■ Un enfant mutilé par une faucheuse
Haute-Ham, 16 janvier - C'est aux environs de Thionville que s'est produit l'affreux accident. Un cultivateur du village de Ham-Haute avait fait récemment l'acquisition d’une faucheuse mécanique qu' il avait conduite lui-même aux champs. Sa femme devait lier les gerbes au fur et à mesure que le blé était coupé.
Pour ne pas laisser leurs trois enfants en bas âge seuls à la maison, les époux les avaient emmenés aux champs. L’un d’eux âgé de trois ans, a pris peur devant l’attelage de la faucheuse et a voulu se mettre en sûreté près de son père. La machine était en pleine marche, et les râteaux ont fait tomber le pauvre bébé qui a roulé sous les couteaux. Le père, affolé sur son siège, ne put arrêter la fatale machine qu' après qu' elle avait déjà complètement passé sur le petit corps. Ce fut un labeur horrible pour les malheureux parents que de retirer le corps pantelant de leur enfant de dessous la faucheuse. Les couteaux avaient profondément labouré les chairs et le pauvre petit a succombé après une heure de souffrances.
LE PETIT JOURNAL - 16 février 1908
La presse du passé est passionnante !
Regorgeant d'anecdotes ou de faits-divers, parfois croustillante, souvent sordide, parfois amusante, elle nous permet de ressentir la manière de pensée de nos aïeux, de ceux qui ont vécu en cette commune, en ce territoire, de ceux qui l'ont fait vivre et que nous visitons.
La presse passée redonne vie aux simples citoyens, à ces gens qui n'auront jamais nom en livres d'histoire.
Il est plaisant d'y voir l'évolution des importances: en 1900, le commissaire fait une enquête pour un vol de jambon.
La violence est importante: violences ménagères ou non sont courantes, violences villageoises, banditisme ou non aussi ; les comptes se règlent à coups de poings, de bâtons ou autres armes.
Les cuites sont monnaie courante et pas exclusives de certaines régions: nombre de nos aïeux - ayant sans doute très soif, picolent sec !
Un prix spécial devrait être décerné à certains journalistes de cette presse ancienne: les coupures concernant les cuites et amendes en découlant sont parfois d'un humour extraordinaire.
Nous ne pouvons que vous conseiller de lire et acheter la Presse: vous la ferez vivre et imprimerez l'Histoire !