Terrible accident
Calais, le 31 décembre 1900 - Hier, vers une heure de l’après-midi, à l’usine Georges Arnett, rue Thiers, dans les ateliers de M. Alfred Lefebvre, fabricant de tulles, Mlle Alice Bréhion, dévideuse, âgée de 19 ans, voulut déplacer elle-même une courroie pour changer la vitesse de son rouet, au lieu de demander ce service à un ouvrier comme elle en avait l'habitude.
Pour atteindre cette courroie, la jeune fille monta sur le bâti du moulin; elle avait autour du cou, comme le font les dévideuses, plusieurs écheveaux de coton.
À un moment donné, elle dut passer le bras par dessus l’arbre de transmission. Dans ce mouvement, les écheveaux que la pauvre fille avait autour du cou touchèrent l’arbre et s’y enroulèrent.
En un clin d’oeil, la malheureuse fut enlevée et son corps tournoyant avec l’arbre fut projeté au plafond avec une violence inouïe. Lorsqu’on put enfin dégager la jeune fille, son corps était dans un état affreux. Saisie par le cou, elle avait été étranglée. La langue sortait de la bouche; les jambes avaient été broyées ainsi que les doigts de la main droite.
LE PETIT JOURNAL - 01 janvier 1900
Rixe
Calais, 4 janvier - À Calais, un défenseur de la patrie, en état d'ivresse, voulut entrer chez M. Maubert et dégaina. Dupuis, 45 ans, voulant s'interposer reçut 2 coups de sabre.
Soldat arrêté.
LA CROIX - 5 janvier 1886
La presse du passé est passionnante !
Regorgeant d'anecdotes ou de faits-divers, parfois croustillante, souvent sordide, parfois amusante, elle nous permet de ressentir la manière de pensée de nos aïeux, de ceux qui ont vécu en cette commune, en ce territoire, de ceux qui l'ont fait vivre et que nous visitons.
La presse passée redonne vie aux simples citoyens, à ces gens qui n'auront jamais nom en livres d'histoire.
Il est plaisant d'y voir l'évolution des importances: en 1900, le commissaire fait une enquête pour un vol de jambon.
La violence est importante: violences ménagères ou non sont courantes, violences villageoises, banditisme ou non aussi ; les comptes se règlent à coups de poings, de bâtons ou autres armes.
Les cuites sont monnaie courante et pas exclusives de certaines régions: nombre de nos aïeux - ayant sans doute très soif, picolent sec !
Un prix spécial devrait être décerné à certains journalistes de cette presse ancienne: les coupures concernant les cuites et amendes en découlant sont parfois d'un humour extraordinaire.
Nous ne pouvons que vous conseiller de lire et acheter la Presse: vous la ferez vivre et imprimerez l'Histoire !