Nos aïeux avaient souvent fort sens de la dérision et, jouant des sons et des mots, se gaussaient largement des uns et des autres.
Rochefourchat et sa remarquable fanfare, fut gaussée en 1900 par un certain Émile Maillefaud, agent-voyer - maintenant cantonniers, qui écrivit une ironique chanson dédiée à La Fanfaro de Ròchaforchaa dont voici les paroles en un provençal plein de saveur ; sa traduction française étant en regard. Nous n'avons pas retrouvé la partition, malheureusement...
Refrain
La Fanfaro de Ròchaforchaa
A rempourta lou prumier prix dé Franche
Leï soun lestes coumo dé tchats
A la fanfaro de Rotchefourchat.
La fanfaro sé coumposavo
Dé quatré vinn quatré pistouns
Et quanto lou pistoun dounavo
Infouncavo Lou barytoun.
Fayo oyir la coutrébasse
Quand dounavo dinn lou fourbi
Fajio uno tello grimacho
Qué encrenillavo lou arpions
A Coumbovi coucouriguéroun
Rempourtèrouns leu prumier prix
A chasqué mujicien dounérouns
Quatré ou chinn pairès de perdrix
Coumo lour mairè règalavo
Dévalérouns tous chou soun pourtau
A chascu dé zélou bélèrouns
Un caïou dè quatré quinntaou
Quo lou douné un téou couradgé
Un Béou caïou chou lou bras
Fagguérouns lou tour dauou villadgé
In jouguin un pas redoubla.
Refrain
La fanfare de Rochfourchat
À remporté le premier prix de France.
Ils sont lestes comme des chats
À la fanfare de Rochefourchat
La fanfare se composait
De quatre vingt quatre pistons,
Et quand le piston donnait,
Il enfonçait le baryton.
Il fallait entendre la contrebasse
Quand il donnait dans l’instrument,
Il faisait une telle grimace
Qu’il en fronçait les sourcils.
À Combovin ils concoururent,
Ils remportèrent le premier prix.
À chaque musicien, on donna
Quatre ou cinq paires de perdrix.
Comme le maire régalait,
Ils allèrent tous à son portail.
À chaque musicien, il offrit
Un cochon de quatre-cent kilos.
Cela leur donna un tel courage,
Un beau cochon sous le bras,
Qu’ils firent le tour du village
En jouant d'un pas redoublé.