Voici un chant collecté par Kervarker - Théodore Hersart de La Villemarqué - 1815-1895. Philologue breton natif de Kemperle - Quimperlé, il collecta multiples chants bretons dont une partie sera éditée à ses frais suite à refus de soutien à cette œuvre remarquable par l'état français.
Les paroles originales sont en langue bretonne et en Brezhoneg Beleg - breton de curé ; cela signifiant que le texte est truffé de mots français. Volontairement, nous l'avons laissé dans la forme originale de cette version.
Selaouit hag e klefet hag e klefet kanañ,
Ur zon a zo bet savet a-nevez ar bloaz-mañ,
Savet da Bonavantur hag ivez Disoursi
A zo daou baotr kuit avat, mar zo barzh ar vro-ni.
Klevet am-eus lavaret marteze a-bell zo
Komz dimeus un den yaouank ha Gwilhaou e añv.
E lez-añv Bonavantur dre ma oa paotr dilikat
Ur paotr-tre ha kalonek ha skañv en e zaou droad.
Ur paotr tre ha kalonek ha skañv en e zaou droad
Egile zo Disoursi, dre ma oa ur paotr mat
Dre-ma oa ur paotr fol, ur paotr koant en e ziaezoù
Ouzhpen ma z’ eo un den-tre, nerzhus en e gomzoù.
Ned ‘eo ket ivez kouard (kennebeut ul lach) e lagad a zo lemm
Evit gwelout flammoù tan ne droe ket e zremm.
Dalc’hmat-ta Bonaventur hag ivez Disoursi!
C'hwi holl Chouanet yaouank da zont choazh er vro-ni !
Da souten Lezenn Jezuz a zo kazi kollet
Da souten ar veleien hag ann dud-jentiled.
Diouzh an arme impudik eus ar batrioted,
Diouzh an arme impudik eus ar batrioted,
Dalc’homp mat, holl Bretoned! Dalc’homp mat holl bremañ !
Ha deomp joaius d’an armé, d’an armé o kanañ :
- Bevet ar Gristenien mat katolik ha romen !
Heb dale ni welo ar fin deus ar sitoien !
Ha mil mallozh d'ar Re-zu, hag ivez d'o mec'hie !
Ecoutez, foule assemblée, la chanson que voilà.
On l'a faite cette année; le sujet vous plaira:
Notre Bonaventure et son ami Sans-Souci,
Voilà bien, la chose est sûre, deux gars dégourdis!
Cela fait longtemps en somme que la renommée
Du garçon nommé Guillaume a rempli la contrée,
Dudit "Bonaventure", garçon malin s’il en fut.
Adresse et courage sont ses plus hautes vertus.
Jamais un surnom, pardi, ne fut tant mérité.
Si ce n'est par Sans-souci, tout aussi bien nommé:
Il affronte, superbe, les coups du sort, les malheurs
Et la vigueur de son verbe affirme sa valeur.
L’ardeur qui brûle en leur âme fait briller leurs yeux:
Se détourner d’une flamme, c’est pour d’autres qu’eux.
Et votre hardiesse, Bonaventure, Sans-souci,
Inspire bien des prouesses aux jeunes Chouans d’ici.
O vous de l’agonisante Eglise le soutien,
Contre une « Patrie » méchante, oublieuse du bien,
Une « Patrie » lubrique et son implacable armée,
Eglise et noblesse à la fois sont vos obligées.
Enfants de notre Bretagne, allons donc, tenons bon !
Que tressaillent nos campagnes de mâles chansons !
Catholique et romaine, l’Eglise hèle son troupeau !
Et puisse la géhenne, engloutir ses Noirs suppôts
Et la folie citoyenne s'apaiser bientôt !