■ Procès étonnant
Sigonce, 30 novembre - Un procès assez original vient d'être jugé par le tribunal de paix de Forcalquier.
Un sieur X..., de Dauphin, marchand de cochons, vendait à un sieur Basset de Sigonce plusieurs de ses intéressants pensionnaires. En passant le marché, le marchand de cochons déclara qu'il entendait être payé en centimes, rien qu'en centimes ! Or, il y avait pour cent quinze francs de cochons, ce qui faisait onze mille cinq cents centimes. Aussi l'acquéreur, croyant à une plaisanterie, promit de donner la somme comme on la lui demandait.
À quelque temps de là, le marchand de cochons réclama sa créance. Basset se mit en devoir de payer, mais avec de l'or et des pièces d'argent. Le vendeur refusa net et déclara qu'il voulait la somme en centimes, comme ils en étaient convenus. C'est en vain que Basset protesta, se fâcha, le marchand assigna son acquéreur devant le juge de paix de Forcalquier, qui trouva la chose si drôle qu'il condamna le malheureux Basset à s'en tenir aux conventions strictes du marché, c'est-à-dire à payer ses cochons en pièce de un ou deux centimes, à son choix.
Qu'est-ce que le marchand de cochons va faire de tant de centimes ?
L'UNIVERS ILLUSTRÉ - 19 juillet 1890
■ Éboulement à la mine
Sigonce, 20 novembre - À la suite d'un éboulement qui s'est produit dans les mines de Sigonce, le frère du directeur de ces mines a été grièvement blessé.
LE XIX° SIÈCLE - 22 novembre 1907
La presse du passé est passionnante !
Regorgeant d'anecdotes ou de faits-divers, parfois croustillante, souvent sordide, parfois amusante, elle nous permet de ressentir la manière de pensée de nos aïeux, de ceux qui ont vécu en cette commune, en ce territoire, de ceux qui l'ont fait vivre et que nous visitons.
La presse passée redonne vie aux simples citoyens, à ces gens qui n'auront jamais nom en livres d'histoire.
Il est plaisant d'y voir l'évolution des importances: en 1900, le commissaire fait une enquête pour un vol de jambon.
La violence est importante: violences ménagères ou non sont courantes, violences villageoises, banditisme ou non aussi ; les comptes se règlent à coups de poings, de bâtons ou autres armes.
Les cuites sont monnaie courante et pas exclusives de certaines régions: nombre de nos aïeux - ayant sans doute très soif, picolent sec !
Un prix spécial devrait être décerné à certains journalistes de cette presse ancienne: les coupures concernant les cuites et amendes en découlant sont parfois d'un humour extraordinaire.
Nous ne pouvons que vous conseiller de lire et acheter la Presse: vous la ferez vivre et imprimerez l'Histoire !