■ Où donc est le cimetière ?
Sans doute, lors de votre balade à La Haute-Beaume, remarquerez-vous qu'il n'y a pas de cimetière.
Ne passez pas des heures à vous interroger: La Haute-Beaume est une des rares communes de France à ne pas avoir de cimetière et de mémoire d'homme, nous a confié Monsieur le Maire, il n'y a jamais eu de cimetière dans la commune...
Sans doute, lors de votre balade à La Haute-Beaume, remarquerez-vous qu'il n'y a pas de cimetière à La Haute-Beaume. Ne passez pas des heures à vous interroger: La Haute-Beaume doit être une des rares communes de France à ne pas avoir de cimetière. De mémoire d'homme, nous a confié Monsieur le Maire, il n'y a pas eu de cimetière dans la commune et une très vieille femme, mémoire de la commune dont l'âge aurait largement débordé le siècle, confiait au Maire qu'elle n'avait, elle non plus, jamais connu de cimetière dans la commune.
Certains lecteurs vont sûrement penser que les Chastéans, comme les vieux éléphants quand l'heure est arrivée, vont mourir dans un cimetière mystérieux et secret, connu d'eux seuls et profondément caché quelque part sur la montagne d'Aureille. La réalité est plus prosaïque: les Chastéans n'étant pas des éléphants, ils se font enterrer à la Beaume ou dans une commune proche.
Le dernier ours vu sur la commune de La Haute-Beaume fut tué en 1903. Personne ne sait d'où il venait, peut-être de la Drôme qui en comptait encore, peut-être d'ailleurs et l'aventureux animal ne réussit à survivre à la chasse qui lui fut donnée dans la commune. En 1903, loups, ours, renards, lynx et multitudes d'animaux sont considérés comme nuisibles et chassés de manière impitoyable. Les chasseurs recevaient une indemnisation pour leur prise. Il n'y a pas si longtemps, un quarantaine d'années, pies et corbeaux étaient encore logés à cette enseigne.
La montagne d'Aureille est maintenant couverte de pins. Par le passé, cela n'était et la lavande recouvrait ses pentes. Quand saison était, les Chastéans se réunissaient et allaient à la cueillette, cueillettes importantes car la production de lavande permettait d'alimenter trois alambics dont les productions s'écoulaient vers les parfumeurs de Grasse. Ces cueillettes complétaient les cultures vivrières ainsi que les cultures, destinées à la vente, comme l'épeautre et les lentilles.
Ces journées de cueillettes se faisaient toujours sous le soleil torride, gage de qualité. La montagne étant dépourvue d'arbres, si les Chastéans y montaient avec chevaux, boissons et nourritures, ils n'oubliaient surtout pas de grandes bâches pour y faire le pique-nique et partageaient leurs repas non pas sur les bâches mais sous ces bâches abritant hommes et chevaux de la canicule...
Enfin, un peu d'ombre après des heures de dur labeur !
Petite commune ne signifie pas commune morte et la Haute-Beaume reste active. Un projet éolien est en cours de réalisation et redonnera vie à la montagne d'Aureille. L'équipe municipale s'est battue pour ce projet maintenant avalisé par les autorités préfectorales et cinq éoliennes vont pousser sur la montagne.
L'entreprise concernée, Boralex, entreprise exploitante du parc, s'est engagée, en partenariat avec le WWF France, à protéger le site, lui redonner vie et favoriser la renaissance de la faune et de la flore locale: hysopes, lavandes et autres plantes retrouveront donc leurs territoires. La Haute-Beaume va nous brasser l'air dans une logique de développement durable et écologique; nous en bénéficierons tous avec cette production estimée à 85MW donnant place de leader au département des Hautes-Alpes pour la production d'énergies propres.