À l'Abergement-de-Cuisery et sa région, au printemps, si une mère avait un enfant malade de la fièvre, elle le prenait dans ses bras, et le portait devant la touffe la plus belle et la plus fleurie d'un buisson d'aubépine. Là, elle s'agenouillait, déposait devant elle son cher fardeau, baissait le front sur ses mains jointes, et priait du plus profond de son cœur. Puis elle se relevait, embrassait l'enfant, le reprenait dans ses bras, et rentrait à la maison.
L'aubépine, au dire des bonnes gens de l'endroit, a une précieuse vertu pour les jeunes enfants que la fièvre tourmente, et cette vertu vient de ce que, — d'après une tradition maintenant un peu oubliée, les branches de cet arbrisseau ont servi aux bourreaux de Jésus pour lui tresser sa douloureuse couronne.
Les fleurs d'aubépines furent longtemps utilisées comme hypotenseur, antispasmodique et sédatif ; les feuilles servant de tonicardiaques.