Alpes-Maritimes

Étymologies et toponymes
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 Guillaumes: Le village des bêtes heureuses...

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■ Alpes-Maritimes: Étymologies et toponymes

L'immense majorité de nos toponymes datent des temps les plus anciens, parfois du néolithique ou de la période préceltique, notamment les oronymes et hydronymes.

Ils sont aussi légions à avoir été créés lors des grands défrichements qui ont fait naître nos paysages, nos hameaux, nos villages et communes actuelles. Images de l'Histoire, de ses hommes et de leurs langues, plusieurs strates linguistiques y sont visibles.

Déplorons ces néo-toponymes passe-partout, tristes, effrayants et déprimants appliqués sans réflexion à des lieux chargés de belle histoire. Combien de Kerlouano devenus Semaine des quatre jeudis, pour citer une commune bretonne au riche passé

Alpes-Maritimes

Alpes-Maritimes
  • Département: Alpes-Maritimes
  • Département: Alps Maritims
  • Population: 1 082 465 hab.
    Gentilé: Maralpins
  • Superficie: 4 299,00 km²
    Densité: 251.79 hab./km²
  • Latitude: 43°40'21" N
    Longitude: 7°12'55" E
  • Latitude: 43.672583" N
    Longitude: 7.198534

⌘ Alpes-Maritimes: Étymologies et toponymes

⟾ Le département

Si le département des Alpes-Maritimes fut créé en 1793 comme tous les départements français, son histoire fut plus mouvementée. Englobant le Comté de Nice jusqu'en 1814, il se voit amputer de celui-ci qui est rendu au Royaume de Piémont-Sardaigne et de Monaco qui retrouve son indépendance. En 1860, les Alpes-Maritimes retrouvent le Comté de Nice cédé par le Royaume de Piémont-Sardaigne et se voit ajouter quelques cantons dont, entre autre, celui de Grasse qui est détaché du Var.

La langue locale: Le Provençal

La langue parlée dans le département était le Provençal; langue romane dérivant du latin. Longtemps combattue par la République, cette langue, au même titre que les langues régionales de notre pays, a beaucoup perdu de ses locuteurs et est largement supplantée par le Français. Il existe néanmoins un fort courant occitanisant et de nombreux jeunes se sont remis à apprendre et utiliser leur langue dans la vie courante. La prise de conscience de certains hommes politiques locaux, l'aide de la Région et du Département sont des soutiens indispensables à cette reconquête linguistique.

À votre niveau, vous pouvez aussi participer aussi à ce renouveau linguistique en faisant vivre ces langues régionales par des actions très simples comme - à titre d'exemple sur vos correspondances - l'utilisation des toponymes dans la langue concernée.

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◎ Toponymes communaux

  • Aiglun - 06 - Eiglù

    Aiglun, en provençal Aiglun, se retrouve en 1039 dans les cartulaires de l'abbaye de Saint Victor de Marseille. Nous retrouvons ce toponyme en Aigledunum au XIII° siècle ; forme intéressante qui nous informe sur l'origine celtique de ce mot avec un -dun caractérisant un espace fortifié, citadelle située sur une hauteur plus ou moins élevée.

    Tout comme son homonyme des Alpes-de-Haute-Provence, le radical dériverait du mot latin Aquila - l'aigle.

  • Amirat - Amirat

    Amirat, idem en occitan, est attesté en 1126 dans le cartulaire de l'abbaye de Lérins avec un Willelmi de Amirad, Wilhelm d'Amirat. Nous retrouvons ce toponyme en 1204 avec un castrum de Anmirat

    L'origine latine de ce toponyme ne laisse planer aucun doute et rappelle que ce village avait quelque chose d'admirable avec des Admiror, Admirantus qui rappellent cette idée.

  • Andon - Andoun

    Andon, avec un occitan Andon e Torenc rappelant ainsi l'habitat de Thorenc, est attesté en 1038 pour la première fois connue dans les écrits.

    Le texte concerné citant la seigneurie d'Andon et le château concerné ; certainement une motte féodale maintenant disparue. En 1180, le sens proposé à ce toponyme est celui de source et l'auteur signale un Andaon. Peut-être devrions-nous rapprocher ce toponyme du gaulois avec un Vieil Oppidium.

  • Antibes - Antibol

    Antibes, en provencal Antibol, était, à son origine un comptoir massaliote cité sous le nom d'Antipolis - Antipoleos.

