Bagneux, 11 octobre - À Bagneux, on y célébrait, hier, l'anniversaire du sanglant combat qui y fut livré, le 10 octobre 1870, contre les Bavarois. Le cortège s'est formé à la limite du village, il comprenait de nombreuses délégations venues de Paris ou de Sceaux. Il s'est dirigé sur la place du monument élevé à la mémoire du commandant Picot de Dampierre, frappé à mort dans cette journée, où nous perdîmes 14 officiets et 409 hommes, quand les Allemands perdaient 9 officiers et 424 hommes. Ce sont ces 14 officiers et ces 402 soldats, mobiles de l'Aube et de la Côte-d'Or, soldats des 35° et 42° de ligne, gardiens de la paix, tombés pour la Patrie, que la municipalité de Bagneux honorait hier.
Quand toute l'assistance a été groupée autour du monument, le maire a remercié les assistants, et lu ce télégramme, que venait de lui adresser M. Casimir Périer, lieutenant aux mobiles de Nogent-sur-Seine dans la journée du 13 octobre.
En cette occasion, je tiens à rendre de nouveau hommage au culte patriotique que vos administrés ont voué, dès l'origine et jusqu'à présent, aux braves mobiles de l'Aube tombés dans Bagneux, les armes à la main, en face de l'ennemi.
M. Corcelle, président des mobiles de Nogent-sur-Seine, a rendu, à son tour, un éloquent hommage àses compatriotes de l870 et a fait une allusion très applaudie à l'armée nouvelle ainsi qu'à l'alliance franco-russe. Après une allocution de M. Paulin-Méry et une autre de M. Langlois, le cortège et les Sociétés patriotiques ont défilé devant le monument sur lequel des couronnes ont été déposées ainsi que sur la plaque marquant la place où tomba le commandant de Dampierre et où son capitaine, M. Casimir Périer, vint le relever sous le feu de l'ennemi. Le cortège est allé ensuite au cimetière prier sans doute pour ces morts. C'est bien.
LA CROIX - 12 octobre 1897Par la fenêtre
Bagneux, 17 novembre - La nuit dernière, vers deux heures, des gardiens de la paix, en faisant leur ronde, ont trouvé, au milieu de la chaussée, rue de Bagneux, une femme âgée d'environ 45 ans, étendue au milieu d'une mare de sang. La malheureuse portait à la tête une profonde blessure.
Les agents l'ont transportée aussitôt à l'hôpital Laënnec, mais tous les soins ont été inutiles : la blessée n'a pas tardé à expirer.
Cette femme a dû se suicider, en se précipitant d'une fenêtre de la maison qu'elle habitait, rue de Bagneux. M. Girard, commissaire de police, a ouvert une enquête.
LA CROIX - 19 novembre 1894
⌘ Presse ancienne
La presse du passé est passionnante !
Regorgeant d'anecdotes ou de faits-divers, parfois croustillante, souvent sordide, parfois amusante, elle nous permet de ressentir la manière de pensée de nos aïeux, de ceux qui ont vécu en cette commune, en ce territoire, de ceux qui l'ont fait vivre et que nous visitons.
La presse passée redonne vie aux simples citoyens, à ces gens qui n'auront jamais nom en livres d'histoire.
Il est plaisant d'y voir l'évolution des importances: en 1900, le commissaire fait une enquête pour un vol de jambon.
La violence est importante: violences ménagères ou non sont courantes, violences villageoises, banditisme ou non aussi ; les comptes se règlent à coups de poings, de bâtons ou autres armes.
Les cuites sont monnaie courante et pas exclusives de certaines régions: nombre de nos aïeux - ayant sans doute très soif, picolent sec !
Un prix spécial devrait être décerné à certains journalistes de cette presse ancienne: les coupures concernant les cuites et amendes en découlant sont parfois d'un humour extraordinaire.
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