Crépage de chignons
Tréffléan, 20 septembre - Anne-Marie Hervio, 22 ans, débitante à Brisole en Tréffléan, et la femme Guennec Yvonne, ménagère au même lieu, comparaissaient pour coups réciproques.
L'affaire à débuté par une prise de bec à propos d'un enfant. Aux mots piquants, aux injures, ont succédé les coups. Laquelle a commencé ? On n'en sait rien. Un témoin de la scène, la femme Jouannic, 44 ans, dit qu'elle a reçu un horion, sans doute par maladresse en voulant séparer les combattantes, mais elle ne peut affirmer d'où vient le coup.
- C'est toi qui as frappé la première, crie Anne-Marie, Tu as dit que tu voulais me tuer.
- Oh, dame, non, réplique la femme Guennec, tu mens comme une effrontée que tu es.
les deux commères, très surexitées, se chamaillent ferme ; impossible de les faire taire ni de les calmer. Et dans la crainte de les voir recommencer, on les éloignent l'une de l'autre. Anne-Maire pleure de rage.
Les tribunal les renvoie dos à dos en leur infligeant chacune 16 francs d'amende.
L'ARVOR - 29 septembre 1897
La presse du passé est passionnante !
Regorgeant d'anecdotes ou de faits-divers, parfois croustillante, souvent sordide, parfois amusante, elle nous permet de ressentir la manière de pensée de nos aïeux, de ceux qui ont vécu en cette commune, en ce territoire, de ceux qui l'ont fait vivre et que nous visitons.
La presse passée redonne vie aux simples citoyens, à ces gens qui n'auront jamais nom en livres d'histoire.
Il est plaisant d'y voir l'évolution des importances: en 1900, le commissaire fait une enquête pour un vol de jambon.
La violence est importante: violences ménagères ou non sont courantes, violences villageoises, banditisme ou non aussi ; les comptes se règlent à coups de poings, de bâtons ou autres armes.
Les cuites sont monnaie courante et pas exclusives de certaines régions: nombre de nos aïeux - ayant sans doute très soif, picolent sec !
Un prix spécial devrait être décerné à certains journalistes de cette presse ancienne: les coupures concernant les cuites et amendes en découlant sont parfois d'un humour extraordinaire.
Nous ne pouvons que vous conseiller de lire et acheter la Presse: vous la ferez vivre et imprimerez l'Histoire !