![]() | Français | Embrun |
![]() | Population | 6 300 hab |
![]() | Gentilé | embrunais |
![]() | Superficie | 36,39 km² |
![]() | Densité | 173.12 hab/km² |
![]() | Latitude | 44°34'0" N |
![]() | Longitude | 6°30'0" E |
![]() | Latitude | 44.566700 |
![]() | Longitude | 6.500000 |
Embrun, en vivaro-alpin Ambrun, est un toponyme d'origine celtique. La ville est cité dans la Géographie de Strabon comme étape sur la voie Domitienne où elle s'appelle alors Eburodunum.
Ce toponyme se décompose en un Dun - la forteresse, le fort - que l'on retrouve dans de nombreux toponymes comme Lon-Don - Londres, Lug-dun - Lyon... et un Eburo qui, à l'unanimité des linguistes, désigne l'if.
L'if, en breton Ivinenn, revêt une importance religieuse majeure dans le monde celte où druides et files s'en servaient comme support lors de certaines divinations. Il se retrouve toujours dans de très nombreux cimetières de Bretagne ainsi que dans ses pays frères comme l'Irlande, la Cambrie, l'Écosse, l'île de Man ou la Cornouailles britannique.
Son importance religieuse passée avait peut-être été liée à ses caractéristiques:
- L'if est un toxique violent: son absorption ou injection foudroie le consommateur en quelques minutes.
- L'arille est comestible, et savoureuse, mais l'absorption de son noyau mortel.
- Son bois, résistant et souple, offre de nombreux usages dont la réalisation des arcs ou des esses de poulie...
Peut-être cette opposition - une arille savoureuse et plaisante, un bois aux multiples usages associé à un puissant et redoutable poison - explique cette importance.
Revenant à Embrun, ce toponyme pourrait signifier Forteresse de l'If.
Datant souvent des temps les plus anciens, images de l'Histoire, de ses hommes, de leurs langues, nos toponymes sont reflets de l'occupation des territoires par les civilisations qui se succèdent.
L'immense majorité de nos toponymes datent des temps les plus anciens, parfois du néolithique ou de la période préceltique, notamment les oronymes et hydronymes. Ils sont aussi légions à avoir été créés lors des grands défrichements qui ont fait naitre nos paysages, nos hameaux, nos villages et communes actuelles. Images de l'Histoire, de ses hommes et de leurs langues, plusieurs strates linguistiques y sont visibles.
Déplorons les néo-toponymes passe-partout, tristesse effrayante, déprimante et appliqués sans réflexion à des lieux chargés de si belle histoire. Combien de Kerlouano devenus Semaine des quatre jeudis, pour citer une commune bretonne au riche passé ; combien de nouvelles communes aux noms à faire pleurer pierres et monuments ; simple plaidoyer pour nos toponymes, si riches, si beaux, si maltraités par facilité intellectuelle.
Il n'y a pas si longtemps, champs, prés et lieux, si petits soient-ils, avaient un nom: un microtoponyme définissant ce lieu avec précision et fort riche d'information. Ces noms, avec une modernité toponymique, se perdent dans l'oubli. Nous tentons de les inscrire quand découverts et localisés fiablement.