■ Les cyclistes militaires
Bucy-lès-Cerny, 3 septembre - Le 51° régiment d'infanterie, en garnison à Beauvais est parti hier matin pour des manœuvres de 20 jours. Il est accompagné d'un peloton de 25 cyclistes commandé par les lieutenants Margotin et de Marcey. Ce peloton est chargé au service d'éclaireurs ; il a pour mission de défendre les voies de communications et de harceler l'ennemi.
Aux grandes manœuvres la compagnie du capitaine Gérard a fait hier une marche de concentration sur Crépy. Les cyclistes ont très bien marché malgré le mauvais état des routes Les manœuvres ont commencé le matin par l'attaque d'un ennemi marchant sur Reims par la route de La Fére à Laon. Les cyclistes ont contourné le bois, occupé Bucy-lès-Cerny et repoussé la cavalerie ennemie.
La compagnie campe ce soir à Chéry-lès-Pouilly. Savez-vous quel nom les cyclistes ont donné aux mécaniciens soldats Lemire et Duchâteau qui montent les deux bicyclettes accouplées (le Social-pliant) ? L'omnibus Madeleine-Bastille !
Vous voyez la gaîté ne perd jamais ses droits.
LE PAYS - 5 septembre 1896
La presse du passé est passionnante !
Regorgeant d'anecdotes ou de faits-divers, parfois croustillante, souvent sordide, parfois amusante, elle nous permet de ressentir la manière de pensée de nos aïeux, de ceux qui ont vécu en cette commune, en ce territoire, de ceux qui l'ont fait vivre et que nous visitons.
La presse passée redonne vie aux simples citoyens, à ces gens qui n'auront jamais nom en livres d'histoire.
Il est plaisant d'y voir l'évolution des importances: en 1900, le commissaire fait une enquête pour un vol de jambon.
La violence est importante: violences ménagères ou non sont courantes, violences villageoises, banditisme ou non aussi ; les comptes se règlent à coups de poings, de bâtons ou autres armes.
Les cuites sont monnaie courante et pas exclusives de certaines régions: nombre de nos aïeux - ayant sans doute très soif, picolent sec !
Un prix spécial devrait être décerné à certains journalistes de cette presse ancienne: les coupures concernant les cuites et amendes en découlant sont parfois d'un humour extraordinaire.
Nous ne pouvons que vous conseiller de lire et acheter la Presse: vous la ferez vivre et imprimerez l'Histoire !