■ Les bandits de la Drôme
Volvent, 29 avril - Après les bandits du Nord, les bandits de la Drôme. Les crimes de David, de Liotard, de Berruyer, les trois misérables arrêtés à Romans, ne le cèdent en rien comme horreur à ceux de la bande Pollet.
Les trois gredins, aidés d'un quatrième complice qu'ils tuèrent parce qu'il avait la langue trop longue, n'ont pas commis moins de douze assassinats en trois ans. Ils s'attaquaient surtout aux vieillards vivant seuls dans des maisons isolées, et, pour forcer leurs victimes à leur indiquer l'endroit où était déposé leur argent, ils employaient le même moyen que les terribles chauffeurs d'autrefois, et leur brûlaient les pieds.
Voici, d'ailleurs, entre les douze ou treize crimes commis par la bande, le récit d'un de leurs exploits bien fait pour montrer les procédés de ces misérables.
En Janvier 1907, à Alixan, M. DeLaye, un vieillard de soixante-dix-sept ans, s'entendit appeler dans la nuit par quatre individus qui lui demandèrent à boire. Il refusa.
Berruyer et ses acolytes passèrent alors par le toit, se saisirent du vieillard, le ligotèrent et, après l'avoir déchaussé, lui mirent les pieds sur le feu ardent de la cheminée ; fou de douleur, le malheureux indiqua à ses bourreaux l'endroit où se trouvaient ses économies. Les bandits le dévalisèrent, soupèrent joyeusement à côté du vieillard qui s'était évanoui et s'enfuirent. Le lendemain, M. Relaye expirait.
LE PETIT JOURNAL - 5 mai 1908
La presse du passé est passionnante !
Regorgeant d'anecdotes ou de faits-divers, parfois croustillante, souvent sordide, parfois amusante, elle nous permet de ressentir la manière de pensée de nos aïeux, de ceux qui ont vécu en cette commune, en ce territoire, de ceux qui l'ont fait vivre et que nous visitons.
La presse passée redonne vie aux simples citoyens, à ces gens qui n'auront jamais nom en livres d'histoire.
Il est plaisant d'y voir l'évolution des importances: en 1900, le commissaire fait une enquête pour un vol de jambon.
La violence est importante: violences ménagères ou non sont courantes, violences villageoises, banditisme ou non aussi ; les comptes se règlent à coups de poings, de bâtons ou autres armes.
Les cuites sont monnaie courante et pas exclusives de certaines régions: nombre de nos aïeux - ayant sans doute très soif, picolent sec !
Un prix spécial devrait être décerné à certains journalistes de cette presse ancienne: les coupures concernant les cuites et amendes en découlant sont parfois d'un humour extraordinaire.
Nous ne pouvons que vous conseiller de lire et acheter la Presse: vous la ferez vivre et imprimerez l'Histoire !