■ Lettres anonymes
Un juste mépris s'attache aux lettres anonymes, mais ce n'est pas assez il faut apprendre à leurs coupables auteurs qu'ils ne restent jamais longtemps ignorés et impunis.
Dans le courant de 1860 et 1862, et plus récemment durant ces derniers mois, des lettres anonymes mises à la poste de Villereversure, et conçues dans les termes les plus révoltants pour l'honneur d'une femme, jetaient le trouble et la discorde dans plusieurs ménages. L'auteur de ces dénonciations calomnieuses était le nommé Joseph Moriot, cordonnier à Romanèche.
Avec ses lettres anonymes, disaient les gens de la localité, il ferait battre deux montagnes.
Voici comment la justice fut amenée a reconnaître Moriot pour l'auteur de ses lettres. Un fabricant de cuirs avait refusé à Moriot de lui livrer la marchandise, alléguant qu'il ne le connaissait pas; Moriot revint le trouver peu de temps après et lui présenta un certificat signé du maire de Romanèche et attestant sa moralité. Ce certificat était de la fabrique de Moriot, qui ne voit dans ce faux qu'un petit manquement.
La comparaison de l'écriture de ce certificat avec celle des lettres anonymes ne permettait plus le doute.
Malgré ses dénégations, Moriot a été condamné par le tribunal correctionnel de Bourg à treize mois d'emprisonnement.
LE PETIT PARISIEN - 20 février 1863
■ Société de secours
Abzac, 10 janvier - À la date du 11 décembre 1912, M. le comte de la Boissière, demeurant à Abzac, a fait parvenir à la préfecture, conformément à l'article 4 de la loi du 1° avril 1898, les statuts d'une Société de secours mutuels de femmes en voie de formation, sous la dénomination : l'Abeille.
Le but de cette association sera d'assurer à ses membres participants : 1° les soins médicaux ; 2° de leur allouer des secours ; 3° de pourvoir à leurs funérailles ; 4° de leur constituer des retraites.
Le siège social sera établi à Abzac.
Le bureau provisoire sera composé de : M. le comte de la Boissière, à Monette, par Abzac, président ; Mmes Granjeaud, à Abzac, vice-présidente ; R. Martin, à Abzac, secrétaire ; Ponteil, à Abzac, trésorière.
LA CHARENTE - 16 janvier 1913
La presse du passé est passionnante !
Regorgeant d'anecdotes ou de faits-divers, parfois croustillante, souvent sordide, parfois amusante, elle nous permet de ressentir la manière de pensée de nos aïeux, de ceux qui ont vécu en cette commune, en ce territoire, de ceux qui l'ont fait vivre et que nous visitons.
La presse passée redonne vie aux simples citoyens, à ces gens qui n'auront jamais nom en livres d'histoire.
Il est plaisant d'y voir l'évolution des importances: en 1900, le commissaire fait une enquête pour un vol de jambon.
La violence est importante: violences ménagères ou non sont courantes, violences villageoises, banditisme ou non aussi ; les comptes se règlent à coups de poings, de bâtons ou autres armes.
Les cuites sont monnaie courante et pas exclusives de certaines régions: nombre de nos aïeux - ayant sans doute très soif, picolent sec !
Un prix spécial devrait être décerné à certains journalistes de cette presse ancienne: les coupures concernant les cuites et amendes en découlant sont parfois d'un humour extraordinaire.
Nous ne pouvons que vous conseiller de lire et acheter la Presse: vous la ferez vivre et imprimerez l'Histoire !