■ >Une chasse au sanglier dans une gare
Neussargues-Moissac, 20 août - Depuis quelque temps, les sangliers sont nombreux en Auvergne, dans la région de Murat.
Au cours d'une battue récente, dans le bois des Pachoux, près de Neussargues, on leva un énorme solitaire qui, légèrement blessé, prit sa course, sortit du bois et déboucha dans le chantier des travaux de la gare de Neussargues.
Alors ce fut une chasse héroï-comique. Une vingtaine de terrassiers, travaillant aux travaux d'agrandissement, armés de pelles, de pioches, de Leviers et de fusils, s'élancèrent à la poursuite du pachyderme, mais cinq d'entre eux qui avaient tenté de l'arrêter furent renversés et piétinés par le sauvage animal.
Finalement, la bête ayant écrasé ses agresseurs, trouva une issue et réussit à regagner la forêt.
LE PETIT JOURNAL ILLUSTRÉ - 22 août 1909
■ Tombés du train
Neussargues-Moissac, 21 janvier - Un accident qui, fort heureusement, n'a pas eu de suites mortelles vient de se produire près de la station de Neussargues-Moissac, dans les circonstances suivantes :
Deux enfants, âgés de cinq et six ans, Gabriel et Antoinette Viallard, fils d'un employé de commerce, demeurant à Paris, rue Saint-Honoré, se trouvaient en compagnie de leur tante dans le train de Béziers à Paris. La tante, Mlle Viallard, qui habite la Lozère, ramenait son petit neveu et sa petite nièce à leur père. Les enfants, joyeux, s'amusaient dans le compartiment.
Soudain, Mademoiselle Viallard poussa un cri de terreur.
La portière du wagon s'était ouverte et les deux enfants, qui s'y étaient adossés, venaient d'être projetés sur la voie.
Affolée, la tante tira la sonnette d'alarme et le train, qui à ce moment se trouvait entre les stations de Neussargues-Moissac et de Sainte-Anastasie et allait à toute vitesse, s'arrêta après un parcours de 500 mètres environ.
Le chef de train mis an courant de l'accident accourut, suivi de plusieurs employés, en compagnie de la tante, dont la douleur était navrante, se mirent à la recherche des malheureux enfants.
On ne tarda pas à les découvrir étendus dans un fosse.
Ils étaient évanouis, mais ils ne tardèrent pas à reprendre connaissance. On les examina et on constata avec joie que le frère et la soeur n'avaient que de légères blessures.
Après avoir reçu tes soins d'un médecin à Bar, les deux enfants ont pu reprendre le train suivant.
LE PETIT JOURNAL ILLUSTRÉ - 22 août 1909
La presse du passé est passionnante !
Regorgeant d'anecdotes ou de faits-divers, parfois croustillante, souvent sordide, parfois amusante, elle nous permet de ressentir la manière de pensée de nos aïeux, de ceux qui ont vécu en cette commune, en ce territoire, de ceux qui l'ont fait vivre et que nous visitons.
La presse passée redonne vie aux simples citoyens, à ces gens qui n'auront jamais nom en livres d'histoire.
Il est plaisant d'y voir l'évolution des importances: en 1900, le commissaire fait une enquête pour un vol de jambon.
La violence est importante: violences ménagères ou non sont courantes, violences villageoises, banditisme ou non aussi ; les comptes se règlent à coups de poings, de bâtons ou autres armes.
Les cuites sont monnaie courante et pas exclusives de certaines régions: nombre de nos aïeux - ayant sans doute très soif, picolent sec !
Un prix spécial devrait être décerné à certains journalistes de cette presse ancienne: les coupures concernant les cuites et amendes en découlant sont parfois d'un humour extraordinaire.
Nous ne pouvons que vous conseiller de lire et acheter la Presse: vous la ferez vivre et imprimerez l'Histoire !