La visite pastorale
La visite de l'évêque est un des grands moments de la vie seyssinoise. Si les offices sont multiples et solennels, ceux-ci terminés, l'évêque est au contact de ses ouailles qui peuvent lui parler librement ; chacun peut donc donner son avis, parler librement, exprimer ses doléances ou griefs concernant l'administration des biens de l'Église. Les mœurs et conduite du curé ne sont pas oubliées ; la population n'hésite pas à critiquer ou encenser son curé et ses prêtres. Aymond I° de Chisssé, lors de sa visite pastorale de 1399, estime la population à 420 âmes, et le nombre des confirmants à 60.
Le 27 ocotbre 1665, Joseph de la Poype, secrétaire de l'évêque Pierre Scaron, et mandaté par lui, fait visite pastorale à Seyssins ; il est accompagné de Jullien, prêtre et chanoine.
La visite se déroule de manière courtoise et agréable pour tous. Joseph de la Poype trouve les vases sacrés bien tenus et en félicite les prêtres et curé. Ils préconisent et ordonnent de garnir le couvercle des fonts baptismaux de clous pour éviter que les fidèles s'y appuient et l'abîment. Il demande aussi à la communauté des habitants de Seyssins d'acheter une petite cuillère pour verser l'eau du baptême sur la tête des bébés sans les détremper. Les visiteurs trouvent le calice le ciboire et le soleil d'argent fort beaux. Ils notent aussi que le chœur est propre, en bon état, ainsi que la présence d'une armoire renfermant six chasubles de belle allure.
La chapelle domestique dans la maison de dame Espeaute est aussi notée comme fort propre mais il y a une cage où se trouvent enfermés des lapins, ce qui gêne les visiteurs...
Certaines visites pastorales sont aussi émaillées de petits incidents. La visite du 18 mai 1673, voit Étienne le Camus, évêque et prince de Grenoble, chuter avec son cheval dans un champ situé en contrebas; la jambe de l'évêque reste coincée sous le cheval. cette visite sera émaillée de quatre autres chutes et l'évêque poursuivra sa visite à dos de mulet. Sans doute irrité par ses chutes, l'évêque demande multiples travaux en l'église et les chapelles de la paroisse...
Les visites sont aussi occasions épiscopales de remettre un peu d'ordre dans la vie des curés et prêtres. Lors de la visite de 1685, les menaces d'excommunication des religieux entretenant une concubine à pots et à feux est renouvellée ; sans doute, certains religieux des paroisses visitées, préférant les seins des femmes que les saints du Bon Dieu !
Un notaire de Seyssins
Le 6 juin 1631, Jean Mignard, notaire royal à Seyssins, maria Françoise Paugnan, fille honnête ; l'utilisation du qualitatif honnête étant donné aux artisans ou laboureurs, nous déduisons que son père est d'un de ces métiers et, si laboureur, qu'il ne dépend pas de la justice Seigneuriale et était propriétaire de ses terres.
De leur union naitra un fils en 1643, prénommé Henri. Henri dictera son testament en 1682. Ce testament est parvenu jusqu'à nous. Henri demande à être enterré dans l'église de Seyssins, dans la tombe de son père. Il demande que 40 livres soient distribués aux pauvres, soit sous forme de numéraire, soit sous forme de pain, vin ou potage. Il lègue ses biens à sa femme, Irénée, et à son frère, Alexandre.
Henri Mignard décèdera le 17 octobre 1689, noyé dans le Drac après y être tombé accidentellement. Il revenait à pied de la Balme de Claix et, passant par le chemin des Ilôts, il chuta en Drac.
Une co-Seigneurie en 1700
Bien souvent les Seigneuries étaient partagées et plusieurs nobles y possédaient quelques biens. Cela est aussi le cas de qui, en 1700 est partagé en plusieurs tenures nobles. Nous y trouvons pour cette années 1700:
Ces hommes resteront co-Seigneurs de Seyssins jusqu'en 1727 ; date qui verra Seyssins retourner sous la juridiction de Parizet.