■ Le cyclone des Ardennes
Vrigne-Meuse, 10 août - Le cyclone dont nous avons parlé hier a duré environ un quart d'heure. Voici de nouveaux détails:
Le vent, très violent, venait de la vallée de la Vence, suivait la vallée de la Meuse, de Linnes à Sedan, et se dirigeait vers la Belgique.
Les dommages peuvent être évalués en totalité et au minimum de 4 millions, dont 150 000 francs rien que pour la ville de Sedan.
À Vrigne-Meuse, l'île est complètement saccagée.
LA CROIX - 12 août 1905
■ Indemnités et politique
Vrigne-Meuse, 20 décembre - Au sujet de la répartition de secours aux sinistrés du cyclone du 9 août 1905 dans la région des Ardennes, les journaux rapportent des faits qui montrent à l'évidence avec quelle partialité a été faite cette répartition, pour certaines localités du moins.
À Vrigne-Meuse, par exemple, les allocations d'indemnité furent attribuées seulement à huit individus, soit rentiers, soit fermiers, alors que d'autres personnes, nombreuses et bien plus nécessiteuses, n'avaient rien à toucher. L'injustice était tellement évidente, que les attributaires eux-mêmes, avec M. le maire en tête, refusèrent sauf un seul, de toucher leur indemnité et signèrent une protestation qui fut envoyée à qui de droit, réclamant une plus juste répartition des subsides revenant à la commune.
Conclusion bien facile à tirer si vous voulez que vos charités aillent où elles seront bien placées, ne recourez pas à l'administration, faites-les vous-mêmes, ou bien sachez choisir vos mandataires pour les distribuer, sinon, gare à la politique !
LA CROIX - 21 décembre 1905
La presse du passé est passionnante !
Regorgeant d'anecdotes ou de faits-divers, parfois croustillante, souvent sordide, parfois amusante, elle nous permet de ressentir la manière de pensée de nos aïeux, de ceux qui ont vécu en cette commune, en ce territoire, de ceux qui l'ont fait vivre et que nous visitons.
La presse passée redonne vie aux simples citoyens, à ces gens qui n'auront jamais nom en livres d'histoire.
Il est plaisant d'y voir l'évolution des importances: en 1900, le commissaire fait une enquête pour un vol de jambon.
La violence est importante: violences ménagères ou non sont courantes, violences villageoises, banditisme ou non aussi ; les comptes se règlent à coups de poings, de bâtons ou autres armes.
Les cuites sont monnaie courante et pas exclusives de certaines régions: nombre de nos aïeux - ayant sans doute très soif, picolent sec !
Un prix spécial devrait être décerné à certains journalistes de cette presse ancienne: les coupures concernant les cuites et amendes en découlant sont parfois d'un humour extraordinaire.
Nous ne pouvons que vous conseiller de lire et acheter la Presse: vous la ferez vivre et imprimerez l'Histoire !