Ézanno Guy Louis Ernest

Carnac

⌘ Guy Louis Ernest Ézanno

Fils d'Ernest et de Victorine Louise Le Masson, âgée de 33 ans, Guy est déclaré par son père, ostréiculteur alors âgé de 42 ans, qui se présente au matin du 31 à la mairie de Carnac ; il est arrivé à l'ouverture car l'acte précise qu'il est 8 heures du matin. Le premier témoin s'appelle Eugène-Marie Le Floc'h, âgé de 64 ans, il exerce le métier de juge de Paix et demeure à Carnac. Le seconde témoin est Louis Marie Bloquet, propriétaire habitant aussi Carnac ; il est âgé de 45 ans. L'acte est signé par l'adjoint au maire, Jean-Marie Rio, qui signale que les comparants et témoins signent.

Le jeune Guy suit sa petite scolarité à Carnac, probablement à l'école privée, puis les poursuivra comme pensionnaire à Lorient, ville qui, le 16 juillet 1907 comme l'annonce la presse, le verra être déclaré admissible aux différentes épreuves du baccalauréat pour la session de juillet du lycée de Lorient.

Nous ne trouvons trace professionnelle de Guy jusqu'en 1912, date d'engagement dans l'Armée de Mer.

Que fait-il pendant ces années ?
Peut-être cherche-t-il sa voie ou aide-t-il dans les parcs à huitres ?
Nous ne le savons...

◎ Au Comité des Fêtes de Carnac

Nous savons par contre qu'il est à Carnac car Guy participe à la vie de la commune ; nous le retrouvons cité dans un autre article de Ouest-Éclair daté du 2 septembre 1907: il est membre du Comité de Fêtes de Carnac, probablement avec responsabilités.

Le journaliste écrit:

■ Le Pardon
Le grand pardon de Saint Cornély, qui attire tant de promeneurs pour visiter les nombreux menhirs et dolmens qui s'y trouvent, aura lieu dimanche 8 septembre.
La Jeunesse Carnacoise, ayant un comité de fêtes composé de MM. de La Vigne, Guy Ezanno, Thomas et de jeunes gens de la commune, promet de nombreuses réjouissances ; on parle du lancement d'un ballon dans l'après-midi.
À 9 heures du soir, une retraite aux flambeaux circulera dans les rues de la ville ; le cortège se formera dans la cour des Écoles et viendra recevoir en grande pompe à l'Hôtel de Ville Le Père La Victoire qui, dans son costume de gala, prendra place sous l'Arc de Triomphe.
Un feu d'artifice clôturera la fête et, pour permettre au public de pouvoir rentrer chez lui, les tramways partiront à 11 heures du soir vers la Trinité et Plouharnel.

◎ Les études médicales

Le 19 octobre 1911, Ouest-Éclair nous apprend qu'il est reçu à l'École Annexe de Médecine Navale ; voici copie de l'annonce:

⤇ 19 octobre 1911
Par décision du préfet maritime, sont admis à suivre les cours de l'école annexe de médecine navale, qui commenceront le 3 novembre prochain :

Ligne médicale, 48 : MM. René Bardoul, Raymond Bossé, André Borius, Paul Caroff, Armand Classe, Émile Cayla, Georges Coupu, Paul Derrien, Marie Dodoz, Camille Durieux, Guy Ezanno, Alfred Fiévet, Jean Forgeot, Robert Guidon, Henri Guyonnet, Léon Heimsch, Joël Hillerch, Théophile Houzé, Victor Janniot, Jean Jaugeon, Aimé Labaeye, Jean Lavenant, Lucien Leblanc, Germain Le Calvé, Fernand Le Chuiton, Félix Le Joliff, René Le Jeune, René Le Gall, Aristide Le Gall, André Longuet, Maurice Le Page, Georges Lestideau, Joseph Mahérauit, Pierre Martin, Alfred Maris, Adrien Métivier, Gérard Monnot, Yves Morel, Gabriel Palud, Jacques Planchais, Yves Picot, Édouard Pradère-Niquet, Jean-Louis Rivière, Jean Sauvage, Joseph Sourdès, François Thomas, Raymond Tisserand et Martin Vaucel.

Ligne pharmaceutique, 8 : MM. Hippolyte Brugeas, Marie Debord, Henri Dufour, Eugène Le Janne, Émile Le Teux, Paul Mesguen, Pierre Soumet et Albert Thévenot.

◎ Engagement et guerre

Le Journal Officiel du 18 septembre 1912 nous apprend qu'il a réussi son concours d'entrée à l'école principale du service de santé de la Marine à Bordeaux. C'est donc tout naturellement que Guy s'engage le 18 octobre 1912 dans la Royale, pour un an. Il yest apprenti-marin, matelot de 2° classe au 2° dépôt des Équipages de Brest et assure un poste d'infirmier elève-médecin. Son année terminée, il est versé dans la réserve de la Marine le 18 octobre 1913, continue ses études et se voit rappelé au Drapeau le 2 août 1914.

En poste à Brest, il est promu premier-maître médecin auxiliaire le 1° janvier 1915 puis médecin-auxiliaire de 3° classe le 1° avril 1916.

Le Journal Officiel du 27 juin 1920 nous apprend qu'il démissionne de la Royale ; il y est alors médecin de 2° classe auxiliaire, élève du service de santé de la Marine. Le 11 juin 1929, par décret, il est promu médecin de 1° classe de réserve au port de Lorient.

L'année 1936 le verra gratifié d'une pension temporaire de 15% valable du 19 février 1936 au 18 février 1938.

◎ Thèse et grippe espagnole

Le 27 février 1920, Guy soutient publiquement et avec succès sa thèse pour le Doctorat en médecine à la Faculté de Bordeaux. Il la dédie à sa femme - Noémie, et à son premier enfant - Jacques, à ses parents décédés, aux membres de sa familleet belle-famille, à ses amis les docteurs Bossé et Classe, à ceux qui lui ont témoigné sympathie. Il dédie aussi sa thèse à son cousin, Georges Ezanno, tué à l'ennemi ainsi qu'à tous ses camarades morts au Champ d'Honneur ; cette attention a forte signification et expliquera ses engagements et écrits pacifistes de l'après-guerre.

Par ce travail de recherche médicale, il apporte sa Contribution à l'épidémie de grippe de 1918 et partage ses conclusions suite au suivi de cette épidémie dans les Formations Maritimes de Lorient ; cela nous indiquant qu'il est en poste à l'Hôpital Maritime de Lorient pendant cette épidémie - plus connue sous le nom de Grippe Espagnole bien qu'elle vienne directement des États-Unis !

Nous avons retrouvé ce document que vous pourrez lire en suivant ce lien: Thèse Guy Ezanno.

◎ Guy se marie...

C'est le 9 janvier 1917 qu'il se marie à La Trinité-sur-Mer avec Noémie Antoinette Ezanno, fille de Louis-Marie, maître au cabotage âgé de 46 ans, et de Marie-Rose le Greff, âgée de 42 ans, ménagère ; la famille demeurant au bourg de La Trinité. C'est son père, Louis, qui vient déclarer l'enfant à 5 heures du soir. Il est assisté de François Montagner, 25 ans, et de Jospeh Le Gouar, 46 ans, tous deux instituteurs au bourg. Le maire, Jean-Marie Danic, ainsi le père et les témoins signent l'acte.