Tu es le rien, fortune : et si es toute chose,
Rien, parce que de rien toutes choses se font,
Tout, parce que dans toi les choses se défont;
Bref, tu es tout et rien, et leur métamorphose :
Mais ce n'est pas par toi que j'aime ces beaux yeux,
Qui me vont tempêtant sur un ardent Neptune :
Si j'aimais par hasard, le sort audacieux
Éteindrait quelquefois mon feu pernicieux :
Puisqu'il est immortel, ce n'est pas par fortune.
Abraham de Vermeil participa au Parnasse satyrique du sieur Théophile, recueil de poésies grivoises qui fit grand scandale en ce brave XVII° siècle. Nous vous livrons deux deux épigrammes de ce joyeux livre que nous avons retranscrit en français contemporain. Les auteurs ayant gardé anonymat, nous ne citerons pas leurs auteurs.
Habilement elle s'accorde,
À faire son mari cocu,
Ayant d'un vit miséricorde,
Comme un avocat d'un écu.
Que j'aime dans mon lit voir ma belle maîtresse,
Que j'aime à me pâmer en ses embrassements,
Recevoir nu à nu plus de mille caresses,
Sur le poil frisoté en ses consentements,
Car c'est tout mon désir qu'en la plaie fendue,
Ma lancette j'applique par subtils mouvements,
Qu'après une douce huile je graisse le dedans,
Lorsque je la tiendrai sur le dos étendue.
Henry Malfroy, ancien missionnaire et curé de Chaleins, est l'auteur de ce petit poème.
Chavent, un savant de Cerdon,
Aime toujours la statistique.
Dirai-je quel est son grand don ?
Chavent, un savant de Cerdon
Parle, je demande pardon,
Parle très bien mathématique.
Chavent, un savant de Cerdon,
Aime toujours la statistique.
6 juin 1894