de Seynes Maurice-Henri-France

Paris 16°

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paris-16
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■ de Seynes Maurice-Henri-France

de Seynes Maurice-Henri-France est né à Paris 16° le 07-08-1914.

Il mesurait 1,75 mètre, avait les cheveux et sourcils bruns, les yeux marron, le front moyen, le nez droit, le menton non défini et le visage ovale. Maurice-Henri-France était bachelier et licencié.

Il décèdera le 15-07-1944 à Krasnynsky - SMO ; il avait 30 ans.

Mort pour la France en 1939-1945, mort accidentelle, il était Lieutenant au Normanie-Niémen.

Lors de son incorporation militaire, il était Étudiant.

Ne l'oublions pas et gardons lui mémoire !


Paris 16°

paris-16

  • FrançaisParis 16°
  • Nom officielPassy
    ( Officiel )
  • Population169 942
    GentiléParisiens
  • Superficie7,91 km²
  • Densité21484.45 /km²
  • Latitude48° 52 '46" N°
    Longitude2° 17 '34" E°
  • Latitude48.862778°
    Longitude2.276111°
  • Paris 16°28 pages


Rue Bric et Brac

⌘ de Seynes Maurice-Henri-France

de Seynes Maurice-Henri-France

◎ États de service

  • 01-10-1936 => Habite 2 rue Decamps, Paris XVI°, engagé volontaire, intègre l'École de l'Air fondée en 1933 et alors située dans les Petites Écuries de Versailles, termine le 01-09-1938
  • 15-09-1938 => Promu Sous-Lieutenant, muté à la 21° Escadre, y reste jusqu'au 01-10-1938
  • 01-10-1938 => Intègre l'École de Chasse de Romilly-sur-Seine, y reste jusqu'en Mars 1939
  • 00-03-1939 => Versé au Groupe de Chasse 2-6, Chartres
  • 00-08-1940 => Muté au Groupe de Reconnaissance 2-14 à Avignon
  • 00-11-1940 => Intègre l'École de l'Air de Toulouse
  • 00-11-1941 => Versé au Groupe de Chasse 2-8 dissout le 25-11-1942
  • 00-00-1942 => Rejoint les Forces Françaises Libres, FFL
  • 01-01-1944 => Versé dans l'Escadrille Normandie, arrive avec 15 autres pilotes courant le 7 janvier à Toula, URSS, escdadrille en réorganisation
  • 00-05-1944 => Retour au front fin mai et soutien à l'offensive soviétique en Biélorussie et Lituanie
  • 00-07-1944 => Forts engagement du régiment lors de la Bataille du Franchissement du Niémen en
  • 15-07-1944 => Mort accidentellement avec Vladimir Biélozoub, son mécanicien et ami, à Doubrovka, Raïon de Krasninsky, Oblast de Smolensk, Russie, promu capitaine à titre posthume
  • 28-11-1944 => Joseph Staline attribue le nom de Régiment du Niémen au Régiment Normandie qui devient alors la Normandie-Niémen
  • Batailles => Niémen, Vitebsk, Orcha, Minsk, Opération Bagration
  • Médailles => Légion d'Honneur, Croix de Guerre 39-45 avec Palme, Ordre de la Guerre Patriotique (soviétique)

⌘ de Seynes Maurice-Henri-France

Ce 15 juillet 1944, le régiment de Normandie est basé au nord-ouest de Smolensk ; il prendra part à l'offensive de Biélorussie qui a débuté le 23 juin 1944.

En ce 15 juillet 1944, suite à Libération d'Orel, le régiment de Normandie doit quitter sa base de Doubrovka pour se rendre à l'aérodrome de Mikountani, en Lituanie. Maurice ne se doute pas que ce 15 au soir, lui et son ami et mécanicien, Volodia, seront passés de vie à trépas.

Normandie Niémen
Ici, en 1944, le Normandie-Niemen fut déployé

◎ 12 novembre 1942

Le 22 juin 1941, un samedi, aux aurores, les allemands lancent l'opération Barbarossa et pensent vaincre ces Peuples qu'ils considèrent comme des sous-hommes. Attaquant l'URSS, les nazis déchirent le Traité de non-agression dit Pacte Ribbentrop-Molotov.