    Ce comptoir fut le plus comptoir le plus avancé des massaliotes au III° siècle avant JC. Il fut édifié pour combattre les pilleurs celto-ligures qui perturbaient le commerce massaliote.

    Sa signification est la ville d'en face, par opposition à Nice.

  • Ascros - Als Cròs

    Ascros, avec un occitan Als Cròs, est attesté en 1066 avec certitude.

    Ce toponyme dérive de Cros rappelant une cavité ou une grotte ; ici au pluriel, il rappelle les grottes qui, par le passé, voyaient une procession à bravade annuelle s'y rendre les jour des Rogations.

    Il est intéressant de rappeler la découverte de trois bracelets en bronze dans ces grottes, ceci rappelant l'ancienneté de cet habitat.

  • Aspremont - Aspramont

    Aspremont est attesté en 1060 sous la forme latine Aspermum. La signification de ce toponyme est aisée: il signale un mont âpre, escarpé, difficile d'accès.

    Nous retrouvons plusieurs toponymes identiques à celui-ci. Ils ont significations identiques.

  • Auribeau-sur-Siagne - Auribeu

    Auribeau-sur-Siagne, en occitan Auribèu, dérive du latin Auribellum et déja attesté au XI° siècle et nous le trouvons aussi sous la forme Auribel. Ce toponyme semblerait signifier une place au vent fougueux, régulier, puissant...

  • Auvare - Auvara

    Auvare, en occitan Auvara, est attesté sous la forme Aozara vers 1200. Totalement obscure, ce toponyme semble dériver du ligure mais reste inexpliqué.

  • Bairols - Bairuòls

    Bairols, en occitan Bairòls, est attesté au XI° siècle sous la forme latine Bairolium. Ce toponyme pourrait dériver d'une racine ligure Ber- rappelant un plateau élevé; ce qui correspondrait avec la morphologie des lieux.

  • Beaulieu-sur-Mer - Bèuluec de Mar

    Beaulieu-sur-Mer, en occitan Bèuluec de Mar, dérive du Bello Loco de 1155 et signifie simplement Beau Lieu. Très courant, ce toponyme définissait un lieu d'habitation agréable, sûr, protégé, ayant une belle vue, etc...

  • Beausoleil - Bersorelh

    Beausoleil, en occitan Bèusoleu, est une commune très récente; elle est née le 10 avril 1904 d'une séparation de la commune de La Turbie. Dès 1894, les habitants de la commune à venir demandent que le territoire communal actuel soit détaché de la commune mère; cela en raison du boom économique de Monaco, principauté dont Beausoleil est limitrophe. Ce toponyme a donc été crée de toute pièce pour répondre aux besoins du tourisme naissant de l'époque.

  • Belvédère - Barver

    Bèlvédère, en occitan Barver. Connu dès le XII° siècle sous la forme Belvédèr, ce toponyme dérive du latin et signifie Belle vue.

  • Bendéjun - Bendejun

    Bendéjun, en occitan Bendejun, est attesté en 1030 dans un chartier de Saint-Pons où Pons, évêque de Nice donne l'église de Bendéjun et ses subsides au monastère de Saint-Pons. Bendéjun y est signalé la présence d'une villa appelée Bec de June. Il semblerait que ce toponyme soit d'origine celte ét dériverait de Beg Dunum ou Ben Dunum qui signifierait Fort de la pointe ou fort situé sur une pointe, promontoire. Il dériverait alors de Beg ou Penn, pointe, cap, promontoire rocheux et Dun - fort, oppidium. Le mot Beg est toujours utilisé en breton vannetais pour désigner une pointe rocheuse et Penn désignant un cap, ou promontoire rocheux.

  • Berre-les-Alpes - Berra

    Berre-les-Alpes, en provençal Bèrra, est attesté en l'an 1108 avec un Castel Berre ou un Berra en 1149. Ce toponyme dérive de Beria, mot bas-latin signifiant plaine.

  • Beuil - Buelh

    Beuil, en provençal Buelh, est attesté sous la forme latine Castrum Boliacum que nous retrouvons plus tard sous les formes Ambolicenses, Bolium, Boliaco, Bolio. Cet ancien fief des Grimaldi fut lieu de passage et de relais des voyageurs romains puis gallo-romain montant ou descendant de Cimiez; la situation, aux portes des gorges du Cians, explique cet intérêt.

