■ Accroché à un arbuste au-dessus de la mer pendant cinq jours blessé et dévoré par la faim et la soif
Plougasnou, 28 août - Un charbonnier, M. Pabulet, qui, cet après-midi, cherchait des escargots sur la côte Sainte-Catherine, qui surplombe la ville, entendit des gémissements provenant du flanc très abrupt de celle-ci. S’étant penché, il aperçut à une dizaine de mètres au-dessous de lui un homme accroché à un arbuste.
Il s’agissait d’un journalier de 32 ans, Pierre Corre, né à Plougasnou, département du Finistère, qui était tombé en se promenant vendredi soir, c’est-à-dire il y a cinq jours. Depuis ce moment, blessé à la jambe, il était resté accroché à l’arbuste, sans manger, ni boire. Il a été transporté à l’Hôtel-Dieu de Rouen où son état n’inspire pas d’inquiétude.
LE PETIT JOURNAL ILLUSTRÉ - 30 août 1938
⌘ Naufrage au large
Plougasnou, 24 avril - Dans la nuit de mardi à mercredi dernier, deux bateaux se sont perdus, corps et biens, à plus de 40 milles en mer, par une nuit noire et une mer démontée. Une dizaine d'autres bateaux qui péchaient au même endroit ont pu, avec la plus grande difficulté, arriver au port.
Les deux équipages perdus comptaient sept hommes non mariés et sept hommes mariés laissant plusieurs enfants.
D'après une enquête faite sur les lieux, les circonstances du naufrage de la Louise-Marie font supposer que l'équipage a abandonné le navire au large, ce qui laisserait espérer qu'il a pu être recueilli par un navire passant dans ces parages, ou qu'ils sont allés à la dérive. Les épaves flottent toujours et malgré les recherches faites, aucun cadavre n'a été trouvé.
Tout espoir n'est pas perdu.
LA CROIX - 30 avril 1903
⌘ Avis
Plougasnou, 28 octobre - Une jeune fille de là commune de Plougasnou, mendiante, atteinte d’itiotisme, est disparue de son domicile depuis environ quinze jours. Elle est âgée de 25 ans, taille d’un mètre 55 centimètres, cheveux châtain clair, visage plein, menton rond, sourcils châtain clair, yeux bleus.
Elle était vêtue, au moment de sa disparition, d’une jupe de toile-laine bigarrée, d’un mouchoir bleu ; elle était chaussée d’une paire de sabots et portait une coiffe de toile.
MM. les maires sont invités à donner au présent avis une publicité convenable et à transmettre à la préfecture les renseignements qu’ils viendraient à obtenir sur la mendiante idiote dont il s’agit.
LA CROIX - 30 avril 1903
La presse du passé est passionnante !
Regorgeant d'anecdotes ou de faits-divers, parfois croustillante, souvent sordide, parfois amusante, elle nous permet de ressentir la manière de pensée de nos aïeux, de ceux qui ont vécu en cette commune, en ce territoire, de ceux qui l'ont fait vivre et que nous visitons.
La presse passée redonne vie aux simples citoyens, à ces gens qui n'auront jamais nom en livres d'histoire.
Il est plaisant d'y voir l'évolution des importances: en 1900, le commissaire fait une enquête pour un vol de jambon.
La violence est importante: violences ménagères ou non sont courantes, violences villageoises, banditisme ou non aussi ; les comptes se règlent à coups de poings, de bâtons ou autres armes.
Les cuites sont monnaie courante et pas exclusives de certaines régions: nombre de nos aïeux - ayant sans doute très soif, picolent sec !
Un prix spécial devrait être décerné à certains journalistes de cette presse ancienne: les coupures concernant les cuites et amendes en découlant sont parfois d'un humour extraordinaire.
Nous ne pouvons que vous conseiller de lire et acheter la Presse: vous la ferez vivre et imprimerez l'Histoire !