Ce pacte, dénoncé par nombreux comme collaboration entre les soviétiques et les allemands, présentait un avantage majeur pour les parties:

Vichy et Moscou rompent leurs relations diplomatiques: les soviétiques expulsent les diplomates de Vichy. Charles Luguet, lieutenant-colonel, parlant couramment allemand, anglais, russe, attaché de l'Air à Moscou, voulant rejoindre la France Libre, profite de l'escale à Istanbul pour prendre la poudre d'escampette et rejoindre Charles de Gaulle.

Normandie Niémen
Doubrovka, 1944, la villa Mon Rêve
Lieu de repos des pilotes
Arrivé à Londres, fin 1941, il s'adresse à Albert Mirlesse, capitaine au 2° Bureau des Forces Aériennes Françaises Libres, et lui décrit précisément la situation sur le front soviétique. Son analyse est rigoureuse et il prédit que les allemands, après une série de succès, verront leur anéantissement dans une guerre d'usure que les soviétiques ne peuvent que gagner. Il insiste sur le fait que l'Amitié Franco-Russe est toujours intacte et que le pouvoir soviétique fait bien distinction entre le gouvernement de France et le Peuple Français.

Les deux proposent alors à Charles de Gaulle d'envoyer une force combattante en URSS. Visionnaire, Charles de Gaulle accepte et le choix se porte sur la création d'un groupe de chasse, le GC-3 qui deviendra le groupe Normandie. Le premier groupe arrivera le 28 novembre 1942 à Bakou. Les soviétiques proposeront un choix d'avions aux pilotes: américains, britanniques ou soviétiques. Les pilotes choisiront le Yak soviétique pour sa maniabilité; vous pouvez imaginer le sourire joyeux des soviétiques...

◎ Ce 15 juillet 1944

La ville d'Orel ayant été débarrassée des hordes nazies, la Normandie, 61 pilotes et 55 avions en mai 44, doit quitter son aérodrome de Doukravka, oblast de Smolensk, pour le terrain de Mikountani, en Lituanie ; l'offensive soviétique en Biélorussie, fulgurante, impose des changements de terrain pour suivre l'avancée du front. Les vols doivent être relativement tranquilles car l'allemand est en déroute.

Le Yak monoplace de de Seynes décolle sans problème: à son bord, de Seynes et, bien que cela soit interdit mais d'usage courant, derrière le siège, dans le coffre à bagage du poste de pilotage, le maître mécanicien Vladimir Biélozoub, rude paysan russe du village de Pokrovskoye, près de Dnepropetrovsk. Les Yaks, monoplaces, n'ayant qu'un parachute, le passager en est dépourvu.
Le décollage se fait sans problème.

Cinq minutes après décollage, des allemands mitraillent le yak volant en rase-mottes ; une balle sectionne une durite d'arrivée d'essence ; le cockpit est noyé dans les vapeurs de carburant, le pare-brise, inondé de kérosène, devient translucide: de Seynes est aveugle...

Aidé de son ami, il arrive à retourner vers le terrain d'aviation à l'aveugle ; tente de s'y poser sans aucune visibilité par trois fois, puis s'écrase: pilote et passager sont éjectés de l'avion et meurent sur le coup.

La radio fonctionnant, de Seynes avait bien enregistré et reçu le message de ses supérieurs lui ordonnant de prendre de l'altitude puis sauter en parachute. Les échanges radios précédant cet accident confirment que le capitaine Maurice-Henri-France de Seynes refusa catégoriquement cet ordre condamnant son mécanicien et ami. Il l'accompagnera sans hésiter dans la mort.

Les deux inséparables amis seront enterrés à Doubrovka dans la même tombe.

◎ Témoignage

Le 14 juillet, nous avons reçu ordre de nous redéployer. Le 15, le temps est gris et couvert, les nuages bas. L'air est collant et humide. Nous devons rejoindre l'aérodrome de Mikountani, entre Vilno et Lida.

La 1° Escadrille, commandée par Pierre Pouyade, décolle et disparaît à l'horizon, à basse altitude. La 2° escadrille s'élève dans les airs sous le commandement du Pierre PouyadeCapitaine Yves Mourier. C'est notre tour. Je démarre le moteur, dont mon fidèle Lokhin (NDLR: Nikolaï Petrovitch Lokhin, 1911-1982) s'occupe avec tant d'amour. Les mécaniciens nous traitent avec un sentiment d'amitié touchante. Il faut voir leurs visages, leurs yeux brûlants, leurs sourires heureux quand on leur annonce nos victoires. Ils sont plus heureux que nous. Mais quand l'un des nôtres ne revenait pas, nous devions souvent le voir se retirer pour crier sa douleur.

