Allerey-sur-Saône, comme tous autres terroirs, fut le lieu de croyances et superstitions liées à la religion ou au fond pré-chrétien. Nombre de ces croyances et superstitions n'ont pas disparu, elles ont simplement changé de genre, de lieu et de mode.
Certains collecteurs du XIX° siècle rapportent un us par le passé très respecté dans certaines régions de Bourgogne ; et gare à vous si vous ne les respectez pas comme le fit la Jeannette !
Le matin de ses noces, la jeune mariée recevait une pièce de draps de sa mère; pièce qui était sensée servir de linceul à la jeune femme quand le moment de passer de vie à trépas lui serait arrivé. Si le cadeau était peu gai, il était très respecté.
La bien triste fin d'une certaine Jeannette qui ne respecta pas cet usage peut parfaitement illustrer cette coutume.
Sans la moindre nécessité, Jeannette coupa la pièce de toile qu'elle avait reçu des mains de sa mère le matin de ses noces. Bien que les us lui imposassent de ne jamais y toucher, Jeannette, insouciante, la rogna et la tailla en morceaux pour s'en faire du linge. Quelque temps après, allant voir une parente près de la rivière, elle tomba dans l'eau par une nuit noire, et se noya.
N'ayant de linceul, Jeannette n'eu aussi point de sépulture car jamais personne ne retrouva son corps.
Vous promenant dans la commune d'Allerey-sur-Saône, par une nuit d'été sans lune ni vent, vous pourrez entendre dans le délicat bruissement des feuilles, les gémissements de la Jeannette qui se lamente sur son triste sort.