Gavard Jean-Armand

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■ Gavard Jean-Armand

Gavard Jean-Armand est né à Passy le 28-12-1893.

Il mesurait 1.64 mètre, avait les cheveux et sourcils châtains noirs, les yeux marron, le front découvert, le nez convexe, le menton et le visage allongé. Jean-Armand savait lire.

Il décèdera le 03-09-1914 à Saint-Benoîte-la-Chipotte ; il avait 21 ans.

Mort pour la France en 1914-1918, tué à l'ennemi, il était Soldat au 5° RIC.

Lors de son incorporation militaire, il était cultivateur.

Ne l'oublions pas et gardons lui mémoire !


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  • FrançaisBoëge
  • ArpitanBouèzho
    ( Arpitan )
  • Population1 600
    Gentiléboëgiens
  • Superficie16,00 km²
  • Densité100 /km²
  • Latitude46° 13 '0" N°
    Longitude6° 25 '0" E°
  • Latitude46.216702°
    Longitude6.416670°
  • Boëge18 pages


Rue Bric et Brac

⌘ Gavard Jean-Armand

Gavard Jean-Armand

◎ États de service

  • 27-11-1913 => Service militaire au 5° RIC, arrivé le dit jour, 2° classe
  • 07-08-1914 => Passe aux Armées
  • 03-09-1914 => Tué à l'ennemi au Col de la Chipotte, à Saint-Benoît-la-Chipotte, en Alsace

⌘ Gavard Jean-Armand

Jean-Armand Gavard est natif de Passy, en Haute-Savoie.

Ce 28 décembre 1893, à 10 heures du matin, Jean-Marie Gavard, garde-champêtre âgé de 33 ans, comparaît devant Pierre-Marie Vallet, maire et officier d'État-Civil, pour déclarer la naissance de son fils qui sera appelé Jean-Armand. Né à 2 heures du matin, Jean-Armand est fils légitime de Jean-Marie et de Marie-Ambroisine Ducroz âgée de 21 ans, ménagère. La famille Gavard habite à La Carbolaz, hameau de Passy. Jean-Pierre Vallet, l'instituteur, et François-Henri Métral, géomètre, 57 ans.
Tous deux témoignent de cette naissance.

Gavard
Il attestent la naissance de Jean-Armand

L'enfance de Jean-Armand sera celle de tous les enfants de son âge, une enfance plutôt libre car il n'existe pas d'école maternelle ; puis arrive l'école primaire obligatoire à 7 ans jusqu'au Certificat d'Étude que l'on n'a pas toujours. Comme tous ses camarades d'école, Jean-Armand qui ne parle qu'Arpétan doit intégrer le français et se voit interdit de langue maternelle sous peine de châtiment infamant comme porter un sabot ou autre symbole humiliant, sans oublier les coups de trique que distribuent allègrement ces Hussards noirs de la République, instituteurs laïques de la III° République, aux enfants s'oubliant dans leur langue maternelle. Nous ne savons pas si Jean-Armand a son Certificat d'Étude ; son dossier militaire signale néanmoins qu'il sait lire.

TLe service militaire

Comme tous ceux de sa classe d'âge, 1913, Jean-Armand est appelé au Conseil de Révision du canton de Saint-Gervais ; il a numéro 25 et est classé dans la 1° partie de la liste 1913. Déclaré Bon pour le Service, il sera appelé le 27 novembre 1913 au 5° régiment d'Infanterie Coloniale dont le dépôt est à Lyon.

Comme tous les conscrits, Jean-Armand aurait dû faire deux ans de service mais la guerre se déclare ; les hommes sont mobilisés le 2 août 1914. Jean-Armand, au service militaire, part directement aux Armées.

TLa guerre au 5° RIC

le 1° août à 17 heures, le régiment reçoit l'ordre de mobilisation générale. Le premier jour de mobilisation est fixé au dimanche 2 août 1914 ; la mobilisation se déroule les 2, 3 et 4 août.

Le 6, le régiment quitte sa caserne lyonnaise en chemin de fer ; trois détachemnts ont été formés.