Tout est prêt.
Le 3° Escadron décolle maintenant.
Mais qu'est-ce que c'est ?
Soudain, une des unités de la 2° escadrille apparaît sur un vol de mitraillage. Nous essayons de voir les plaques d'immatriculation sur les voitures. Ce sont les avions de Seynes et Lebra. Lebra atterrit assez calmement, mais de Seynes tourne, impuissant, au-dessus de l'aérodrome, comme s'il ne le voyait pas. Et puis nous remarquons comment une bande blanche de fumée s'enroule le long du fuselage ; il n'est pas difficile de déterminer qu'il s'agit d'une fuite d'essence.
Le major Delfino accourt vers le micro et répète avec insistance:

- de Seynes, saute ! de Seynes, saute !
- Mon commandant, de Seynes a son mécanicien, le sergent Biélozoub, dans la partie arrière du fuselage !

Le visage du major se fronce instantanément. Il comprend quelle tragédie se déroule maintenant dans les airs et s'éloigne de l'émetteur. La vie de de Seynes ne lui appartient plus. Bien sûr, de Seynes peut toujours se sauver en sautant avec un parachute, mais cela signifie une mort certaine pour le mécanicien. La décision appartient aux Russes. Un des officiers soviétiques, déjà été informé de l'incident, arrive en courant. Il crie dans le micro:

- de Seynes, saute ; c'est un ordre !.

Mais le lieutenant de Seynes continue de se battre pour la vie du sergent Biélozoub. Il fait de son mieux pour faire atterrir son avion mais n'y parvient pas.
L'avion s'élève dans le ciel comme une bougie, tombe sur l'aile, roule sur le dos, plonge, se stabilise et, se dandinant d'un côté à l'autre, se précipite vers la piste, mais va soit en travers soit en biais, mais pas le long l'axe. De Sein ne voit pas la piste et est bien conscient qu'il ne pourra pas atterrir normalement.
Il met les gaz ; le Yak se cabre, nez vers le ciel.
L'image est terrible !
Pour la dernière fois, dde Seynes tente de faire atterrir l'avion à l'aveuglette.
L'avion fait alors une chandelle, roule sur le dos, heurte le sol et disparaît dans d'immenses flammes à quelques centaines de mètres de nous.

Pâles et silencieux, nous avons assisté à cette terrible tragédie. L'acte de de Seynes, qui a refusé de sauter avec un parachute simplement parce que cela n'a pas sauvé son mécanicien, est l'un des actes héroïques les plus étonnants dont nous ayons été témoins pendant cette guerre. Le cœur serré de chagrin, mais plein de fierté que le Français soit monté si haut dans son courage, nous avons regardé sa lutte dans un silence complet. J'ai perdu un ami proche avec qui j'ai étudié toutes les années au Lycée Saint-Louis et préparé ensemble l'admission à l'école de pilotage. Il était sur le point d'être promu capitaine. Même ce matin-là, j'ai déjeuné avec lui. de Seynes était une nature sensible et noble, modeste et simple.

Dans l'ordre de la division et dans l'article publié dans le journal de première ligne, l'exploit de de Seynes a été particulièrement souligné. Il a été cité comme exemple le plus convaincant de l'Amitié liant le Régiment de Normandie et l'Armée de l'Air Soviétique.

Deux heures après ce drame, sur l'aérodrome de Mikountani, le régiment, en formation solennelle, a honoré la mémoire du lieutenant de Seynes et de son mécanicien, le sergent Biélozoub, par une minute de silence.
Ainsi une vieille famille française, à plusieurs milliers de kilomètres, perdait son fils unique.

◎ Le dandy et le paysan

Normandie Niémen
Владимир Леонтьевич Белозуб
Vladimir Léontiévitch Biélozoub

L'amitié sincère liant de Seynes, dandy affirmé, et Biélozoub, paysan russe affirmé fut remarquable et remarquée de tous.
Après guerre furent publiées deux lettres imputées aux deux amis mis, les lire nous laisse un fort parfum journalistique. Cela n'importe peu, ces deux lettres sont reflet de l'amitié unissant ces deux hommes: le dandy parisien dont la vie tient à la fidélité et dévouement du paysan russe.
Quel beau témoignage néanmoins !

