Berlin, 10 janvier - L'impératrice douairière Augusta, veuve de Guillaume I°, empereur d'Allemagne, est morte mardi après-midi, à l'âde de 78 ans. Ce dénouement était attendu depuis la veille. L'impératrice avait été atteinte par l'influenza - grippe - Le mal dégénéra bientôt en angine de poitrine et, désormais, tout espoir de la sauver était perdu.
La malade avait eu, pendant la nuit, un sommeil interrompu. Depuis trois heures du matin, la respiration était gênée et l'expectoration difficile. Les forces de la malade diminuaient d'heure en heure.
L'empereur et l'impératrice, le grand-duc et la grande-duchesse de Bade étaient depuis 5h et demi du matin auprès de l'impératrice. L'état de l'impératrice s'étant un peu amélioré vers midi, les membres de la famille régnante se sont réunis devant le lit de la mourante. Celle-ci, qui était entrée en agonie, ne pouvait plus avaler ni le lait, ni les morceaux de glace que les médecins essayaient de lui faire prendre.
A 4 heures et demi, l'impératrice a rendu son dernier soupir. L'impératrice est couchée sur un lit de parade, revêtue d'une robe blanche. Elle tient dans ses mains des branches de muguet.
De nombreux témoignages de condoléances empreints de la plus grande cordialité sont parvenus de toutes les cours étrangères. Il est juste de rendre à la souveraine allemande cette justice que, pendant la guerre de 1870-1871, elle s'occupa avec la plus charitable sollicitude des blessés, tant allemands que français.
LE NOUVELLISTE DU MORBIHAN, 12 janvier 1890⌘ Presse ancienne
La presse du passé est passionnante !
Regorgeant d'anecdotes ou de faits-divers, parfois croustillante, souvent sordide, parfois amusante, elle nous permet de ressentir la manière de pensée de nos aïeux, de ceux qui ont vécu en cette commune, en ce territoire, de ceux qui l'ont fait vivre et que nous visitons.
La presse passée redonne vie aux simples citoyens, à ces gens qui n'auront jamais nom en livres d'histoire.
Il est plaisant d'y voir l'évolution des importances: en 1900, le commissaire fait une enquête pour un vol de jambon.
La violence est importante: violences ménagères ou non sont courantes, violences villageoises, banditisme ou non aussi ; les comptes se règlent à coups de poings, de bâtons ou autres armes.
Les cuites sont monnaie courante et pas exclusives de certaines régions: nombre de nos aïeux - ayant sans doute très soif, picolent sec !
Un prix spécial devrait être décerné à certains journalistes de cette presse ancienne: les coupures concernant les cuites et amendes en découlant sont parfois d'un humour extraordinaire.
Nous ne pouvons que vous conseiller de lire et acheter la Presse: vous la ferez vivre et imprimerez l'Histoire !