■ Bonnes sœurs ?
Aignan, 10 novembre - Une échappée des bagnes monastiques écrit au journal républicain La Fraternité du Gers:
- Voilà depuis l'âge de 14 ans que j'étais enfermée dans un couvent, ayant fait partie de la Congrégation à l'âge de 16 ans, dont la maison mère est à Nancy. J'ai dû quitter l'habit pour cause de santé voilà 9 mois ; je suis restée six mois chez mes parents qui m'ont soignée avec la plus grande énergie et je me suis si bien trouvée que je n'ai pas voulu retourner au couvent, car ma maladie venait des souffrances et mauvais traitements qu'on m'avait fait subir.
Tous les jours, je recevais lettres sur lettres de mes supérieures pour retourner mais, encore une fois, je me trouvai trop bien chez mes parents. Mes parents, voyant que j'étais obstinée, ne l'ont plus voulu à leur tour ; si bien, Monsieur, que je suis réduite à l'état de domesticité.
C'est la liberté reconquise, mais avec la misère, après 14 ans de vie sacrifiée à Dieu et aux bonnes sœurs.
Maintenant à qui encore la folie de la vocation ?
Folie de la vocation ? Savoir si c'était le cas de cette sœur Clairette, de Limoges, laquelle criait devant les portes ouvertes de son sépulcre, que depuis 54 ans elle n'en avait jamais franchi le seuil.
Folie de la vocation ou hystérie religieuse, faudrait voir !
LE LIBRE-PENSEUR DU CENTRE, 12 novembre 1905 -
Les lois sur la séparation de l'Église et de l'État étaient en pleine discussion, les tensions fortes et l'ambiance nationale très tendue ; Bleus et Calotins ne mâchaient pas leurs mots envers la partie adverse.
La presse du passé est passionnante !
Regorgeant d'anecdotes ou de faits-divers, parfois croustillante, souvent sordide, parfois amusante, elle nous permet de ressentir la manière de pensée de nos aïeux, de ceux qui ont vécu en cette commune, en ce territoire, de ceux qui l'ont fait vivre et que nous visitons.
La presse passée redonne vie aux simples citoyens, à ces gens qui n'auront jamais nom en livres d'histoire.
Il est plaisant d'y voir l'évolution des importances: en 1900, le commissaire fait une enquête pour un vol de jambon.
La violence est importante: violences ménagères ou non sont courantes, violences villageoises, banditisme ou non aussi ; les comptes se règlent à coups de poings, de bâtons ou autres armes.
Les cuites sont monnaie courante et pas exclusives de certaines régions: nombre de nos aïeux - ayant sans doute très soif, picolent sec !
Un prix spécial devrait être décerné à certains journalistes de cette presse ancienne: les coupures concernant les cuites et amendes en découlant sont parfois d'un humour extraordinaire.
Nous ne pouvons que vous conseiller de lire et acheter la Presse: vous la ferez vivre et imprimerez l'Histoire !
