Île-de-Sein: Ar Roc'h pellañ, Tour tan ar Gozh dit Phare de la vieille
Si maintenant la vie est relativement confortable à l'île de Sein, les Sénans du passé durent faire face à de multiples problèmes pour, simplement, assurer leur survivance dans ce monde particulièrement difficile. L'eau et la lumière, le chauffage et l'alimentation de tous les jours ne furent assurés que par ces trésors d'imagination dont firent preuve les Sénans. En voici quelques-uns...
Sans eau, pas de vie possible !
L'île étant dépourvue de source, les Sénans, dans le passé, utilisaient l'eau de mer s'infiltrant à travers la roche et s'accumulant dans un puits ; elle s'y décantait et se désalinisait naturellement pour donner une eau saumâtre. Il existait plusieurs puits sur l'île dont le plus important était celui de Saint Guénolé. Situé sur la placette, face à la Poste, il est maintenant dissimulé par une dalle en ciment. Vous pourrez toujours voir un de ces puits près de la Chapelle Saint Corentin - Chapel Sant Kaourintin.
L'accès à la citerne publique se faisait par un court escalier de pierre et seul un seau d'eau journalier par famille était autorisé. Il fallait y remplir son récipient avec délicatesse pour ne collecter que la couche aqueuse superficielle sous peine de boire une eau trop saumâtre.
Les eaux pluviales étaient récupérées dans des citernes attenantes aux maisons. De meilleure qualité, elles étaient privilégiées pour l'usage domestique bien que certains lui préférassent l'eau des puits. Ces citernes étaient auto-nettoyées par une anguille qui y vivait.
La construction, en 1901 - 1902, de l'église Saint Guénolé va permettre un apport hydrique supplémentaire avec la réalisation d'une nouvelle citerne commune collectant les pluies du toit de l'église. Cette citerne, située près du bâtiment, perdra de son importance avec l'apparition, en 1970, d'un autoclave de désalinisation située dans les dépendances du Tour-Tan Goulenez - phare de Goulenez.
Dans le cadre des économies d'énergie, la région Bretagne, EDF et l'ADEME travaillent depuis 2003 à diminuer la consommation énergétique de l'île. Ce programme comprend une nouvelle unité de désalinisation moins gourmande en énergie et a vu l'installation d'un nouvel osmoseur en septembre 2008 ; sa capacité de production s'élève à 140 m3.
Avant l'arrivée de l'électricité sur l'île, les Sénans utilisaient des lampes à huile pour l'éclairage. Cette huile provenait du foie d'un poisson dont nous n'avons pas retrouvé le nom exact. Ces foies, exposés au soleil sur une toile tendue au-dessus d'un tonneau, se transformaient naturellement en huile qui ne fumait pas en brûlant. Malgré sa vigoureuse odeur, cette huile servait aussi à imperméabiliser les tenues des marins.
Tout comme Ouessant et Molène, Sein est indépendant du réseau électrique continental. La production électrique de l'île est assurée par des générateurs situés dans les dépendances du phare de Goulenez.
