Avançant vers l'est,au XVII° siècle, les cosaques russes rencontrèrent les Tchouktches.
Alors que les contacts avec les autres peuples furent majoritairement pacifiques malgré parfois quelques escarmouches qu'il ne faut réfuter, avec les Tchouktches, les cosaques firent rencontre d\un peuple guerrier et agressif. Le Tchoukctche du XVII° siècle n'est pas le Touchktche contemporain ; l'aïeul de nos concitoyens s'est forgé dans un monde de glaces, de froids intenses et de luttes pour la nourriture. La compétition généra un peuple adroit, robuste, déterminé et terriblement cruel. Cette éprouvante réalité nous éloignant totalement des images d'Épinal occidentales nous faisant croire au bon et doux indigène ; et nous refusons l'utilisation du mot sauvage, très occidental et né de la colonisation des terres nord-américaines...
La période des guerres intertribales en Tchoukotka s'est produite de la fin du XVII° au début du XVIII° siècle ; elle est grande partie cause de l'apparition des explorateurs et cosaques russes.
À leur arrivée, les russes virent le Tchoukotchka occupé par deux groupes d'habitants: le groupe sédentaire des chasseurs maritimes, pêcheurs et chasseurs d'animaux marins et le groupe des nomades, éleveurs de rennes menant vie dans les toundras arborées ou non. Le premier groupe voyait Esquimaux, Tchouktches sédentaires, Koryaks et Kereks le former ; le deuxième groupe était composé des Tchouktches éleveurs de rennes et Yukaghirs.
Les Tchouktches du XVII° siècle ressentaient que mourir de mort naturelle était très honteux. À l'opposé, mourir au combat, les armes à la main, était vraiment honorable. Ceux qui, au cours de la vie, échappaient à cette mort avaient toujours choix du suicide et tout tchouktche qui se respectait se précpitait vers le suicide en cas de maladie ou vieillesse devenant préoccupante.
La guerre aussi était occupation importante, si ce n'est principale, et la vie dans la région n'était pas un gelé long fleuve tranquille: les opérations belliqueuses contre les voisins étaient récurrentes. Les attaques prenaient la forme de razzias et les guerriers tchouktches rentraient avec armes et bagages ; bagages consistant en viandes de rennes, autres provisions et femmes ou enfants réduits à l'esclavage.
Guerrier bien protégé ayant plus de chances de rentrer, le guerrier tchouktche se protégeait avec une armure en peau de morse et plaques d'os. Côté offensif, ils utilisaient des lances et flèches à pointes d'os ; l'arrivée du métal, entre autre couteaux, trouvera rapidement une utilisation guerrière. Le guerrier tchouktche, d'une grande fierté, fait prisonnier essayait de se suicider par tous les moyens possibles ; s'ils étaient plusieurs, ils s'entraidaient et se tueient les uns les autres. La cruauté tchouktche envers leurs prisonniers était immense ; les femmes et enfants devenant esclaves.
L'arrivée des russes, après quelques années de différents plus ou moins violents, ouvrira les horizons de la population tchouktche. Bien vite, les parties - surtout tchouktches, comprendront qu'il est plus intéressant de vivre en harmonie et commercer que de fourbir les armes en permanence. Très vite, les cosaques, très majoritairement hommes jeunes et célibataires, prendront femme locale et fonderont des familles mélangées - d'où cette appellation de jeunes frères. Le pope passant célébrer les mariages quand il était possible de venir - c'est à dire pas souvent, de nombreux soldats vivront dans le péché jusqu'au passage improbable du religieux venant y célébrer multiples mariages inter-ethniques, et confesser multiples péchés...
L'arrivée des russes va totalement changer la perception du monde des peuples de Tchoukotchka ; leurs mythes et légendes en seront d'ailleurs modifiées. Fonctionnaires, médecins, enseignants et religieux arrivant après les militaires, l'attitude des Tchouktches et perception des russes évoluera encore positivement.
Il est intéressant de noter, comme l'écrit si bien Victor Ivanovitch Kuzminykh en 1994, que pour les Tchouktches de cette époque, le cosaque de service est la personnification de l'ensemble de la population russe et que, toujours pour ce peuple du nord, leurs terres n'ont pas été conquises mais sont naturellement devenues parties intégrantes de la Russie par accord réciproque - ce qui est juste ; le folklore tchouktche intègre d'ailleurs ce sentiment en ne ne donnant le statut d'Homme qu'à eux-même et aux Russes !