Gap

Chaudun en 1789
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 Gap: Soir de Gap

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■ Chaudun en 1789

Nous sommes en 1789, de grands changements pointent à l'horizon mais, en ce 8 août 1788, c'et le Roi qui prend l'initiative et convoque les États-Généraux pour réaliser grandes réformes et pour régler la crise financière qui déstabilise le Royaume.

Les trois ordres sont convoqués dans la Salle du Jeu de Paume ; les députés des trois ordres se réunissent le 5 mai 1789 ; ils sont approximativement 1200 dont 51% venant du Tiers-État.

Les Cahiers de Doléances, rédigés à partir du 24 janvier 1789, sont remontés à Paris et étudiés. Toutes les paroisses ont eu droit à chapitre, Chaudun comme les autres.

< L'ancien village de Chaudun >
< Chaudun en abergement >
< L'albergement de Chaudun >
< Chaudun vers 1700 >
< Chaudun en images >
< L'ancien Chaudun en images >

Gap

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  • FrançaisGap
  • Population40 895 hab.
    GentiléGapençais
  • Superficie110,43 km²
  • Densité370.33 hab./km²
  • Latitude44° 34 '31" N°
    Longitude6° 5 '47" E°
  • Latitude44.558749°
    Longitude6.079746°


⌘ Chaudun en 1789

Commune de l'arrondissement et du canton de Gap, supprimée le 11 novembre 1895 et unie à celle de Gap. La paroisse a été unie à celle de Rabou. Les habitants ont complètement abandonné la commune, dont le territoire a été acquis par le Service des reboisements des forêts.

  • Nous soussignés, officiers de la communauté de Chaudun, élection de Gap, où il n'y a jamais eu de consul, ni de secrétaire, attendu qu'elle n'est composée que de 23 habitants, ensuite d'une lettre intermédiaire en forme de commission venue du procureur général d'Etat du département de la province de Dauphiné du 28 février de la présente année 1789, portant représentations, déprédations et améliorations de ladite communauté, tant patrimoniaux que d'octrois, ainsi que nous avons procédé conformément au rite et règlement, avec la plus grande exactitude.

