■ Fin d'une colonie communiste
Aiglemont, 15 mars - Samedi a eu lieu par les soins de l'huissier de Charleville la vente annoncée de la colonie libertaire d'Aiglemont. Cet essai de communauté devait être la cellule initiale de la société future, selon les déclarations de l'anarchiste Fortuné Henry lui-même.
Cette vente était faite à la requête du bailleur de fonds des communistes, un certain M. Sabot, de Saint-Servant.
La vente ne fut pas fructueuse. Seul, un vieux cheval trouva acquéreur. Quant à la maison, démontable, en fibre-ciment, un prix dérisoire en fut offert et la vente fut remise à une date ultérieure.
Les cinq libertaires qui restaient ont disparu.
LA CROIX - 16 mars 1909
■ Un homme des bois
Aiglemont, 18 août - La population des abords d'Aiglemont , de Charleville vers Montcy s'inquiète des exploits d'un inconnu que recherchent les gendarmes et qui a probablement pris asile dans les bois entre Aiglemont et Mézières. Cet inconnu est probablement l'auteur de diverses tentatives commises ces jours derniers aux environs de Montcy, dans une maison isolée à Moulin-Godard où il a tenté de voler une somme assez, ronde en profitant de la seule présence d'une jeune fille de 18 ans qu'il a bâillonnée. Il a commis une autre agression sur le chemin de Cons-la-Grandville sur un postier et d'autres tentatives, ces jours derniers, contre des personnes isolées dans les bois et les chemins ruraux ainsi qu'aux environs de Mohon.
LA CROIX - 16 mars 1909
La presse du passé est passionnante !
Regorgeant d'anecdotes ou de faits-divers, parfois croustillante, souvent sordide, parfois amusante, elle nous permet de ressentir la manière de pensée de nos aïeux, de ceux qui ont vécu en cette commune, en ce territoire, de ceux qui l'ont fait vivre et que nous visitons.
La presse passée redonne vie aux simples citoyens, à ces gens qui n'auront jamais nom en livres d'histoire.
Il est plaisant d'y voir l'évolution des importances: en 1900, le commissaire fait une enquête pour un vol de jambon.
La violence est importante: violences ménagères ou non sont courantes, violences villageoises, banditisme ou non aussi ; les comptes se règlent à coups de poings, de bâtons ou autres armes.
Les cuites sont monnaie courante et pas exclusives de certaines régions: nombre de nos aïeux - ayant sans doute très soif, picolent sec !
Un prix spécial devrait être décerné à certains journalistes de cette presse ancienne: les coupures concernant les cuites et amendes en découlant sont parfois d'un humour extraordinaire.
Nous ne pouvons que vous conseiller de lire et acheter la Presse: vous la ferez vivre et imprimerez l'Histoire !