Justice est rendue
Tourcoing, 20 mars - En plein XIX° siècle - La scène se passe au Pont-de-Neuville, en Tourcoing. Une voiture attelée de deux vigoureux chevaux s'arrête devant le poste de douane, mais au moment où les préposés de la douane s'apprêtent à la visiter repart au grand galop. Les douaniers jettent une auge en travers de la route pour arrêter la voiture. Le conducteur surexite ses chevaux à coups de fouet, et l'auge est brisée en miettes par les roues du véhicule qui franchit sans peine l'obstacle. Les douaniers saluent alors les fraudeurs de quelques coups de revolver.
Mais le piquant de l'aventure se passe un peu plus loin, près du cabaret du bout du monde où la douane avait dressé une embuscade. Là, une conversation s'engage à coups de revolver et de batons entre fraudeurs et douaniers. Un des chevaux de la voiture tombe mort et les fraudeurs profitent de la bagarre pour s'éclipser. Détails curieux, les malfaiteurs avaient garni d'acier le poitrail de leurs chevaux, prévoyant une attaque, et le cheval tué a été frappé dans le côté. La voiture contenait 900 kilos de tabac d'une valeur de 10.875 francs. On a ramassé sur le lieu de la lutte des gourdins dont se servaient les voleurs en question.
LA CROIX - 22 mars 1893
La presse du passé est passionnante !
Regorgeant d'anecdotes ou de faits-divers, parfois croustillante, souvent sordide, parfois amusante, elle nous permet de ressentir la manière de pensée de nos aïeux, de ceux qui ont vécu en cette commune, en ce territoire, de ceux qui l'ont fait vivre et que nous visitons.
La presse passée redonne vie aux simples citoyens, à ces gens qui n'auront jamais nom en livres d'histoire.
Il est plaisant d'y voir l'évolution des importances: en 1900, le commissaire fait une enquête pour un vol de jambon.
La violence est importante: violences ménagères ou non sont courantes, violences villageoises, banditisme ou non aussi ; les comptes se règlent à coups de poings, de bâtons ou autres armes.
Les cuites sont monnaie courante et pas exclusives de certaines régions: nombre de nos aïeux - ayant sans doute très soif, picolent sec !
Un prix spécial devrait être décerné à certains journalistes de cette presse ancienne: les coupures concernant les cuites et amendes en découlant sont parfois d'un humour extraordinaire.
Nous ne pouvons que vous conseiller de lire et acheter la Presse: vous la ferez vivre et imprimerez l'Histoire !