Keryado

Le Champ de l'Église
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 Keryado: Soir sur le Scorff et le château de Tréfaven

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■ Le Champ de l'Église

Le Champ de l'Église est cet espace vert bordé de grands arbres ceinturant l'Église Sainte-Thérèse de Keryado.

Il est bien calme maintenant et ne voit plus les enfants du quartier y dépenser leurs trop-pleins d'énergie ; les tablettes et insécurités actuelles empêchent certainement nos enfants de jouer dehors comme il y a encore peu.

Autrefois, le champ et les rues voyaient cris, jeux, carrioles, vélos et enfants courants par les rues et les chemins...



Keryado

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  • FrançaisKeryado
  • BrezhonegKeriadoù
    ( Breton )
  • Population58 100 hab.
    GentiléKeryadins
  • Superficie17,48 km²
  • Densité3323.8 hab./km²
  • Latitude47° 46 '43" N°
    Longitude3° 23 '20" W°
  • Latitude47.761931°
    Longitude-3.388799°


⌘ Keryado: Le Champ de l'Église


Ar Beleg Kristof
Ar Beleg Kristof

L'Église Sainte-Thérèse de Keryado fut édifiée dans les années 1930 et sa première pierre fut bénie le 20 octobre 1929 par Monseigneur Tréhiou, Évêque de Vannes ; elle sera consacrée par Monseigneur Bellec, le 25 octobre 1931 et associe le granit des carrières de Beg Runio et de Rustel à Quéven au cubisme de ces années 30. Sa toiture ardoisée descend bas ; cela lui donnant une allure massive, trapue et bien imposante. L'Église fut édifiée au milieu d'un vaste espace la ceinturant ; il fut cédé ou donné à la paroisse par Marcel Le Lausque, alors propriétaire du terrain.

Autrefois, dans les années 1970, avant et certainement après, le terrain, herbeux, était simplement limité par une haie d'imposants conifères ; maintenant il est arboré, cela le rendant moins austère. Une partie est devenue parking bien pratique. L'Église et le champ sont délimités par les rues Pierre Le Breton, Docteur Calmette et Jean Stéphan.

Ce champ et ses sapins étaient un terrain de jeu idéal pour les enfants du quartier.

■ Les jeux

Si les jeux de ballon, dont le football, étaient pratiqués, ils n'étaient pas jeu exclusif. Nous pouvions aussi jouer aux gendarmes et aux voleurs, les uns comme les autres ne gagnant pas toujours ; nous pouvions aussi jouer aux Boches contre les Français - il va de soi que les boches perdaient toujours ; les cow-boys et les indiens voyaient des batailles profitant aux uns ou aux autres et, en général tous vainqueurs. Bien sûr, nous n'oublions pas les chevaliers, autres mousquetaires et descentes de pirates !

■ Les carrioles

Les deux grands spécialistes étaient Jean-Paul Rivoal et Roland Théou ; c'était des grands qui construisaient des carrioles de compétition !
Réalisées avec des roues de landaus - les meilleures étaient celles des landaus des années 30 - elles se composaient de trois solides planches de chantier: un axe longitudinal formant châssis, une transversale pivotante à l'avant pour diriger et une transversale rigide à l'arrière pour le train arrière. Les pieds posés sur le train avant, une corde solide assurant la direction, la descente de la rue Jean Stéphan et War-raok - En avant !

Les carrioles évolueront rapidement pour être équipées d'une barre directionnelle, puis d'un volant issant d'un capot avant. Bien sûr, les plus jeunes étaient pousseurs zélés en échange d'un petit tour en carriole !

■ Les arbres

Comme tous gamins, il y avait le plaisir de grimper aux arbres, ceci nous voyant parfois rentrer avec de la résine collée aux pantalons. Ces arbres, alors bien hauts, furent couchés lors d'une tempête puis débités ; une partie des nouveaux sapins situés rue Jean Stéphan furent financés et replantés par Jean le Coguic, habitant au 4 de cette rue.

Certains arbres étaient plus appréciés que d'autres, comme les deux arbres face au 8 rue Pierre Le Breton qui permettaient de passer de l'un à l'autre via des branches et un parcours qui aurait fait crier les parents !

■ Les sagaies à propulseurs

Entre les arcs, épées, boucliers et autres armes en bois, il y eut une période flèche à propulseur. Le but était de faire passer la flèche par-dessus le toit de l'Église. Elles finissaient toutes sur le toit de l'Église !

■ L'escalade

Un relief en bas des murs de l'Église permettait de faire de l'escalade. Le but étant de prendre appui sur ce relief et de longer le mur le plus longtemps possible.

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■ La construction du presbytère

Ce fut époque bénie et terrain de jeu hors normes que la construction du presbytère. On trouvait des clous, et un labyrinthe extraordinaire pour jouer à cache-cache !

