Si les sorcières nous font maintenant sourire et ne servent plus qu'à faire peur aux enfants, il fut une époque où la chose était sérieuse et ce vilain commerce provoqua la mort au bûcher de bien des femmes et hommes souvent simplement dérangés ou racontant n'importe quoi par peur de la question et son lot infernal de tortures. Jeannette Abadie, jeune habitante de Ciboure eu la chance de se confesser à un bien brave curé qui, par sa clémence, la sauva de bien des tracas.
Au village de Ciboure, Jeannette Abadie était une bien gentille fille. Dormant chez son père, un dimanche pendant l'heure de la messe, un démon profita de la maison déserte pour l'emporter au sabbat. Ce sabbat du dimanche était plus fréquenté que la messe en son village de Ciboure ; elle rencontra joyeuse compagnie à cet office présidé par un démon à deux visages. Ne faisant rien de mal, et dela dérangeant cette assemblée, le démon décida de la ramener chez elle aussi rapidement qu'il l'y avait amenée.
Elle se réveilla brutalement toute tremblante suite à cette infernale aventure. Pour se protéger, elle ramassa au sol une petite relique que le diable lui avait arraché; nous savons tous que les diables n'aiment pas les reliques, surtout si elles sont saintes. Toute fragilisée par ce périple aux enfers, elle alla rapidement voir son curé, dans le secret du confessionnal, raconta cette terrible expérience au prêtre.
L'homme, religieux âgé, plein de compassion, de clémence et de clairvoyance fit comprendre à cette jeune demoiselle que son sabbat n'était qu'un mauvais rêve et lui donna totale et immédiate absolution. Cette jeune femme ne fut pas plus indisposée bien que certaines méchantes langues insinuèrent qu'elle avait commencé le vilain métier de sorcière ce jour-là.