Le 5° RIC est intégré à la 2° Brigade d'Infanterie Coloniale réservée du XIV° corps d'Armée. Le régiment se compose de 8 officiers d'État-Major, 3 bataillons commandés par un chef de bataillon, un capitaine adjoint, un médecin et un 2° classe pour ordonnance. Chaque bataillon est divisé en 4 compagnies commandés par un capitaine, un lieutenant et 2 sous-lieutenants ; soit 12 compagnies plus 3 sections de mitrailleuses. L'effectif total du régiment compte 73 officiers, 3303 hommes de troupe et sous-officiers, 153 chevaux et 45 mulets.

Le 6, le régiment quitte sa caserne lyonnaise en chemin de fer. Trois détachements ont été formés:

=> Le 1° détachement accompagné de l'État-Major et d'une section de mitrailleuses quitte Lyon le 6 août à 18h01.
=> Le 7, le 2° bataillon et la 2° section de mitrailleuses quittent Lyon à 1h30 du matin
=> Le 3° bataillon et sa section de mitrailleuses quittera la ville à 4 heures.

=> Le 1° bataillon, sa section de mitrailleuses et l'État-Major débarquent à Dounoux le 6 à 16h45 puis, à pied, rejoignent Pouxeux où ils cantonnent
=> Le 2° bataillon arrive dans la nuit et y cantonne
=> Le 3° Bataillon arrive le 8 août à 2h30.

Le régiment doit se concentrer à Faucompierre et Saint-Jean-du-Marché ; nous sommes dans les Vosges.

11 août
Le régiment reçoit l'ordre de mettre en route vers Bruyères - 12 km où ils cantonnent et se reposent le 12 pour, le 13 à 3h00, un départ vers Jeanménil - 17km, et y arriver à 12h15.

14 août
La I° Armée va à l'offensive à Cirey-sur-Vézouze, en Meurthe-et-Moselle, 30km au nord-est. À 3 heures, le régiment fait mouvement vers La-Neuveville-lès-Raon et y fait halte à 8h00 puis, à 17h00, la troupe part vers Neufmaisons. Pour la première fois, on entend le canon...

15 août
Départ à 3h45 pour Badonviller. Premier contact avec la guerre: le village a été incendié par les allemands. Pause jusqu'à 11h15 puis direction Brémenil, Cote 407 où se fera la pause jusqu'à 12h30. Progression vers Petitmont et Val-et-Châtillon pour occuper le Château de Châtillon. Le 1° Bataillon ouvre la marche, suivi du 2° et 3°.

Les jours suivant se passent en marches et contre-marches jusqu'au 19 août qui voit le 5° RIC engagé pour la première fois lors du Combat de Walscheid. Le régiment occupe des positions fortifées sur Saint Léon et son éperon. Nous sommes le 19, à 13 heures, le régiment capture 4 canons allemands détruits par un groupe du 6° RAC.

19 août, 14h20
Le 2° Bataillon, Demarque, attaque ; à sa gauche, le 3° Bataillon, Leroy ; en réserve, le 1° Bataillon, Durand.

19 août, 17h00
La progression est stoppée. Les mitrailleuses allemandes fauchent, les pertes sont importantes, les hommes reviennent en lisière des bois. Le Bataillon Durand - 1°, reçoit ordre de détruire les mitrailleuses ; ils chargent baïonnette au canon.

Ordre d'attaquer Harreberg au soir ; contre-ordre à 17h15 et ordre de coucher sur ses positions.

Ce 19 août, le 5° RIC perd 2 lieutenants, 1 sous-lieutenant, 1 capitaine, 28 hommes tués à l'ennemi. Il y a aussi 84 blessés ou disparus, 2 sous-lieutenants grièvement blessés et le lieutenant Crépin mortellement blessé.

Les premiers morts ; le premier combat pour ces hommes dont Jean-Armand.

