■ Ce que l'on fait de votre argent
Nantes, 20 janvier - M. le général Gresley avait fait interrompre à Nantes la fabrication de chaussures pour l'armée, parce que les magasins en contenaient en quantité plus que suffisante pour les besoins du service.
Un député républicain, M.Laitant, voulant préparer le succès de sa candidature pour les prochaines élections, a demandé la reprise du travail au nouveau ministre de la guerre.
Ce dernier qui préfère plaire plutôt aux républicains qu'aux contribuables, a décidé qu'une commande exceptionnelle de 14,000 paires de chaussures serait exécutée chez M.Godillot, à Nantes. Ce sont les contribuables qui paieront ainsi les frais de la candidature officielle de M.Laitant.
LE COURRIER DU FINISTÈRE - 24 janvier 1880
Godillot, fabriquant de brodequins militaires, laissera son nom à de grosses et solides chaussures. Ce terme évoluera pour désigner aussi les membres d'un parti politique inconditionnel de son chef !
■ Les vins et le vignoble
Nantes, 10 août - On écrit de Nantes que la situation du vignoble s'est bien améliorée mais qu'il est nécessaire d'attendre la vendange pour avoir une idée exacte de la production. Le vignoble continue à fournir les crus qui lui sont demandés mais la plus grande irrégularité existe toujours dans les prix pratiqués - On cote à Narbonne : récolte de 1915, 69 à 73 fr. l'hecto suivant degré, qualité et condition - On cote à Béziers : vins rouges : 67 à 72 fr, rosés : 67 à 71 fr, blancs : 67 à 72 fr, l'hecto nu.
Le préfet du Gard vient de fixer du 30 Août au 20 octobre inclus la période légale des vendanges dans le département.
LE PETIT JOURNAL - 15 août 1916
■ Correctionnel
Nantes, 20 septembre - Trois mois de prison au brigadier de manœuvre de la S.N.C.F. surpris dans la nuit du 10 au 11 août, en gare du Grand-Blottereau, à Nantes, volant du sucre.
Trois mois de prison avec sursis à l'employé de la S. N. C. F. Edouard Delamotte qui, au Grand-Blottereau également, s'empara d'un litre de cognac et aussi, croit-on, de quelques litres de vin.
LE PETIT JOURNAL - 21 septembre 1943
La presse du passé est passionnante !
Regorgeant d'anecdotes ou de faits-divers, parfois croustillante, souvent sordide, parfois amusante, elle nous permet de ressentir la manière de pensée de nos aïeux, de ceux qui ont vécu en cette commune, en ce territoire, de ceux qui l'ont fait vivre et que nous visitons.
La presse passée redonne vie aux simples citoyens, à ces gens qui n'auront jamais nom en livres d'histoire.
Il est plaisant d'y voir l'évolution des importances: en 1900, le commissaire fait une enquête pour un vol de jambon.
La violence est importante: violences ménagères ou non sont courantes, violences villageoises, banditisme ou non aussi ; les comptes se règlent à coups de poings, de bâtons ou autres armes.
Les cuites sont monnaie courante et pas exclusives de certaines régions: nombre de nos aïeux - ayant sans doute très soif, picolent sec !
Un prix spécial devrait être décerné à certains journalistes de cette presse ancienne: les coupures concernant les cuites et amendes en découlant sont parfois d'un humour extraordinaire.
Nous ne pouvons que vous conseiller de lire et acheter la Presse: vous la ferez vivre et imprimerez l'Histoire !