien orné. Une des chapelles renferme le mausolée du connétable de Lesdiguières, en marbre noir du Champ-Saur, orné de bas-reliefs en albâtre de Boscodon, qui retracent les principaux exploits de ce guerrier. Il est représenté avec son armure, couché et appuyé sur le coude ; ses traits ont quelque ressemblance avec ceux de Henri IV°: on rapporte qu'il tint en charte privée Jacob Richier, son sculpteur, jusqu'à ce qu'il eût fini ce bel ouvrage. Ce monument, apporté en 179S du château de Lesdiguières où il était depuis 1626, devait, en 1809, être transporté au musée du département, avec les gantelets du connétable, sa lance et son casque, où l'on voit l'empreinte d'une balle. On avait réuni pour cet établissement des modèles en plâtre des plus belles statues du musée de Paris, choisis par Visconti, et auxquels le comte d'Hauterive avait joint en cadeau la Vénus de Médicis ; les modèles des monuments des Hautes-Alpes, exécutés en albâtre et en pierre ollaire du pays ; un grand nombre d'antiquités provenant des fouilles de Mont-Seleucus, ou envoyées des trois arrondissements ; des instruments de physique et de chimie, des livres, des cahiers de gravures ; les minéraux, l'herbier, les oiseaux, quelques quadrupèdes des Hautes-Alpes, etc. Ce musée est maintenant un séminaire.

Le palais de justice, l'hôtel-de-ville, la préfecture et l'évêché, les casernes, sont d'assez beaux édifices. La ville possède aussi une petite salle de spectacle, et une belle citerne pouvant contenir 20,000 hectolitres d'eau, destinée au service des pompes en cas d'incendie.

Gap compte des fabriques de toiles, de draps communs, de tissus de soie et de laine, d'outils aratoires, une fabrique de martinets, tanneries, mégisseries et chamoiseries. La ville de Gap est active dans le commerce des grains, des fruits, des bestiaux, des cuirs, de la laine, etc...

La ville de Gap est à 26 lieues de Grenoble, à 10 lieues et demi de Digne et à 171 lieues de Paris.