■ Mesdemoiselles, prenez garde aux bulgares !
Méfiez-vous des Bulgares, mesdemoiselles;
C'est en ces quelques mots que pourrait se résumer une note officieuse communiquée par l'Agence Havas, et dont voici le texte:
Il est arrivé fréquemment en France, surtout dans les villes universitaires du Midi, Toulouse, Montpellier, Aix, que des étudiants bulgares ont épousé des Françaises devant l'officier de l'état civil français.
De graves déconvenues attendent celles-ci à leur arrivée dans leur nouvelle patrie.
À diverses reprises, en effet, leurs maris les ont abandonnées avec leurs enfants en les frustrant complètement de la dot qu'elles avaient apporté.
Leurs plaintes ont été invariablement écartées par les tribunaux bulgares, par une fin de non-recevoir basée sur ce que les mariages ainsi contractés dans la forme civile et non suivis d'une célébration religieuse par un ministre du culte grec orthodoxe, condition essentielle à leur validité d'après le droit bulgare qui n'admet que le mariage religieux, sont considérés en Bulgarie comme nuls et non avenus.
Les législations française et bulgare reposant en cette matière sur des principes essentiellement différents, il n'est pas possible de remédier à ces abus par la négociation de la conclusion d'une convention internationale.
Il convient toutefois d'attirer l'attention de nos compatriotes et de leurs familles sur le manque absolu de garanties que présentent des unions de ce genre contractées avec des Bulgares, afin d'éviter le retour de ces faits regrettables.
La Cravache - 15 novembre 1908
La presse du passé est passionnante !
Regorgeant d'anecdotes ou de faits-divers, parfois croustillante, souvent sordide, parfois amusante, elle nous permet de ressentir la manière de pensée de nos aïeux, de ceux qui ont vécu en cette commune, en ce territoire, de ceux qui l'ont fait vivre et que nous visitons.
La presse passée redonne vie aux simples citoyens, à ces gens qui n'auront jamais nom en livres d'histoire.
Il est plaisant d'y voir l'évolution des importances: en 1900, le commissaire fait une enquête pour un vol de jambon.
La violence est importante: violences ménagères ou non sont courantes, violences villageoises, banditisme ou non aussi ; les comptes se règlent à coups de poings, de bâtons ou autres armes.
Les cuites sont monnaie courante et pas exclusives de certaines régions: nombre de nos aïeux - ayant sans doute très soif, picolent sec !
Un prix spécial devrait être décerné à certains journalistes de cette presse ancienne: les coupures concernant les cuites et amendes en découlant sont parfois d'un humour extraordinaire.
Nous ne pouvons que vous conseiller de lire et acheter la Presse: vous la ferez vivre et imprimerez l'Histoire !