20 août
Une violente fusillade a eu lieu pendant la nuit ; elle reprend à 5 heures.
Les allemands attaquent, ordre est de résister. Les allemands progressent. À 10h30, Leroy est tué, un vide se produit entre les 2 bataillons, les allemands s'y engouffrent, peu d'artillerie, on recule sous une violente canonnade allemande: obusiers lourds, pluie de balles, feu des mitrailleuses.

La troupe recule.
On rentre à Saint Léon que l'artillerie lourde allemande détruit méticuleusement.
Les pertes sont considérables.

20 août, 18h30
Repli sur La Valette, le régiment est décimé. Le 21, on fait les comptes: 43 tué, 275 blessés, 100 disparus. Les hommes sont dirigés vers Saint-Quirin puis, le lendemain, aux avant-postes devant Brémenil.

23 août
Direction Baccarat, c'est un repli vers d'autres positions. À 9h, une colonne allemande est aperçue. Venant de Domèvre-sur-Vezouze, elle déboule à Montigny. Ordre est donné de l'attaquer. Les allemands, soutenus par leur artillerie de campagne, accueillent le 5° RIC par un feu nourri. On recule sur Baccarat
200 morts, 70 disparus.

Chipotte
Barrière des Vosges et terribles combats

24 août
Le 5° RIC remonte au feu, en avant de Merviller. À 7h15, les allemands attaquent depuis les bois. À 9h00, ils bombardent violemment les positions du 5° RIC à coups d'obus explosifs. On se replie à partir de 16h00, en bon ordre et sous les bombardements jusqu'à Baccarat via la Ferme de Grammont. Le repli se fait jusqu'à Nossoncourt.
20 tués, 170 blessés, 70 disparus

25 août
Attaque nocturne sur Baccarat. Départ vers Bazien, Cote 371. L'attaque contre Bazien est lancée à 11h45. Contre-ordre à 12h00 et ordre d'occuper Ménil-sur-Belvitte et Anglemont. Ces deux communes sont bombardées par l'artillerie lourde allemande ; les bataillons qui ont attaqué Bazien sont débordés. À 16h00, le bombardement est terriblement violent. À 16h45 les allemands attaquent. Le bataillon Demarque, 2°, tient ses tranchées sous un déluge de fer.

Le repli est général pour les français qui retraitent vers Rambervillers ; le 2° bataillon y arrive à 21 heures.
200 hommes hors de combat.

26 août
On remonte en ligne. Départ à 8h00. Une pause est faite dans le bois au sud de Brû ; le régiment est exténué, sans repos, sans vivres, sans sommeil. À 16 heures, il arrive à Saint-Benoît qui vient d'être repris aux allemands par le 6° RIC à la force des baïonnettes.
On signale quelques escarmouches.

27 août
Le 5° RIC prend position à Larifontaine, hameau au nord-est de Jeanménil. il creuse des tranchées et rentre à Brû à 22h30.

28 août
Départ à 4 heures pour les avant-postes, en avant de Larifontaine.
Nuit aux positions.

29 août
Départ à 6 heures ; on marche sur Saint-Benoît. Le 2° Bataillon monte au col de la Chipotte sous le feu des lignes allemandes ; la progression est difficile. Le 3° prolonge le 2° à droite. 2 pièces de 75 sont montées à force des bras et installées dans les tranchées. Les chasseurs qui protègent la droite du régiment lâchent pied ; le 5° RIC est fragilisé.
81 morts, 54 blessés, 8 disparus.

31 août
Attaque de la Chipotte par le 6° RIC, le 5° est en réserve ; 3 disparus dans la 4°Cie.

1° et 2 septembre
Les opérations continuent. Le bataillon Durand monte à la Chipotte aider le 6° RIC décîmé. Les 3 bataillons du 5° sont en ligne. le 1°, 1000 hommes arrivent de Lyon en renfort ; ils sont répartis et montent immédiatement en ligne.

3 septembre
Très violents bombardements allemands. Le village de Saint-Benoît menaçant d'être contourné et les flancs dégarnis, le régiment se replie sur Larifontaine après avoir subi une violente attaque ennemie.
97 hommes hors de combat.

Jean-Armand Gavard est mort.