    L'appellation Ambolicences est intéressante et permet de rapprocher ce toponyme du mot celte Ambo: gué, lieu de passage sur une rivière; toponyme que nous retrouvons en Bretagne avec Ambon, commune morbihannaise.

  • Bézaudun-les-Alpes - Beudun

  • Biot - Biòt

  • Blausasc - Blausasc

  • Bonson - Bonson

  • Bouyon - Bolhon

  • Breil-sur-Roya - Brelh de Ròia

  • Briançonnet - Briançonet

  • Cabris - Càbris

  • Cagnes-sur-Mer - Canha-de-Mar

  • Caille - Calha

  • Cannes - Cana

  • Cantaron - Cantaron

  • Cap-d'Ail - Cau d'ai

  • Carros - Carruòs

  • Castagniers - Castanhiers

  • Castellar - Castelar

  • Castillon - Castilhon

  • Caussols - Caussòus

  • Châteauneuf-d'Entraunes - Castèunòu-d'Entraunes

  • Châteauneuf-Grasse - Castèunòu de Grassa

  • Châteauneuf-Villevieille - Castèunòu e Vilavièlha

  • Cipières - Cipieras

  • Clans - Clans

  • Coaraze - Coarasa

  • Collongues - Colongas

  • Colomars - Colomars

  • Conségudes - Consegudas

  • Contes - Còntes

  • Courmes - Cormes

  • Coursegoules - Corsegolas

  • Cuébris - Cuèbri

  • Daluis - Daluèis

  • Drap - Drap

  • Duranus - Duranùs

  • Entraunes - Entraunas

  • Escragnolles - Escranhòla

  • Èze - Esa

  • Falicon - Falicon

  • Fontan - Fontan

  • Gars - Gars

  • Gattières - Gatièras

  • Gilette - Gileta

  • Gorbio - Gòrbi

  • Gourdon - Gordon

  • Grasse - Grassa

  • Gréolières - Greulieras

  • Guillaumes - Guilherme

    Guillaumes, en provençal Guilhermo, est attesté au XI° siècle dans le Cartulaire de la Cathédrale de Nice avec un Villa Talla - actuellement Villetalle ; ceci avec quelques réserves car, au-dessus de Nice, la Cathédrale possédait quelques arpents de terre sous toponyme identique. Certains voudraient faire dériver ce toponyme du Comte Guillaume I° de Provence ; nous pencherions pour un dérivé de Guil-, comme pour Guillestre.

  • Ilonse - Ilonça

  • Isola - Lieusola

  • L'Escarène - L'Escarèa

  • La Bollène-Vésubie - La Bolèna

  • La Brigue - La Briga

  • La Colle-sur-Loup - Sa Còla de Lop

  • La Croix-sur-Roudoule - La Crotz de Rodola

  • La Gaude - La Gauda

  • La Penne - La Pena

  • La Roquette-sur-Siagne - La Roqueta de Sianha

  • La Roquette-sur-Var - La Roqueta de Var

  • La Tour - La Torre

  • La Trinité - La Ternitat

  • La Turbie - La Tùrbia

  • Lantosque - Lantosca

  • Le Bar-sur-Loup - So Barn

  • Le Broc - Lo Bròc

  • Le Cannet - Lo Canet

  • Le Mas - Lo Mas

  • Le Rouret - Lo Roret

  • Le Tignet - Lo Tinhet

  • Les Ferres - Sei Ferres

  • Les Mujouls - Lei Mújols

  • Levens - Levens

  • Lieuche - Lieucha

  • Lucéram - Luceram

  • Malaussène - Malaussèna

  • Mandelieu-la-Napoule - Mandaluec la Napola

  • Marie - Maria

  • Massoins - Massoin

  • Menton - Menton

  • Mouans-Sartoux - Moans e Sartoù

  • Mougins - Mogins

  • Moulinet - O Morinhet

  • Nice - Niça

    Deux hypothèses expliquent le toponyme de Niçe, en provençal Niça. La première fait dériver Niçe du grec Nikaïa - la victorieuse et s'appuie sur la fréquence de ce type de toponyme dans le monde grecque. La seconde hypothèse fait dériver Niçe d'une racine ligure Nis - eau douce. Le ligure, langue pré-celtique, étant, pour certains auteurs, une langue altaïque, nous avons fait le rapprochement avec Ouss - eau en mongol...

