Panzoult: Vignobles et bons terroirs...
■ Néron
Panzoult, 20 avril - Un pauvre diable de Panzoult nommé Bretagne, perclus, estropié et indigent, demandait, le 9 février dernier, un secours au conseil municipal ; le maire s'appelait Néron. Malheureusement Bretagne avait une petite fille qui fréquentait l'école libre des Sœurs. Néron lui fit répondre brutalement
- Nous savons que vous êtes dans la besoin, mais vous n'aurez rien de nous parce que votre fille est chez les Sœurs. Retirez-la d'abord. Ensuite nous verrons.
- J'aime mieux mourir de faim, répondit héroïquement Bretagne
Elle est bien morte l'égalité rêvée, promise et même un jour entrevue. Néron l'a tuée à Panzoult, et presque chaque village a trouvé son Néron. Le Néron antique brûlait les chrétiens en guise de bougies, les modernes ne leur laissent pour toute faveur que l'égalité dans la faim.
LA CROIX - 24 avril 1890 - Nous sommes alors en plein conflit sur la séparation de l'Église et de l'État.
La presse du passé est passionnante !
Regorgeant d'anecdotes ou de faits-divers, parfois croustillante, souvent sordide, parfois amusante, elle nous permet de ressentir la manière de pensée de nos aïeux, de ceux qui ont vécu en cette commune, en ce territoire, de ceux qui l'ont fait vivre et que nous visitons.
La presse passée redonne vie aux simples citoyens, à ces gens qui n'auront jamais nom en livres d'histoire.
Il est plaisant d'y voir l'évolution des importances: en 1900, le commissaire fait une enquête pour un vol de jambon.
La violence est importante: violences ménagères ou non sont courantes, violences villageoises, banditisme ou non aussi ; les comptes se règlent à coups de poings, de bâtons ou autres armes.
Les cuites sont monnaie courante et pas exclusives de certaines régions: nombre de nos aïeux - ayant sans doute très soif, picolent sec !
Un prix spécial devrait être décerné à certains journalistes de cette presse ancienne: les coupures concernant les cuites et amendes en découlant sont parfois d'un humour extraordinaire.
Nous ne pouvons que vous conseiller de lire et acheter la Presse: vous la ferez vivre et imprimerez l'Histoire !
