■ Grèves de marins
Marseille, 17 avril - Dans le trajet de Sète à Marseille, un différend s'étant produit à bord du vapeur Magali, de la Compagnie Axel Busck, entre le capitaine en second et les matelots, ces derniers ont demandé à leur arrivée le débarquement du capitaine. La Compagnie ayant refusé de faire droit à leur demande, les matelots, au nombre de quinze, ont quitté le bord.
De leur côté, les ouvriers préposés au débarquement du navire, au nombre de vingt-six, se solidarisant avec les inscrits, ont abandonné le travail.
L'HUMANITÉ - 19 avril 1904
Les rats pullullent
Marseille, 2 février - Les rats pullulent toujours dans les halles et les marchés. L'autorité, prévoyant que le déplacement des bancs de nos revendeuses du marché de la Bonnetterie expulserait une multitude de ces rongeurs, avait eu la bonne idée de réunir sur ce point une vingtaine de chiens de la race des boule-terriers. Ces quadrupèdes ne s'étaient jamais vus à une pareille fête; aussi ont-ils fait une véritable Saint-Barthélemy. On entendait à chaque instant le cri que poussaient les rats dès qu'ils tombaient sous la dent meurtrière des boule-terriers. Pendant ce carnage, les voisins, armés de balais, s'opposaient à ce que les rats fissent invasion chez eux. Ce massacre a duré plusieurs heures.
LE PETIT JOURNAL - 04 février 1863
Dramatique explosion
Marseille, 18 août - Une explosion s'est produite mardi après-midi, à 2 heures, dans la poudrière Saint Charles, située à l'extrémité de l'ancien cimetière du même nom et à proximité de la gare de Marseille. Cette poudrière civile dépend de l’administration des contributions indirectes et on y entrepose les fournitures destinées aux débitants de tabac. Ce bâtiment avait été évacué dernièrement à la suite des protestations de la population. Mardi, vers 2 heures, un enfant de 13 ans, dont la mère, actuellement malade, et en traitement à l'hôpital, et qui avait été accueillie par la garde de la poudrière, s'essayait à cercler un tonneau dans une des salles de la poudrière. L'enfant, à la suite d'un faux pas, laissa choir une lampe à pétrole. On a relevé les débris de cette lampe à côté d’un cadavre. Une violente détonation se fit entendre et le jeune imprudent fut affreusement déchiqueté, tandis que la toiture du dépôt volait en éclats. Deux militaires du 141° d'infanterie nommés Contouly et Chabert, furent également atteints par l'explosion assez grièvement brûlés. Dans la salle ou l’accident s’est produit, étaient placés 30 tonneaux de poudre qui heureusement n'ont pas éclaté
LA CROIX DE LA DRÔME - 20 août 1905
Empoisonnée par l'aconit.
Marseille, 13 janvier - Louise Brémont, 24 ans, domestique chez un pharmacien de Marseille, avait pris l'habitude de dérober à son maître des pastilles d'aconit. Hier matin. elle en prit une certaine quantité qu'elle absorba. Elle expira quelques instants après dans d'atroces souffrances. Le pharmacien ne put lui administrer de contre-poison, car elle n'osa avouer sa fatale gourmandise qu'à la dernière minute.
LA CROIX - 14 janvier 1900
Anarchistes dans un bar de Marseille, propos d'anarchistes
Marseille, 15 avril - On a annoncé que la police de Marseille avait découvert un complot dirigé contre le président de la République. On sait que des arrestations ont été opérées à ce sujet dans un bar de la rue des Vignes, à la Capelette, tenu par un nommé Paul Pominï, sujet italien, notamment celles du tenancier du bar et de deux de ses compatriotes, Carzioli et Michael Giovanri. S'il faut en croire le correspondant de L'Information à Marseille, l'affaire est loin d'être aussi grave qu'on avait voulu le dire tout d'abord. Il s'agirait simplement d'une querelle professionnelle entre deux coiffeurs.
Les dépositions des témoins entendus jusqu'ici, diminuent considérablement la portée de ce complot s'il a jamais existé.
L'HUMANITÉ - 18 avril 1904
La presse du passé est passionnante !
Regorgeant d'anecdotes ou de faits-divers, parfois croustillante, souvent sordide, parfois amusante, elle nous permet de ressentir la manière de pensée de nos aïeux, de ceux qui ont vécu en cette commune, en ce territoire, de ceux qui l'ont fait vivre et que nous visitons.
La presse passée redonne vie aux simples citoyens, à ces gens qui n'auront jamais nom en livres d'histoire.
Il est plaisant d'y voir l'évolution des importances: en 1900, le commissaire fait une enquête pour un vol de jambon.
La violence est importante: violences ménagères ou non sont courantes, violences villageoises, banditisme ou non aussi ; les comptes se règlent à coups de poings, de bâtons ou autres armes.
Les cuites sont monnaie courante et pas exclusives de certaines régions: nombre de nos aïeux - ayant sans doute très soif, picolent sec !
Un prix spécial devrait être décerné à certains journalistes de cette presse ancienne: les coupures concernant les cuites et amendes en découlant sont parfois d'un humour extraordinaire.
Nous ne pouvons que vous conseiller de lire et acheter la Presse: vous la ferez vivre et imprimerez l'Histoire !