Gap
L'ouverture des États Généraux
5 mai 1789
  • Géographie
    Disons que l'étendue par apparence du territoire contient environ une lieue et demie de circonférence, y compris des rochers inaccessibles et les déserts, où il n'y a qu'une seule paroisse, sans hameau.
  • Vie courante
    Les habitants sont sans étude, peu instruits et experts des arts libéraux. Il n'y a aucune résidence de médecin ni chirurgien, attendu son affreuse situation. Ce qui afflige beaucoup les habitants, parce que, faute de secours, les pauvres gens croupissent dans des infirmités et maladies qui les réduisent à la dernière misère et quelquefois au tombeau. Ils sont éloignés de deux lieues pour se procurer le secours.
  • Sage-Femme
    La communauté a la satisfaction d'avoir une accoucheuse assez instruite dans ses fonctions.
  • Santé, maladies
    L'air qu'on y respire est fort salutaire. Les maladies n'y sont pas fréquentes. On n'a pas l'usage de l'inoculation de la petite vérole.
  • Habitations
    Les maisons sont bâties en forme de chaumière, sans charpente, couvertes toutes en paille. Il n'y a point de sol, attendu que les maisons sont situées au pied d'une colline fort escarpée. De l'autre côté, un petit ruisseau qui mouille tout le long et qui, quand les pluies sont abondantes, forme des torrents impétueux qui les ravagent fort souvent et y causent des dommages très considérables. Pour empêcher les inconvénients, il serait très nécessaire d'y construire des digues, mais l'indigence des pauvres habitants ne leur permet pas de l'entreprendre.
  • Productions alimentaires
    Le rapport, année commune, est qu'une charge de blé en produit. Les grains transaux, comme avoine, légumes, en produisent pour la consommation alimentaire de la communauté. Elle est de 250 charges blé ou légumes, mais le terrain est si ingrat qu'à peine on n'y perçoit que 110 charges, de quoi les pauvres habitants sont obligés d'en acheter pour le reste de l'année.
  • Nourriture
    Leur nourriture alimentaire est très frugale et grossière. Ils se nourrissent de pain de seigle; quelquefois on y mélange de l'avoine, et d'autres fois on mange du fruit des rosiers sauvages et en font du pain. Pour toute boisson, ils n'ont que de l'eau.
  • Disette
    Les habitants n'ont aucune ressource, en temps de disette, pour se procurer les grains nécessaires, parce qu'ils sont éloignés de tout pays et qu'il n'y a aucune rivière navigable. À l'égard des marchés, on va à la ville de Gap, distante de deux lieues, par des chemins impraticables.
  • Bois et forêts
    Il y a des forêts exposées au nord. La communauté en a une commune, peuplée de sapins, hêtres et bouleaux, située sur la pente d'un rocher inaccessible, d'où l'on ne peut tirer aucun profit.
  • Rivières
    Il n'y a aucune rivière, mais seulement des torrents qui causent des ravages très considérables aux fonds, qui les emportent et les mettent hors d'état de culture. Le terrain est isolé, par rapport aux eaux pluviales. Il n'y a aucun arrosage avantageux et on n'en saurait tirer aucun profit. Les torrents causent de grands ravages, ont ravagé une partie des fonds, tellement qu'on a été forcé de les abandonner, sans pouvoir les améliorer ni les en garantir, et cependant on y paye toujours les charges locales.
  • Vétérinaire, maréchal-ferrant
    On n'y trouve aucune ressource à la portée d'artistes vétérinaires ni de maréchaux experts, par rapport à la situation du pays, qui est situé dans le creux d'un rocher.
  • Industries, commerces
    Les habitants n'ont aucune industrie ni aucun commerce; leur principale industrie est de cultiver la terre, qui ne leur produit que des végétaux sauvages.
  • Régime municipal
    Le régime municipal de la communauté est tant seulement qu'un châtelain, et les habitants s'assemblent pour délibérer les affaires.
  • Revenus municipaux
    La communauté n'a pas le bonheur d'avoir des revenus ; au contraire, elle est chargée de dettes.
  • Charges locales
    Les charges locales, ou dépenses de la communauté arrivent à la somme de 480 livres, à savoir : 180 livres en taille royale, 120 livres en capitation et 60 livres en vingtièmes ; outre ce, la communauté est soumise à payer la somme de 246 livres, à raison d'une pension annuelle et perpétuelle au vénérable chapitre de l'église cathédrale de la ville de Gap pour tous droits seigneuriaux, dîme et censes, et finalement la somme de 350 livres pour la congrue du prêtre qui daigne faire le service, vu que la communauté est distante de deux lieues de l'église paroissiale, ce qui rend les pauvres habitants inhabiles à payer les deniers royaux..
  • Tenues des comptes
    Le collecteur a rendu exactement les comptes, mais par charité est obligé de faire les avances pour les pauvres.
  • Hôpital, école
    Il n'y a aucune fondation pour les hôpitaux ni aucune éducation publique.
  • Cadastre
    À l'égard du parcellaire, la communauté n'en reconnaît aucun, vu que les fonds sont situés dans des collines scabreuses, où il est impossible d'en faire la mensuration.
  • Bétail
    La quantité de gros et menu bétail est d'environ 45 vaches ou génisses, veaux, bourriques et petits mulets à l'usage du pays, qu'il faut qu'ils fassent tous les travaux dans l'espace de cinq mois, à cause de la durée de l'hiver et des neiges qui y abondent; et les menus bestiaux, comme brebis, agneaux et moutons, arrivent à 450, qui est l'unique ressource pour subsister, car sans cela on serait forcé d'abandonner les patries et d'aller mendier.
  • Hôpital, école
    Il n'y a aucune fondation pour les hôpitaux ni aucune éducation publique.
  • La communauté a été allivrée dans le péréquaire général un quart de feux taillables, conformément aux lançons de taille qui sont dans les archives des chambres des comptes, dont la communauté n'a point d'extrait, pour savoir dans quelle époque il a été fixé, pour prendre copie de l'acte ou procédure qui a fixé cet allivrement, suivant la lettre du procureur général des États du Dauphiné du 1° mars 1789.

    Fait à Chaudun, le 24 mars 1789

    Signé
    P. MARIN, J.-A. CHAIX, J. LAURENS, Jean-Jacques VILLAR, J. CHAIX, A. CHABRE, châtelain

< Chaudun: la communauté des habitants disparaît >