  • Lettre de Maurice à sa mère

    Tu sais, Maman, j'ai maintenant un ami russe - Volodia.
    Il prépare mon avion pour des missions de combat et attend toujours mon retour. Il est devenu comme un frère pour moi. Vous pouvez considérer que vous avez maintenant deux fils: Maurice et Volodia. Après la victoire, je l'amènerai à Paris.
    C'est un guerrier fort et robuste. Quand je me repose, il prépare mon avion pour le départ jusqu'au matin.
    Pour son esprit vif et sa sagesse populaire, je l'appelle Philosophe. Il est intéressant que ce gars simple, le fils d'un paysan, ait une telle connaissance, comme s'il avait étudié à la Sorbonne. C'est ainsi qu'ils sont élevés en Russie.
    Maman, j'ai beaucoup appris ici et j'ai commencé à aborder beaucoup de choses différemment.
    Mais nous échangerons plus à ce sujet lorsque nous nous rencontrons.
    Nous allons vers l'ouest.
    Je vais à toi ; la distance entre nous se réduit.
    PS: Les Russes m'ont décerné un ordre et m'ont présenté au grade de capitaine.
    Votre Maurice
  • Lettre de Volodia à sa mère

    Maman,
    J'ai une bonne nouvelle à vous annoncer: vous avez maintenant trois fils !
    Comme je vous l'ai déjà écrit, je sers dans le régiment Normandie, dans lequel presque tous les pilotes sont français.
    Ce sont des gars très courageux, joyeux, et les Fritz ont plus peur d'eux que du feu.
    Mon commandant, le lieutenant principal Maurice de Seynes, est peut-être l'un des plus courageux. C'est un gars merveilleux, bien que noble. Il monte dans le ciel et alors volent les plumes de Messers (Messerschmitt)
    Nous sommes devenus des amis proches.
    Au début, je ne lui faisais pas confiance.
    Eh bien, quand j'ai vu comment il se battait, j'ai pensé qu'il serait bien que nous en ayons plus.
    À nos heures perdues, je lui apprends le russe et il m'apprend le français.
    Alors, Maman, attends-moi, et bientôt nous trois: moi, Maurice et Pachka.
    Bientôt Hitler sera kaput ; c'est sûr !
    Dites bonjour à tous vos amis pour moi.
    Rendez-vous après la guerre.
    Je t'embrasse fort.
    Votre fils, sergent mécanicien Biélozoub.
    Prenez soin de mon Domra.
    Volodia
    Ndr: Nous ne savons pas si ce Domra est le nom d'un animal de compagnie ou l'instrument de musique

◎ Après-guerre

Le Général Gueorgui Nefiodovitch Zakharov rencontrera la mère de de Seynes bien des années plus tard. Elle lui dira:

- Mon général ! Maurice était mon fils unique, mon espoir, ma consolation. Avec sa mort, la dernière branche d'arbre de notre famille s'est brisée. Mais je ne voudrais pas une autre mort pour mon fils.

Peu après guerre, elle demandera aussi que le corps de son fils soient rapatrié. Le gouvernement soviétique se chargera de cette opération et Maurice de Seynes sera inhumé au cimetière de Bagneux, 37° division.

◎ Les stèles à la Mémoire du Régiment

L'Union Soviétique érigea plusieurs stèles à la Mémoire des pilotes du Normandie-Niemen, dont celle de Doubrovka illustrant cette page. Les autorités soviétiques puis russes ont toujours parfaitement entretenu ces stèles ainsi que les tombes des soldats français morts au combat sur le front de l'Est.

Le 8 août 2015, rue Lezhnevskaya sur la place devant l'école N° 56, un monument à la mémoire de Maurice-Henri-France de Seynes et de Vladimir Léontiévitch Biélozoub fut inauguré à Ivanonvo, ville où fut constitué le régiment aérien.

Ce monument, un majestueux bronze réalisé par Vladimir Surovtsev, sculpteur de Russie, fut financé par une collecte de fonds auprès des citoyens d'Ivanovo, de la Fédération de Russie, d'Allemagne et de France. Elle fut dévoilée en présence d'une délégation du Normandie-Niemen, toujours existant, des habitants d'Ivanovo et de nombreux officiels de l'Oblast.