■ Les nouvelles à Avignon
La récolte
Avignon, 20 juin - La moisson a commencé dans la plaine d'Avignon. Ce sont les habitants de l'île de la Barthelasse qui ont les premiers mis les mains à la faucille. Les épis sont partout très beaux, très nourris. L'orge et l'avoine n'ont pas moins bien réussi cette année.
Quant à la vigne, là où elle existe encore, même sur les coteaux pierreux, elle a les meilleures apparences, et les souches qu'on a négligé d'arracher reverdissent au point de paraître braver le phylloxéra.
Les vers à soie ont dépassé les espérances. On cite un habitant de Grignan (Drôme) à qui 31 grammes (une once) de graine ont produit 75 kilos de cocons.
LA LANTERNE - 22 juin 1877 Processions
Avignon, 06 juin - On nous communique l'extrait suivant d'une lettre particulière, relativement aux processions qui ont eu lieu dimanche dernier à Avignon :
Nous avons eu dimanche une procession monstre.
Tous les régiments étaient sur pied, musique en tête, par une chaleur atroce. Préfet, maire, conseillers, tribunal de commerce, général, etc., etc. Tout cela a grouillé pendant trois heures, avec les bannières et les pénitents gris, noirs et sales — sales surtout. Le canon grondait, les cloches sonnaient à tout rompre. Ils jouissaient de leur triomphe, qui, nous l'espérons tous, ne sera pas de longue durée.
Deux compagnies de pontonniers avaient chanté la Marseillaise en se rendant à la procession. Cela a fait du bruit. Le général, le préfet, le colonel s'agitaient, et, en fin de compte, ce dernier leur a dit :
- J'ai interrogé mes officiers et mes sous-officiers, personne ne sait qui a chanté. Je ne puis cependant pas punir le régiment entier. Et cela en est resté là.
Le préfet est parti pour Paris lundi, sans doute pour y chercher des instructions nouvelles, car l'accueil qui lui a été fait n'est pas très sympathique.
LA LANTERNE - 7 juin 1877 Vandalisme
Avignon, 1° janvier - La chapelle vénérée des Pénitents-Gris, à Avignon, a été envahie par plusieurs misérables, qui ont démoli le chapiteau de la grille et la croix qui le surmontait.
LA CROIX - 3 janvier 1891 Duel à Avignon
Avignon, 1° février - Un duel a eu lieu samedi à Avignon sous les grands arbres du Chêne-Vert, sur la rive du Rhône, entre un blessé de Castelfidardo et un officier de la garnison. On a tiré l'épée, et on été quitte pour quelques égratignures aussi légères que le motif politique qui avait amené cette rencontre. Une franche réconciliation a eu lieu, puis témoins et adversaires ont fraternisé.
LE PETIT JOURNAL - 3 février 1863
La presse du passé est passionnante !
Regorgeant d'anecdotes ou de faits-divers, parfois croustillante, souvent sordide, parfois amusante, elle nous permet de ressentir la manière de pensée de nos aïeux, de ceux qui ont vécu en cette commune, en ce territoire, de ceux qui l'ont fait vivre et que nous visitons.
La presse passée redonne vie aux simples citoyens, à ces gens qui n'auront jamais nom en livres d'histoire.
Il est plaisant d'y voir l'évolution des importances: en 1900, le commissaire fait une enquête pour un vol de jambon.
La violence est importante: violences ménagères ou non sont courantes, violences villageoises, banditisme ou non aussi ; les comptes se règlent à coups de poings, de bâtons ou autres armes.
Les cuites sont monnaie courante et pas exclusives de certaines régions: nombre de nos aïeux - ayant sans doute très soif, picolent sec !
Un prix spécial devrait être décerné à certains journalistes de cette presse ancienne: les coupures concernant les cuites et amendes en découlant sont parfois d'un humour extraordinaire.
Nous ne pouvons que vous conseiller de lire et acheter la Presse: vous la ferez vivre et imprimerez l'Histoire !
