Cadaujac, 10 février - Un affreux accident de chasse est arrivé lundi matin dans la commune de Cadaujac a profondément ému les habitants et jeté la désolation dans une famille de Bordeaux. Trois jeunes gens de cette ville, peintres tous les trois, étaient allés chausser dans la propriété de Pont de Langon, appartenant à M. Pierre D.
Aucun d'eux n'avait de permis de chasse, et la propriété dans laquelle ils se trouvaient portait en plusieurs endroits des écriteaux avec ces mots Chasse réservée. Aussi étaient-ils inquiets et attentifs à l'apparition d'un gendarme ou d'un garde-champêtre.
Entre huit et neuf heures, un monsieur traversa un chemin à quelques pas d'eux. Ils s'imaginèrent avoir reconnu le propriétaire de la chasse gardée et s'enfuirent. L'un, plus agile, devança rapidement ses deux compagnons; les deux autres se suivaient à une très petite distance, quand, tout à coup, sans qu'on puisse en expliquer la cause, le fusil de celui qui était derrière part, et la charge faisant balle atteint à la tête, derrière la nuque, son malheureux camarade, qui tombe mort et comme foudroyé.
Ce malheur est d'autant plus déplorable que celui qui en a été la victime laisse une jeune femme avec qui il était marié depuis six mois à peine.
LE PETIT JOURNAL - 12 février 1863⌘ Presse ancienne
La presse du passé est passionnante !
Regorgeant d'anecdotes ou de faits-divers, parfois croustillante, souvent sordide, parfois amusante, elle nous permet de ressentir la manière de pensée de nos aïeux, de ceux qui ont vécu en cette commune, en ce territoire, de ceux qui l'ont fait vivre et que nous visitons.
La presse passée redonne vie aux simples citoyens, à ces gens qui n'auront jamais nom en livres d'histoire.
Il est plaisant d'y voir l'évolution des importances: en 1900, le commissaire fait une enquête pour un vol de jambon.
La violence est importante: violences ménagères ou non sont courantes, violences villageoises, banditisme ou non aussi ; les comptes se règlent à coups de poings, de bâtons ou autres armes.
Les cuites sont monnaie courante et pas exclusives de certaines régions: nombre de nos aïeux - ayant sans doute très soif, picolent sec !
Un prix spécial devrait être décerné à certains journalistes de cette presse ancienne: les coupures concernant les cuites et amendes en découlant sont parfois d'un humour extraordinaire.
Nous ne pouvons que vous conseiller de lire et acheter la Presse: vous la ferez vivre et imprimerez l'Histoire !