■ Le soupirant la tue !
La Haute-Beaume, 25 mai - Près de Saint-André-de-Rosans, au quartier de la Haute-Beaume, existe une petite ferme exploitée par Mme veuve Taxil, sa fille et son gendre, les époux Brémond, et sa fille cadette, Mlle Baptistine Taxil, âgée de 25 ans.
À leur service travaillait un vaiet de culture, Marcel Boucher, qui, depuis quelques temps, poursuivait sa jeune patronne de ses assiduités.
La jeune fille l'avait éconduit assez vertement. Le valet s'était alors répandu en menaces que, personne, d'ailleurs, n'avait prises au sérieux.
Hier, à 2 heures, comme Baptistine Taxil n'était pas encore rentrée à la ferme, son beau-frère, M Brémond, décida d'aller aux nouvelles. Aidés de gens du village, il entreprit des recherches sur la route qu'elle avait dû parcourir. On découvrit bientôt, dans un taillis, le corps de la malheureuse, étranglée à l'aide d'un triple lien lui enserrant le cou.
Quant à Boucher, il n'avait pàs reparu à la ferme. Certains indices permettent de supposer que le valet criminel se serait jeté, dans la rivière d'Eygues.
L'ACTION FRANÇAISE, 31 mai 1938
La presse du passé est passionnante !
Regorgeant d'anecdotes ou de faits-divers, parfois croustillante, souvent sordide, parfois amusante, elle nous permet de ressentir la manière de pensée de nos aïeux, de ceux qui ont vécu en cette commune, en ce territoire, de ceux qui l'ont fait vivre et que nous visitons.
La presse passée redonne vie aux simples citoyens, à ces gens qui n'auront jamais nom en livres d'histoire.
Il est plaisant d'y voir l'évolution des importances: en 1900, le commissaire fait une enquête pour un vol de jambon.
La violence est importante: violences ménagères ou non sont courantes, violences villageoises, banditisme ou non aussi ; les comptes se règlent à coups de poings, de bâtons ou autres armes.
Les cuites sont monnaie courante et pas exclusives de certaines régions: nombre de nos aïeux - ayant sans doute très soif, picolent sec !
Un prix spécial devrait être décerné à certains journalistes de cette presse ancienne: les coupures concernant les cuites et amendes en découlant sont parfois d'un humour extraordinaire.
Nous ne pouvons que vous conseiller de lire et acheter la Presse: vous la ferez vivre et imprimerez l'Histoire !