Vol de poule
Mauron, 22 décembre - La femme Bayard a volé une poule à son voisin Thiébaud. Elle répond au président qui la questionne:
- Oui, j'ai volé un poule et j'avoue mon crime. Moi, je ne suis pas comme ceux qui n'avouent pas. Pensez-donc, Monsieur le Président, il y en avait une dizaine qui étaient en train de picorer mon pain chez moi ; moi qui n'en ai déjà pas. Eh bien, il me semble que, puisque le poule mangeait mon pain, j'ai le droit de manger la poule à mon tour. Mais je ne l'ai pas mangée, j'ai été plus honnête: je l'ai vendue à M. le Maire de Mauron pour trente sous. Et avec ça j'ai acheté une paire de sabots, 2 sous de maillettes, et encore trois sous d'autres choses que je ne me rappelle plus.
Malgré un si beau discours, la femme Bayard qui a un sérieux coup sous son bonnet, en attrape pour huit jours.
L'ARVOR - 2 décembre 1898
La presse du passé est passionnante !
Regorgeant d'anecdotes ou de faits-divers, parfois croustillante, souvent sordide, parfois amusante, elle nous permet de ressentir la manière de pensée de nos aïeux, de ceux qui ont vécu en cette commune, en ce territoire, de ceux qui l'ont fait vivre et que nous visitons.
La presse passée redonne vie aux simples citoyens, à ces gens qui n'auront jamais nom en livres d'histoire.
Il est plaisant d'y voir l'évolution des importances: en 1900, le commissaire fait une enquête pour un vol de jambon.
La violence est importante: violences ménagères ou non sont courantes, violences villageoises, banditisme ou non aussi ; les comptes se règlent à coups de poings, de bâtons ou autres armes.
Les cuites sont monnaie courante et pas exclusives de certaines régions: nombre de nos aïeux - ayant sans doute très soif, picolent sec !
Un prix spécial devrait être décerné à certains journalistes de cette presse ancienne: les coupures concernant les cuites et amendes en découlant sont parfois d'un humour extraordinaire.
Nous ne pouvons que vous conseiller de lire et acheter la Presse: vous la ferez vivre et imprimerez l'Histoire !