■ Duel à l'or
De San Francisco, 23 juin - Un duel des plus singuliers vient d'avoir lieu aux environs de San-Francisco.
Deux mineurs, José Priedo et James Taderman, avaient réuni une somme considérable en pépites et en poudre d'or. Ils la déposèrent dans une grotte dont ils avaient faitleur logis commun.
Tout alla bien pendant quelque temps. Dans les premiers jours du mois dernier, cependant, ils se prirent un jour de querelle à propos d'une bouteille de gin: un duel fut immédiatement résolu.
Les deux champions n'avaient pas leurs revolvers. Ils convinrent alors de se battre à coups de pépites et de morceaux de terre aurifère.
Une heure après, des mineurs, entrant dans la grotte, les trouveront baignant dans leur sang. Taderman était mort: il avait eu le crâne ouvert par une pépite pesant sept ou huit mille francs. Tout le reste de son corps était meurtri et sanglant. Autour de lui, on ramassa plus de soixante-dix mille francs en petits lingots de diverses grosseurs. José Priedo respirait encore, mais il n'en valait guère mieux. II avait reçu seulement pour cinq ou six mille francs de blessures. Le plus joli de la chose, c'est qu'il n'a pas été arrêté, le duel étant parfaitement admis là-bas, et que personne n'a songé a lui contester l'héritage du défunt.
LE FINISTÈRE - 26 juin 1872
Vaches volées
Lanneuffret, 22 décembre - Il y a quelques mois, une vache laitière âgée de deux ans, appartenant à François Le Bihan, cultivateur au bourg de Lanneuffret, fut volée.
Le jour de la foire de la Roche, le filou vint avec une des vaches volées sur la place. Une des bêtes fut reconnue par son propriétaire qui avisa les gendarmes. Les animaux furent mis en fourrière.
Le coupable, Jean-Marie Raquin, cultivateur à Keruzel en Saint-Urbain, a été arrêté et conduit au parquet de Brest.
LA COURRIER DU FINISTÈRE - 2 janvier 1909
La presse du passé est passionnante !
Regorgeant d'anecdotes ou de faits-divers, parfois croustillante, souvent sordide, parfois amusante, elle nous permet de ressentir la manière de pensée de nos aïeux, de ceux qui ont vécu en cette commune, en ce territoire, de ceux qui l'ont fait vivre et que nous visitons.
La presse passée redonne vie aux simples citoyens, à ces gens qui n'auront jamais nom en livres d'histoire.
Il est plaisant d'y voir l'évolution des importances: en 1900, le commissaire fait une enquête pour un vol de jambon.
La violence est importante: violences ménagères ou non sont courantes, violences villageoises, banditisme ou non aussi ; les comptes se règlent à coups de poings, de bâtons ou autres armes.
Les cuites sont monnaie courante et pas exclusives de certaines régions: nombre de nos aïeux - ayant sans doute très soif, picolent sec !
Un prix spécial devrait être décerné à certains journalistes de cette presse ancienne: les coupures concernant les cuites et amendes en découlant sont parfois d'un humour extraordinaire.
Nous ne pouvons que vous conseiller de lire et acheter la Presse: vous la ferez vivre et imprimerez l'Histoire !
