Il y a bien longtemps,
C'était hier...
Une chapelle maintenant disparue du village d'Avort était desservie par un ermite dont le nom a disparu emporté par les vents de l'histoire. L'homme était si parfait qu'il décéda en parfaite sainteté.
Comme tout véritable ermite, il habitait seul près d'un ruisseau aux rives bien charmantes ; ce ruisseau existe d'ailleurs toujours et prouve la réalité de cette légende.
Le saint homme, comme tout bon saint homme, passait de très longs moments en prière ; en vérité, il priait de jour comme de nuit mais était fortement dérangé par le chant des grenouilles, des canards et autres animaux vivant sur le ruisseau. À bout de patience et réellement fatigué par ces perturbateurs, il les conjura et leur demanda de cesser leur vacarme.
Sa demande fut efficace car depuis ce temps, les grenouilles ne chantent plus sur ce petit ruisseau, et les canards, privés de postérité, ayant les pattes tortes à cause de ce brave ermite, ne fréquentent plus ce ruisseau si charmant.
Si vous passez par Avort, et avez l'œil exercé, vous pourrez encore discerner quelques pans de murs du vieil ermitage, profondément cachés dans les fourrés et bosquets, tout près du ruisseau concerné.