■ Dans l'Église

Il nous arrivait parfois de rentrer dans l'Église mais il ne serait venu à l'esprit de personne d'y réaliser quelque profanation ou sacrilège. Nous y récupérions des restes de bougies pour un usage si important qu'il m'est totalement oublié !

■ Quelques copains

  • Gérald Théou
    Il habitait 10 rue Pierre le Breton. Il avait une sœur, Véronique, et un frère aîné, Roland ; et un super circuit 24 !
  • Pascal Héllégouarc'h
    Domicilié rue Blaise Pascal, vers le N° 30. Il avait un petit vélo à poignées rouges.
  • Christophe Graignic
    Il était 18 rue Jean Stéphan. Comme bien du monde, son père avait une cave et y gardait du cidre ; pour nous, endroit idéal pour y ouvrir une bouteille et se désaltérer. Nous jetions le bouchon sur le sol en terre et reposions la bouteille entamée en place ; son père croyait à un bouchon sautant sous la fermentation...
  • Philippe Troniou
    Petit-fils de Mme Flégeau, surnommée la Mère Flégeau ; elle habitait 6 rue Pierre Le Breton.
  • Gilles Le Dain
    Rue Amiral Ronarc'h. Il venait chez sa grand-mère, cousine de mon grand-père.
  • Jean-Marc Le Darz, le fils du photographe lorientais. Ils habitaient 18 rue Pierre Le Breton.
  • Jean-Marc Le Mentec
    Habitant au 10 rue Jean Stéphan, il avait juste une jeune sœur et trois générations vivaient dans cette maison dont son pépé et sa mémé.
  • Jean-Paul Rivoal
    Un des grands, domicilié 38 rue Blaise Pascal.
  • Et tous ceux que j'ai oubliés...

■ Quelques habitants

  • Madame Flégeau
    Nous la surnommions la Mère Flégeau. Amie de ma grand-mère et compagnes de voyages organisés, elles voyagèrent ensemble en Autriche et Vienne. Au retour, ma grand-mère nous raconta avec grand plaisir qu'elles étaient sorties en boîte de nuit !
    Femme hors du commun, haute et en couleur, elle conduisit jusque très tard et se plaignait des vieilles, toutes bien plus jeunes qu'elle, qu'elle devait aider à sortir de son véhicule...
    Elle avait un chien qu'elle sortait le soir peu avant minuit et promenait entre deux réverbères. Bien sûr, ce qui devait arriver arriva et une automobile s'arrêta pour lui demander combien coûtait la gâterie. La brave femme en fut horrifiée et raconta cette terrible anecdote à ma grand-mère. Elle habitait 6 rue Pierre Le Breton.
    Doue d'he fardono !
  • La chinoise
    Impossible de donner son nom ; sans doute une veuve vietnamienne mariée à un ancien de la coloniale. Elle habitait au 8 rue Docteur Calmette.
  • Le Docteur Michel
    Un super médecin qui suivra mon oncle, Jean Le Coguic, jusqu'à ses derniers instants.
  • Les Paulet
    Ils habitaient 12bis rue Jean Stéphan. Madame Paulet, toujours coquette, était surnommée Poulette. Elle avait une fille Corinne, et une autre fille dont le prénom m'échappe.
  • Les Leslés
    Domiciliés 12 rue Jean Stéphan, ils étaient couvreurs.
  • Les Camenen
    Domiciliés 6 rue Jean Stéphan, ils avaient 2 fils: Jean-Paul, ingénieur automobile, et Jean-Luc.
  • Madame Gouanard
    Domiciliée 64 rue Louis Roche. Elle se faisait remarquer pendant la messe car, femme agitée, elle y secouait son trousseau de clefs vigoureusement, provoquant une convergence de regards impressionnants...
  • L'Abbé Delalain
    C'était le Recteur. Il attendait les retardataires à l'intérieur de l'Église, porte du porche, et nous faisait comprendre que nous étions en retard. Comme nous étions toujours ou très souvent en retard à la messe...
  • L'Abbé Le Corvec
    Un grand escogriffe de prêtre. Il passait régulièrement chez nous le dimanche après la messe et échangeait avec mes parents en partageant un verre. Nous avions un renard, Foxy, qui se précipitait sous le canapé quand un inconnu arrivait à la maison. Ce brave abbé Le Corvec s'assit un jour sur ce fameux canapé puis, sentant quelques contacts sur ses chaussettes donna de petits coups de talon sur les fanfreluches décorant le meuble. Le renard y répondit gentiment en lui mordant vigoureusement le talon d'Achille...
    Surprise et vocabulaire religieux de circonstance dû être employé !
  • L'Abbé Louis Mollo
    Un prêtre qui laisse beau souvenir dans ma famille. Ouvert, humain, philosophe et de grande sagesse ; un sacré personnage qui me baptisa !

    Botmeur, 15-09-2023