La Plaine-Saint-Denis, 28 juin - Les époux Rouget, tonneliers, 111, avenue de Paris, dans la plaine Saint-Denis, venaient de se mettre au lit, avant-hier soir vers dix heures et demie, lorsque le mari aperçut une grande lumière dans la cour. M. Rouget se leva, sortit et se mit bientôt à pousser des cris :
- Au feu ! au feu !
En effet, le feu s'était déclaré dans un amas de copeaux et avait déjà pris des proportions considérables. L'appel de M. Rouget fut entendu, et de tous côtés on commença à organiser les secours et le sauvetage.
L'incendie allait gagner l'écurie où M. Rouget avait un cheval qu'il avait acheté la veille ; le tonnelier eut à peine le temps de le sauver. Et au moment où il emmenait l'animal, la toiture de l'écurie s'écroulait. Après l'écurie, ce furent le hangar et le magasin de cerclage des tonneaux qui devinrent la proie des flammes.
Les magasins de paille de M. Chapel, qui sont contigus à l'établissement de M. Rouget, furent bientôt en feu. Les flammes, continuant, malgré les efforts des travailleurs, leur œuvre destructive, gagnèrent la parfumerie de M. Gauchier, située sur le même plan.
Vers onze heures et demie, les pompes à vapeur de Paris arrivaient, et peu de temps après l'une d'elles fonctionnait. Il était temps, les ravages de l'incendie allaient croissant. Le feu menaçait les autres habitations environnantes, notamment la grande tannerie Dessuches et la verrerie Legras, où il eût trouvé des aliments considérables.
C'était un spectacle navrant que celui de tous les pauvres gens, emportant à la hâte leurs objets les plus précieux, et courant affolés au milieu de toutes ces flammes. La circulation des tramways avait dû être interrompue par suite de la pose des tuyaux de la pompe à vapeur en travers de la route.
Vers une heure du matin, on put se rendre maître du feu. Mais toute la nuit les pompiers sont restés là, travaillant à l'éteindre complètement. On ne peut encore se faire une idée des dégâts et des pertes qui ont atteint un chiffre malheureusement trop élevé. Jusqu'à présent non plus nous n'avons pas entendu dire qu'on ait eu aucun accident de personne à déplorer.
LA LANTERNE - 31 juillet 1877Escroc au chômage
Saint-Denis, 6 septembre - Des inspecteurs ont arrêté hier, à la mairie de Saint-Denis, Robert Petit, 23 ans, manœuvre, demeurant en hôtel, 42, rue Maxime-Gorki, à Stains, qui, porteur d'une carte de chômage au nom d'un certain Fournil, actuellement à la prison de Fresnes, touchait l'indemnité allouée à celui-ci avant son incarcération.
LE MATIN - 8 septembre 1928
⌘ Presse ancienne
La presse du passé est passionnante !
Regorgeant d'anecdotes ou de faits-divers, parfois croustillante, souvent sordide, parfois amusante, elle nous permet de ressentir la manière de pensée de nos aïeux, de ceux qui ont vécu en cette commune, en ce territoire, de ceux qui l'ont fait vivre et que nous visitons.
La presse passée redonne vie aux simples citoyens, à ces gens qui n'auront jamais nom en livres d'histoire.
Il est plaisant d'y voir l'évolution des importances: en 1900, le commissaire fait une enquête pour un vol de jambon.
La violence est importante: violences ménagères ou non sont courantes, violences villageoises, banditisme ou non aussi ; les comptes se règlent à coups de poings, de bâtons ou autres armes.
Les cuites sont monnaie courante et pas exclusives de certaines régions: nombre de nos aïeux - ayant sans doute très soif, picolent sec !
Un prix spécial devrait être décerné à certains journalistes de cette presse ancienne: les coupures concernant les cuites et amendes en découlant sont parfois d'un humour extraordinaire.
Nous ne pouvons que vous conseiller de lire et acheter la Presse: vous la ferez vivre et imprimerez l'Histoire !