Le sous-brigadier assommé
Roubaix, 8 novembre - Le sous-brigadier de police qui a conduit le maire au poste, a reçu dans la soirée de lundi, d'un individu embusqué sur son passage, un violent coup de matraque sur la tête.
Cet agresseur inconnu a pris la fuite. La blessure de l'agent n'est pas grave, mais nécessitera un repos de quelques jours.
LA CROIX - 9 novembre 1898
Une disparition inquiétante
Roubaix, 31 décembre 1899 - Un jeune garçon de recettes nommé Philéas Donne, âgé de treize ans et demi, avait été envoyé par son patron, M. Charbonnier, huissier à Roubaix, pour encaisser 18.000 francs d’effets de commerce dans la banlieue.
Le jeune Donne n’étant pas rentré, la police ouvrit une enquête. On suivit la trace du petit clerc jusque vers le milieu de la journée. Il avait alors touché 8000 francs. À partir de ce moment, on ne sait ce qu’il est devenu.
On a retrouvé la sacoche renfermant 1035 francs dans un cours d’eau près de la gare du nord. Tout porte à croire que Donne a été assassiné.
LE PETIT JOURNAL - 1° janvier 1900
Grêves à Roubaix
Roubaix, 23 avril - À Roubaix, les deux agents de police, Declercq et Vanin qui font leur ronde de nuit dans le quartier de Ste-Elisabeth sont attaqués par une bande de cinq anarchistes qui les injurient grossièrement. Serrés de près par leurs agresseurs, les sergents de ville sont obligés de de sortir leurs révolvers et Declercq tire en l'air trois coups de son arme. Effrayés par cette détonation les assaillants prennent la fuite laissant entre les mains de la police un d'entre eux qui, plus ivre que les autres, s'était signalé par son animosité contre les agents.
LA CROIX - 6 janvier 1886
Pendue en gardant les enfants
Roubaix, 2 janvier - Une servante, Madeleine Callens, 14 ans, laissée seule à la maison des époux Deperchin avec deux enfants de 3 et 4 ans, a été trouvée pendue dans la cour. Les enfants expliquent qu'elle a joué à se pendre et n'aura sans doute pas su se dégager.
LA CROIX - 4 janvier 1901
La presse du passé est passionnante !
Regorgeant d'anecdotes ou de faits-divers, parfois croustillante, souvent sordide, parfois amusante, elle nous permet de ressentir la manière de pensée de nos aïeux, de ceux qui ont vécu en cette commune, en ce territoire, de ceux qui l'ont fait vivre et que nous visitons.
La presse passée redonne vie aux simples citoyens, à ces gens qui n'auront jamais nom en livres d'histoire.
Il est plaisant d'y voir l'évolution des importances: en 1900, le commissaire fait une enquête pour un vol de jambon.
La violence est importante: violences ménagères ou non sont courantes, violences villageoises, banditisme ou non aussi ; les comptes se règlent à coups de poings, de bâtons ou autres armes.
Les cuites sont monnaie courante et pas exclusives de certaines régions: nombre de nos aïeux - ayant sans doute très soif, picolent sec !
Un prix spécial devrait être décerné à certains journalistes de cette presse ancienne: les coupures concernant les cuites et amendes en découlant sont parfois d'un humour extraordinaire.
Nous ne pouvons que vous conseiller de lire et acheter la Presse: vous la ferez vivre et imprimerez l'Histoire !