Plerguer, 15 octobre - La commune de Plerguer a commémoré hier d'une façon très simple mais combien digne et touchante, le souvenir de ses 88 enfants tombés au Champ d'Honneur pendant la Grande Guerre.
La municipalité répondant aux désirs de la population, avait voulu que l'inauguration soit sans aucune réjouissance de caractère profane. C'est donc dans l'église de Plerguer d'abord et ensuite près du monument édifié comme l'a dit M. Surcouf, au pied du clocher que domine la croix, symbole du sacrifice que s'est déroulée la cérémonie.
M. Georget, sous-préfet de Saint-Malo, présidait l'inauguration. Il a été reçu à la Mairie par M. Robert Surcouf, maire, et son Conseil municipal, puis le cortège composé du Conseil municipal, de M. Laisné conseiller général du canton, du Comité du monument présidé par M. Fougeray, adjoint au maire, des Anciens Combattants, des Vétérans de 1870-71, des Orphelins de guerre porteurs de gerbes de fleurs et des enfants des écoles, s'est rendu à l'église.
Plerguer a, en termes très simples, rappelé le souvenir des glorieux morts, et après un Libera, le cortège est sorti de l'église devant laquelle la foule s'était massée. La cérémonie de l'inauguration du monument se déroula alors.
En très beau granit de la commune même, le monument qui consiste en une stèle élégante sur un socle, est très simple. La face avant porte au-dessus d'une palme et d'une croix, l'inscription 1914-1918 - À nos Morts et plus bas, gravés en lettres dorées les noms des 88 enfants de Plerguer tombés pour la Patrie. Au pied du monument, la statue d'un Poilu appuyé sur son fusil. Ce monument, est édifié sur les plans de M. Laloy, architecte départemental, par M. Brageul, de Plerguer.
Leurs gerbes de fleurs à la main, les orphelins de la guerre entourent le monument, et après le chant du De Profundis, les orateurs prennent la parole.
Le premier. M. Fougeray, président du Comité du monument, prend la parole. C'est pour saluer piteusement la mémoire des morts et remettre le monument à la commune.
Après lui, M. Robert Surcouf, maire de Plerguer, explique le caractère de deuil intime qu'on a voulu donner à cette fête du Souvenir des Disparus. Puis après l'appel des 88 noms des morts, à chacun desquels un mutilé, M. Perret, répondait Mort au Champ d'Honneur, M. Surcouf salua l'héroïsme de ceux que Plerguer pleure, victime de l'égoïsme de certains peuples, du désir d'hégémonie de l'Allemagne. et aussi de l'imprévoyance de plusieurs de nos hommes d'État
En terminant, M. Robert Surcouf exprime le vœu que le sang des victimes de la guerre soit le germe d'une politique extérieure nettement orientée vers la paix.
Au nom des anciens combattants, M. Ozanne salue la mémoire des morts dont l'héroïsme a permis à la France de vaincre et de reconquérir ses provinces perdues puis, en termes d'une grande élévation de pensée, M. le sous-préfet, après avoir glorifié le sacrifice des morts, a montré les leçons qui s'en dégagent, leçons d'union et de concorde pour le maintien de la paix sociale nécessaire afin que la France puisse travailler à son relèvement.
M. Laisné, conseiller général, prend le dernier la parole pour saluer au nom du canton les morts de Plerguer, puis le clergé procède à la bénédiction du monument et la cérémonie se termine.
L'OUEST-ÉCLAIR - 17 octobre 1921⌘ Presse ancienne
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