  • Opio - Opiá

  • Pégomas - Pegomàs

  • Peille - Pelha

  • Peillon - Pelhon

  • Péone - Pèunas

  • Peymeinade - Pueigmeinada

  • Pierlas - Pierlàs

  • Pierrefeu - Peirafuec

  • Puget-Rostang - Lo Puget Rostanh

  • Puget-Théniers - Lo Puget Tenier

  • Revest-les-Roches - Lo Revèst

  • Rigaud - Rigaud

  • Rimplas - Rimplàs

  • Roquebillière - Rocabilhiera

  • Roquebrune-Cap-Martin - Ròcabruna Caup Martin

  • Roquefort-les-Pins - Ròcafòrt les Pins

  • Roquestéron - Roquesteron

  • Roquestéron-Grasse - Roquesteron de Grassa

  • Roubion - Robion

  • Roure - Rore

  • Saint-André-de-la-Roche - Sant Andrieu de la Ròca

  • Saint-Antonin - Sant Antonin

  • Saint-Auban - Sant Auban

  • Saint-Blaise - Sant Blai

  • Saint-Cézaire-sur-Siagne - Sant Cesari de Sianha

  • Saint-Dalmas-le-Selvage - Sant Darmàs lo Selvatge

  • Saint-Étienne-de-Tinée - Sant Estève de Tiniá

  • Saint-Jean-Cap-Ferrat - San Jouan de Cap Ferrat

  • Saint-Jeannet - Sant Joanet

  • Saint-Laurent-du-Var - Sant Laurenç de Var

  • Saint-Léger - Sant Leugier

  • Saint-Martin-d'Entraunes - Sant Martin d'Entraunas

  • Saint-Martin-du-Var - Sant Martin de Var

  • Saint-Martin-Vésubie - Sant Martin de Lantosca

  • Saint-Paul - Sant Pau

  • Saint-Sauveur-sur-Tinée - Sant Sarvaor

  • Saint-Vallier-de-Thiey - Sant Valier

  • Sainte-Agnès - Santa Anha

  • Sallagriffon - Salagrifon

  • Saorge - Saorj

  • Sauze - Sause

  • Séranon - Seranon

  • Sigale - Sigala

  • Sospel - Sospèl

  • Spéracèdes - Las Perascedes

  • Tende - Tenda

  • Théoule-sur-Mer - Teula de Mar

  • Thiéry - Tièry

  • Toudon - Todon

  • Touet-de-l'Escarène - Toet

  • Touet-sur-Var - Lo Toit

  • Tourette-du-Château - Torreta d'en Castèu

  • Tournefort - Tornafòrt

  • Tourrette-Levens - Torreta de Levens

  • Tourrettes-sur-Loup - Torretas de Lop

  • Utelle - Uelhs

  • Valbonne - Vaubona

  • Valdeblore - Val de blora

  • Valderoure - Vau de Rore

  • Vallauris - Valàuria

  • Venanson - Venaçon

  • Vence - Vença

  • Villars-sur-Var - Vilar de Var

  • Villefranche-sur-Mer - Vilafranca-de-Mar

  • Villeneuve-d'Entraunes - Villanòva-d'Entraunes

  • Villeneuve-Loubet - Villanòva Lobet

⌘ Nos toponymes

Datant souvent des temps les plus anciens, images de l'Histoire, de ses hommes, de leurs langues, nos toponymes sont reflets de l'occupation des territoires par les civilisations qui se succèdent.

L'immense majorité de nos toponymes datent des temps les plus anciens, parfois du néolithique ou de la période préceltique, notamment les oronymes et hydronymes. Ils sont aussi légions à avoir été créés lors des grands défrichements qui ont fait naitre nos paysages, nos hameaux, nos villages et communes actuelles. Images de l'Histoire, de ses hommes et de leurs langues, plusieurs strates linguistiques y sont visibles.

Déplorons les néo-toponymes passe-partout, tristesse effrayante, déprimante et appliqués sans réflexion à des lieux chargés de si belle histoire. Combien de Kerlouano devenus Semaine des quatre jeudis, pour citer une commune bretonne au riche passé ; combien de nouvelles communes aux noms à faire pleurer pierres et monuments ; simple plaidoyer pour nos toponymes, si riches, si beaux, si maltraités par facilité intellectuelle.

Il n'y a pas si longtemps, champs, prés et lieux, si petits soient-ils, avaient un nom: un microtoponyme définissant ce lieu avec précision et fort riche d'information. Ces noms, avec une modernité toponymique, se perdent dans l'oubli. Nous tentons de les inscrire quand découverts et localisés fiablement.