■ Lait de chèvres
Paris 4°, 8 mai - Hier les habitants de la rue Maubuée ont assisté à un curieux spectacle.
Un sieur G. possède dans la rue Maubuée un enclos, où se trouvent réunies une douzaine de chèvres, dont il va chaque matin dans Paris vendre le lait.
Il y a une vingtaine de jours, un chien enragé, mordit l'une des chèvres à la jambe droite. M. G. cautérisa immédiatement la blessure du pauvre petit animal et le crut complètement sauvé.
Il n'en était pas ainsi, car hier, vers deux heureux de l'après-midi, la chèvre rompit la corde qui la retenait, s'enfuit en faisant des bonds prodigieux, puis, dans sa course furibonde, elle alla briser les vitres du magasin d'un coiffeur.
M. G. se mit à sa poursuite, accompagné des gardiens de la paix, et au détour d'une rue, une fourche de fer à la main, il eut bientôt raison de l'animal, qu'il étendit mort sur le pavé.
LA LANTERNE - 11 mai 1877
La presse du passé est passionnante !
Regorgeant d'anecdotes ou de faits-divers, parfois croustillante, souvent sordide, parfois amusante, elle nous permet de ressentir la manière de pensée de nos aïeux, de ceux qui ont vécu en cette commune, en ce territoire, de ceux qui l'ont fait vivre et que nous visitons.
La presse passée redonne vie aux simples citoyens, à ces gens qui n'auront jamais nom en livres d'histoire.
Il est plaisant d'y voir l'évolution des importances: en 1900, le commissaire fait une enquête pour un vol de jambon.
La violence est importante: violences ménagères ou non sont courantes, violences villageoises, banditisme ou non aussi ; les comptes se règlent à coups de poings, de bâtons ou autres armes.
Les cuites sont monnaie courante et pas exclusives de certaines régions: nombre de nos aïeux - ayant sans doute très soif, picolent sec !
Un prix spécial devrait être décerné à certains journalistes de cette presse ancienne: les coupures concernant les cuites et amendes en découlant sont parfois d'un humour extraordinaire.
Nous ne pouvons que vous conseiller de lire et acheter la Presse: vous la ferez vivre et imprimerez l'Histoire !
