■ Mort tragique
Bor-et-Bar, 31 juillet - Une fillette de 12 ans, Amélie Tranier, de Carnières, gardait des bœufs, le 29 juillet, dans un pré longeant le Viaur. Les animaux étant passés sur l’autre rive l’enfant les suivit pour les arrêter ; elle causa un moment avec une fille Couronne quand celle-ci, s’apercevant que la rivière grossissait à vue d’œil engagea Amélie à ne pas regagner l’autre rive et à attendre qu’elle eut prévenu son père qui la ramènerait dans une barque ; Amélie refusa et se mit à suivre le gué ; mais à deux mètres du bord, soit qu’elle ait fait un faux pas, soit que la violence du courant l’ait entraînée, elle est tombée dans l’eau où elle s'est noyée.
Son corps n’a pu être retrouvé que deux jours après.
LA CROIX DE L'AVEYRON - 11 août 1895
■ Condamné à mort
Bor-et-Bar, 27 septembre - Le soldat Alexandre Zéphyrin Blanc, du 416° d’infanterie, classe 1909, recrutement de Rodez, né à Bor-et-Bar, arrondissement de Villefranche, département de l'Aveyron, s’est présenté jeudi devant le Conseil de Guerre de Montpellier, pour purger une condamnation à mort, prononcée par contumace, pour le même motif, par le conseil de guerre de la 154° Division, du 25 mars 1917, pour désertion à l’ennemi, crime accompli le 12 janvier 1917.
Maître Huriaux, défenseur, a demandé l’examen mental de son client et réclamé en outre qu’il soit procédé à un supplément d’information.
Le Conseil a rejeté ses conclusions.
Le commissaire du gouvernement a demandé au conseil d’accorder les circonstances atténuantes.
Le défenseur, devant le refus du supplément d’information, a déclaré demander purement et simplement l’acquittement de son client.
Le Conseil de guerre a rapporté contre Blanc une condamnation à la peine de mort.
Président : M. le colonel Vuillard, du 2° chasseurs à cheval.
Commissaires du gouvernement : MM. le commandant Muges et le lieutenant Vigoureux. Greffier : M. le Capitaine Gaillard.
LA CROIX DE L'AVEYRON - 28 septembre 1919
■ Vin et châtaignes
Bor-et-Bar, 5 janvier - Le vin commence à partir. Le cours n’est pas encore bien fixé, mais on touche le bon vin à 70 fr. la barrique de 200, remis en cave. Il est de toute première qualité. Il aura la force des vins du midi les meilleurs avec avec la finesse de ceux du pays.
Les premières châtaignes ont été vendues jusqu'à 27 francs les cinq doubles-décalitres à Laguépie. Le prix a beaucoup diminué maintenant. On a d'ailleurs ici d'une demi-récolte.
LA CROIX DE L'AVEYRON - 9 janvier 1902
■ Incohérences administratives
Bor-et-Bar, 3 décembre - Un homme qui a dû être étonné ces jours-ci, c’est M. le Maire de Bor-et-Bar : Un beau jour, il apprend que la commune ne peut utiliser à son profit des tables de classe absolument inutiles de l’école laïque, sous peine de faire abus de pouvoir.
Mais, un autre jour, on lui ordonne de louer au profit de la commune, une maison qui appartient à des particuliers parce que cette maison sert de logement au curé de Bar.
Naturellement il s’y est refusé. Il n’a pas été-suspendu cependant. C’est encore bien beau par le temps qui court.
C’est ça qui donnera à nos populations une haute idée de l’Administration.
LA CROIX DE L'AVEYRON - 6 décembre 1908
La presse du passé est passionnante !
Regorgeant d'anecdotes ou de faits-divers, parfois croustillante, souvent sordide, parfois amusante, elle nous permet de ressentir la manière de pensée de nos aïeux, de ceux qui ont vécu en cette commune, en ce territoire, de ceux qui l'ont fait vivre et que nous visitons.
La presse passée redonne vie aux simples citoyens, à ces gens qui n'auront jamais nom en livres d'histoire.
Il est plaisant d'y voir l'évolution des importances: en 1900, le commissaire fait une enquête pour un vol de jambon.
La violence est importante: violences ménagères ou non sont courantes, violences villageoises, banditisme ou non aussi ; les comptes se règlent à coups de poings, de bâtons ou autres armes.
Les cuites sont monnaie courante et pas exclusives de certaines régions: nombre de nos aïeux - ayant sans doute très soif, picolent sec !
Un prix spécial devrait être décerné à certains journalistes de cette presse ancienne: les coupures concernant les cuites et amendes en découlant sont parfois d'un humour extraordinaire.
Nous ne pouvons que vous conseiller de lire et acheter la Presse: vous la ferez vivre et imprimerez l'Histoire !